Langue

Les médias sociaux, gangrène du français

Nécessaire collaboration entre les parents et l’école

Tribune libre

Dans le cadre de la série «Les idées qui ont fait le Québec» dans Le Devoir, on ne peut passer sous silence la déroute du français eu égard aux communications débridées des locuteurs au sein des médias sociaux.

Nonobstant les complications inhérentes reliées à l’écriture du français, leur utilisation pernicieuse dans le but de les simplifier conduit inévitablement à des abréviations dénuées de toute signification. À titre d’exemple, le mot «beaucoup» voit son orthographe se transformer en «bcp», une paresse intellectuelle dégradante, voire irrespectueuse de la langue.

Dans cette foulée, le français tire largement son origine du latin et, de ce fait, son étymologie traduit cette réalité dans l’orthographe du chiffre «sept» qui conserve son «p» latin de «septem» dans son orthographe français. Il en est ainsi aussi du mot «doigt» qui conserve le «g» de «digitus» latin. En ce sens, il est tout à fait inapproprié d’attribuer au français le qualificatif de «capricieux». Malheureusement, les utilisateurs des médias sociaux ont adopté les abréviations comme modes de références, causant de la sorte une dénaturalisation de la langue française et, par ricochet, un jargon victime de la démesure.

Pour se perpétuer, notre langue se doit de rester fidèle à ses origines latines, à défaut de quoi elle sombrera dans le barbarisme à outrance, et perdra tout le prestige qu’elle a gagné depuis des siècles au Québec jusqu’à sa déchéance la plus complète.

Nécessaire collaboration entre les parents et l’école

Lors de mon passage à titre de directeur d’école, je me souviens d’une rencontre avec la mère d’un élève qui avait été suspendu de l’école pour possession de drogue, un fait qui conduisait à l’expulsion de l’école selon les règlements. Or j’avais décidé de passer outre à ce règlement moyennant la collaboration de la mère, ce que je lui exprimai au début de notre conversation. Toutefois, contre toute attente, la mère me répondit qu’elle préférait tirer un joint avec son fils le samedi soir plutôt que le laisser boire de l’alcool avec ses amis et devenir alcoolique comme son père. Devant ce refus de collaborer de la part de la mère, je n’ai eu d’autre choix que d’expulser l’élève.

En revanche, à l’occasion d’une autre rencontre avec la mère d’un élève, celle-ci me confia que les ponts étaient coupés entre elle son fils et qu’elle était dépourvue devant cette situation délicate. Nonobstant les sentiments de vulnérabilité de la mère, je lui conseillai de garder contact avec son fils. Or quelques années plus tard, lors d’une rencontre fortuite dans le corridor avec la mère, elle m’interpela pour me confier que mon conseil avait porté fruit et que la relation avec son fils s’était nettement améliorée.

Aujourd’hui, dans notre monde où les médias sociaux ont envahi l’univers des jeunes, la communication entre les parents et leur (s) enfant (s) est souvent court-circuitée, entraînant un vacuum néfaste, voire pernicieux entre eux. Cette dépendance aux médias sociaux se répercutent souvent en classe par un comportement distrait. Dans un tel cas, une communication assidue entre les parents et l’enseignant devrait être engagée et contribuer à créer la communication entre les parents et leur enfant. En termes clairs, les parents constituent une courroie essentielle avec les intervenants de l’école pour le plus grand bien du jeune.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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