Les universités acceptent des étudiants en enseignement «trop faibles», selon le ministre Blais

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Très inquiétant !





SAINT-GEORGES-DE-BEAUCE | Les universités acceptent des étudiants «trop faibles» dans les programmes d'enseignement, estime le ministre François Blais, qui veut rehausser les exigences.


«Il faut vraiment valoriser cette profession. Il y a différentes façons de [la] valoriser, mais c'est notamment en allant chercher les meilleurs candidats. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas», a soutenu vendredi le ministre de l'Éducation, en marge du caucus des députés libéraux à Saint-Georges-de-Beauce.


Doués en mathématiques et en sciences, les Québécois sont beaucoup moins performants en littératie, c'est-à-dire en lecture et en écriture. Une situation qui inquiète grandement François Blais. «Sur le français au Québec, on ne peut pas faire de concession», a-t-il insisté.


«Aujourd'hui, je le dis avec le plus grand respect pour les personnes, on prend des étudiants qui sont trop faibles dans une discipline pourtant fondamentale parce que les professeurs, les enseignants, devraient être des modèles sur le plan intellectuel, sur le plan moral aussi.»


Le ministre évalue actuellement les meilleurs moyens d'aller chercher les meilleurs candidats pour enseigner aux jeunes Québécois. Contingenter les programmes et refouler pour un temps les aspirants professeurs trop faibles font partie des pistes de solution.


Mais selon le député Jean-François Roberge, de la Coalition avenir Québec, le ministre Blais fait preuve de «pensée magique» puisqu’il n’a absolument rien à offrir pour attirer les meilleurs candidats.


Au contraire, il propose de «détériorer leurs conditions de travail» puisque dans ses négociations avec les syndicats, Québec veut augmenter le nombre d’élèves par classe, rappelle le député.


«Ça démontre plutôt un grand mépris pour les enseignants. Le ministre ne fait qu’attiser la colère avec une déclaration comme celle-là», affirme M. Roberge, qui est lui-même un ancien professeur.


Épreuve uniforme au cégep


Par ailleurs, il n'est pas question pour le gouvernement de laisser tomber l'épreuve uniforme de français au cégep, a aussi affirmé le ministre Blais.


La Fédération des cégeps remet en question la pertinence de cet examen pour tous les collégiens.


Depuis 1996, tous les cégépiens doivent réussir cet examen pour décrocher leur diplôme d’études collégiales. Chaque année, environ 15 % des étudiants l’échouent. «C’est une barrière, il faut y réfléchir», affirme Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps, lors d’une entrevue avec Le Journal.


Le ministre Blais ne semble toutefois pas être du même avis. «On ne peut pas baisser les bras. La langue, c'est la pensée. Je vais écouter leur argumentaire, mais sur l'essentiel, on a encore beaucoup de difficulté en littératie au Québec.»


De son côté, l’Association québécoise des professeurs de français a tenu à dénoncer haut et fort hier la position de la Fédération des cégeps sur l’épreuve de français.


«C’est épouvantable! lance sa présidente, Tania Longpré. Je n’en reviens pas qu’on puisse demander que les nouveaux arrivants soient exemptés de l’examen alors que l’objectif est de bien les préparer au marché du travail. Ce n’est surtout pas en nivelant par le bas qu’on va les aider.»


 


- Avec la collaboration de Daphnée Dion-Viens




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