Brexit: la paradoxe

Libre-échange: ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain

Le protectionnisme de Trump

Tribune libre

Brexit : le paradoxe!

Le Brexit s’explique par : 1-l’insécurité culturelle reliée à l’immigration 2-l’insécurité due à la mondialisation et aux changements structurels dans le monde du travail reliés à la robotisation et au numérique.

La première ministre, Mme May qui avait combattu le Brexit, est obligée d’aller se mettre à genoux devant les USA et la Turquie. Or, 46 % des exportations britanniques vont en Europe, alors que seuls 5% des exportations européennes sont destinées à la Grande-Bretagne."

Mondialisation. Brexit, libre échange : 3 expressions distinctes mais reliées.

Quand je lis des commentaires, sur ce forum, férocement anti libre échange, je tique. Je veux, d’abord, rappeler que les leaders indépendantistes de l’époque, notamment Jacques Parizeau et Bernard Landry, ont fait partie des promoteurs de l’accord de libre échange(1988).

Je dis à ceux qui applaudissent les mesures protectionnistes de Trump de faire attention; il ne faudrait pas se tirer dans le pied. Parce que le géant américain a le gros bout du bâton.

« Donald Trump veut revenir à un protectionnisme à l’ancienne, menaçant de rétablir des droits de douane et ne tenant compte que des seuls les intérêts de sa nation. À cela s’ajoute une volonté de choyer les entreprises en leur accordant de fortes baisses d’impôt et en déréglementant autant qu’il se peut, tout en se lançant dans d’importantes dépenses publiques et une exploitation sans contrainte des ressources naturelles. Cette combinaison donne le vertige. Tout indique que de telles politiques entraîneront le pays dans une crise des finances publiques, en plus d’une crise environnementale dont les effets dépasseront les frontières des États-Unis » -Claude Vaillancourt - Président d’ATTAC-Québec et auteur de «L’empire du libre-échange» (M éditeur, 2014)
http://www.ledevoir.com/politique/canada/490512/le-naufrage-du-libre-echange-bonne-ou-mauvaise-nouvelle

Il est évident que les politiques de Trump très protectionnistes, notamment à l’aide de subventions ou trucs d’impôts facilitants et de la déréglementation, vont faire en sorte que des entreprises, fabriquant ici des produits, exportés aux USA, vont avoir tendance à s’en aller aux USA. Comme il est arrivé, par exemple, avec Électrolux, à l’Assomption, assez récemment; bénéficiant d’avantages fiscaux incitatifs.Cette semaine, Trump a rencontré les chefs d’entreprises pharmaceutiques et invité celles qui sont installées à l’extérieur de s’en venir aux USA. Or, il y en a ici, au Québec.

Si les USA peuvent se débrouiller avec le protectionnisme ( 325 millions), ce n’est pas notre cas : Canada 36 millions ; Québec 8,2 millions. Ce qui serait bon pour les USA, pourrait être néfaste pour nous.

L’isolationnisme ? Voyez la Grande Bretagne : la pauvre première ministre Mme May faisait pitié, la semaine dernière : elle est obligée d’aller, au bout du monde, se mettre à genoux aux pieds de Trump pour négocier un entente de libre échange. Or, 46 % des exportations britanniques vont en Europe, alors que seuls 5% des exportations européennes sont destinées à la Grande-Bretagne.

Oui, la mondialisation a amené des déplacements d’entreprises. Oui, la mondialisation avec les développements technologiques a conduit à la disparition d’emplois de cols bleus, surtout. Or, avec l’intelligence artificielle, qui se développe, nos sociétés vont perdre des emplois de cols blancs. La solution : l’éducation!.

Je cite l’indépendantiste Joseph Facal, prof aux HEC : “Une partie des emplois disparus le sont parce que la technologie les rend superflus. Le rejet de la mondialisation ne les ramènera pas.( …)Il faut civiliser la mondialisation, pas lui tourner le dos.” http://www.journaldemontreal.com/2017/01/28/vrais-problemes-fausses-solutions

En conclusion, je n’ai pas de recette-miracle. Je suis très inquiet pour le Québec à cause du protectionnisme de Trump. Je dis à ceux qui sont férocement anti libre échange et férocement d’accord avec les politiques de Trump qu’ils sont peut-être en train de se tirer dans le pied. La solution n’est sûrement pas l’isolationnisme : voyez la pauvre Mme May en Grande Bretagne.

P.S. L’élection de Trump nuit déjà à l’économie canadienne :
http://www.journaldemontreal.com/2017/02/01/election-de-donald-trump-pese-lourd-sur-leconomie-canadienne


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