Litanie déprimante de nos "commentateurs"

Ouf ! Quelle belle paire de marchands de grisaille, ce matin ! Je parle de Marie-France Bazzo et Mario Dumont, sur l'indépendance.

Tribune libre 2010


Quelques jours après que le parti Québécois ait fait mine d'annoncer lui-même sa propre folklorisation " souverainiste ", quasiment mieux que ne l'auraient fait ses adversaires, les lecteurs de Vigile ne m'en voudront pas, j'espère, de leur suggérer l'écoute d'un commentaire acide de Marie-France Bazze et Mario Dumont à cet égard.

Ci-après, le lien vers la plage audio, et juste en dessous, le commentaire que je leur ai envoyé à mon tour. Merci !

http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=77052



Ouf ! Quelle belle paire de marchands de grisaille, ce matin ! Je parle de Marie-France Bazzo et Mario Dumont, sur l'indépendance.

Quelle hallucinante séance de lamentations à l'emporte-pièce. Là, vraiment, on s'acharne sur le fond du baril. L'une nous dit qu'il est trop tard, l'autre brandit la corvée et les sacrifices. Et l'argent, encore l'argent, toujours l'argent. La première parle de petit pays et presque de petite langue -- en évoquant l'Islande et des pays scandinaves avec leurs langues dont la puissance n'approche en rien celle du français -- et le second du terrible péril qui nous attend sans le pétrole de l'immense, la toute puissante Alberta, phare entre tous de la richesse et de l'opulence. Pas de doute, nous sommes petits, pauvres, et perdants.

Misère, que je suis content d'écouter ça en dilettante, en reprise sur internet, et non en commençant ma matinée.

D'accord, le Bloc, et plus particulièrement le PQ depuis le départ de Bernard Landry, sont dans un état de fossilisation pitoyable, le " souverainisme " étant devenu une eau de vaisselle qui est à l'indépendance ce qu'un chien est à un jeu de quilles.

Cela dit, on voit qu'il n'y a pas que les partisans des Montreal Canadians qui soient bipolaires ou maniaco-dépressifs. On s'en convainc quand on entend la litanie déprimante de nos " commentateurs " sur un sentiment que partagent " seulement " quarante, quarante-cinq, cinquante-cinq pourcent il y a à peine cinq ans, des Québécois, malgré un évident groupe réfractaire canadian de près de vingt pourcent de notre population qu'on n'ose nommer qu'à ses propres risques et périls, parlez-en à Jacques Parizeau.

Sans blague, est-ce que Mario Dumont abandonne ses idées de droite et sa fascination béate pour le sacro-saint marché parce que son (ex)parti, hormis une brève période où il fut propulsé par un concours de circonstances, patauge habituellement dans les dix, quinze ou vingt pourcent d'appuis ?

Est-ce que Marie-France Bazzo arrête de croire en ce qu'elle fait parce que ses cotes d'écoute, à Télé-Québec, ne se comparent absolument pas à celles de la Poule Aux Oeufs D'Or ou de Guy A. ?

Quand j'entends Mme Bazzo distiller un tel renoncement, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de penser à Pierre Bourgault dont, même si elle n'est évidemment pas tenue de penser comme lui autrefois ou d'extrapoler sur ce qu'il ferait aujourd'hui, elle évoque souvent avec beaucoup d'émotion le rôle de mentor qu'il a joué auprès d'elle.

Quand j'entends Mario Dumont radoter le chapelet ordinaire des complexes du colonisé satisfait, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de le revoir dans la campagne du OUI, aux côtés de Parizeau et Bouchard.

Je serais en train de tirer sur le messager si l'indépendance faisait le même score que l'ADQ ou Québec Solidaire. Mais c'est loin d'être le cas.

Ce que j'ai entendu dans votre capsule de ce matin, ce n'était pas du commentaire politique ou social. C'était, au mieux, Réjean Pedneault ou Yvon Perron après une défaite des Canadians aux mains des Padres de Sarasota...




Nic Payne
Montréal


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5 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 août 2010

    Dumont, sur la question de l'indépendance, est passé par une période où il changeait d'idée à ce sujet, comme de paires de chaussettes, pour ensuite terminer sa carrière à l'ADQ avec son histoire d'autonomisme, terme et concept très, très vagues (bien délibérément!). Voilà pour l'importance qu'on doit accorder à son point de vue sur la dite question!
    Et... Marie-France Bazzo? Bon, souvenons-nous, d'emblée, du fait que la mopndaine animatrice en question, avait écrit dans le Journal de Québec (et J. de Montréal) qu'elle suggérait sincèrement aux Québécois ne ne pas aller voter aux dernières élections provinciales... Hum!
    Je ne vois pas trop quelle crédibilité on devrait accorder, dans un débat sur une chose aussi importante, à une dilettante comme Bazzo... Je vais arrêter ici, plutôt que de dire le fond de ma pensée, car je crains de me faire censurer par Vigile...

  • Archives de Vigile Répondre

    14 août 2010

    Pardonnez mon texte lapidaire, mais les paroles de Mario Dumont montrent à quel point cet individu est un pourriture. Il démontre chaque fois le mépris qu'il éprouve pour la souveraineté et les élus souverainistes.Pour lui. il n'y a que l'aplatissement comme solution politique.
    Une pourriture et un menteur fédéraliste. Il a quitté la politique et c'est tant mieux. Bon débarras !!

  • Gilles Bousquet Répondre

    13 août 2010

    Merci pour cette référence qui reflète bien la difficulté de l'option souverainiste à passer la rampe, principalement chez nos jeunes, l'avenir du Québec.
    Vous commentez : « Est-ce que Marie-France Bazzo arrête de croire en ce qu’elle fait parce que ses cotes d’écoute, à Télé-Québec, ne se comparent absolument pas à celles de la Poule Aux Oeufs D’Or ou de Guy A. ? »
    Je ne crois pas que Mme Bazzo demande aux souverainistes d'abandonner leur option constitutionnelle, elle se demande même à la fin de l'entrevue, si l'idée de souveraineté était réanimable. Elle n'y croit pas pour maintenant mais ne la croit pas morte définitivement. Elle mentionne que le PQ, d'ici 10 ans, ne pourra même pas se faire élire sur l'Île de Montréal à cause des immigrés dont le nombre augmente et qui se collent au fédéralisme. C'est à cause d'eux que Le fils Trudeau a été capable de se faire élire dans Papineau.
    Faut pas juste se demander si ce genre de litanies sont déprimantes mais si elles sont vraies ou fausses, de façon à mieux les contrer.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2010

    Mario Dumont est un grand admirateur de Lucien Bouchard. Il fallait l'entendre le qualifier de "révolutionnaire" pour avoir fondé le Bloc. Hum! C'était audacieux, j'en conviens, mais révolutionnaire... Disons que le jupon de son admiration dépassait grandement.
    Quant à Bazzo, vous avez raison de soulever les cotes d'écoute. Elle-même a déjà déploré la tyrannie des cotes d'écoute, pour justifier le maintien de son émission peu écoutée. Pense-t-elle que les idées politiques devraient être soumises à la même tyrannie? Pas assez d'appuis, allez ouste! un coup de balai, et qu'on n'en parle plus?
    Il ne faut pas trop attendre de ces commentateurs/bonimenteurs...

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2010

    M. Payne,
    j'imagine que vous voulez parler d'Yvon Pedneault et de Jean Perron. Le premier est un commentateur sportif intelligent et articulé que j'écoute avec intérêt: il a bien d'autre chose à faire qu'à se lamenter.
    Quant à Jean Perron, il a gagné la coupe Stanley comme instructeur-chef (faire sonner le "chef" comme le fait Mario Tremblay) des Canadiens comme Jacques Demers. Il a de l'expérience et sait ce que c'est que d'avoir à diriger des joueurs de hockey. Par ailleurs, c'est un "créateur" de mots qu'on appelle les péronismes. Chaque fois qu'il ouvre la bouche, c'est la surprise possible. J'aime bien Jean Perron.
    Pierre Bourgault, hélas, n'aura pas réussi à inculquer une qualité indispensable à son élève quand on analyse des phénomènes sociaux: la cohérence. Il m'arrive de trouver Marie-France Bazzo "nounoune" (voir mes deux derniers articles) surtout quand elle écoute béatement les commentaires farfelus de Dany Laferrière ou de l'hystérique fédéraliste de service René-Daniel Dubois.
    Pour revenir au hockey, Mario Dumont, c'est le Doug Wickenheizer de la politique. Ce joueur de hockey a été préféré au petit Denis Savard comme choix de première ronde: il a été un flop et Denis Savard a accumulé plus de 1,000 points avec Chicago. Les Canadiens ont préféré le boeuf de l'ouest au talent québécois comme ils ont laissé passer Michael Bossy de Laval, le meilleur compteur de buts de l'histoire du hockey.
    Mario Dumont ressemble à Stéphane Gendron. Ce sont des amuseurs vides et sans substance. Il leur faudrait un bon coach comme Jean Perron certainement pas Lucien Bouchard, le pusillanime.
    Que de talent gaspillé par manque de réflexion et par manque de profondeur. Je leur suggérerais de lire le livre de René-Marcel Sauvé: Géopolitique et avenir du Québec. Ça pourrait leur mettre un peu de plomb dans la tête. Et renouveler leur perception de l'histoire du Québec.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 13 août 2010