Projet de loi 60

Mémoire de la section Chevalier-de Lorimier

Tribune libre


Mémoire présenté à la
Commission des institutions
dans le cadre de la consultation générale
sur le projet de loi n° 60
Par la section Chevalier-De Lorimier de la SSJBM
Montréal, le 20 décembre 2013


En réponse à la demande du gouvernement du Québec, nous avons considéré qu’il était important de présenter ce mémoire, adopté à majorité par notre exécutif, afin d’exprimer notre opinion sur ce projet de loi. La Section Chevalier-De Lorimier est une instance de la SSJBM. Nous sommes dédiés à la promotion de l’indépendance du Québec ainsi qu’à la défense de la culture et de la langue française.
Résumé
L’objectif de ce mémoire est de porter à l’attention de la Commission que des organisations politico-religieuses intégristes sont présentes au Québec, que certaines d’entre elles ont été étiquetées « organisation terroriste » par d’autres gouvernements dans le monde, qu’elles mènent ici des luttes politiques pour l’implantation de l’Islam dans les instances de l’État québécois et aussi contre la Charte des valeurs québécoises, et que certaines d’entre elles présentent un danger pour la sécurité de la population et de l’État. Ayant ainsi sensibilisé les Commissaires, nous avons pensé utile de suggérer quelques pistes de solutions inédites qui s’ajouteraient à l’application de la loi 60.
Évolution de la situation depuis 2007
La Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, tenue en novembre 2007, traitait d’un problème qui n’a pas été résolu. Nous avons pris acte que tout l’exercice a été sans suite et n’a pas conduit à la présentation d’un projet de loi de la part du gouvernement libéral précédent.
Afin de remédier à ce problème, le gouvernement du Parti Québécois a ouvert le débat et a présenté son propre projet de loi pour encadrer les demandes d'accommodement, affirmer les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l'État ainsi que d'égalité entre les femmes et les hommes.
Cependant, depuis le début, ce débat s’est focalisé sur le port de signes religieux ostentatoires chez les fonctionnaires de l’État en général. Certains sont en faveur de l’interdiction totale, d’autres pour l’interdiction visant certaines catégories de fonctionnaires seulement, et d’autres encore, sont contre toute interdiction.
Les citoyens appartenant à la plupart des grandes religions comprennent bien le concept de la laïcité de l’État et l’acceptent volontiers. Contrairement à l’Islam, ils ne versent pas beaucoup dans le prosélytisme. C’est ce qui explique que le débat a fini par se cristalliser sur le port du voile islamique dans la fonction publique, et plus particulièrement chez les fonctionnaires en autorité : juges, policiers, enseignantes et employées des CPE. Pourquoi cette fixation sur le voile ?
L’explication tient au fait que les organisations islamistes se sont impliquées massivement dans la lutte contre le projet de charte. Les Islamistes en sont même devenus l’avant-garde. Ils brandissent le voile comme le drapeau de leur lutte pour l’implantation de l’Islam jusque dans les instances de l’État du Québec.
Il faut comprendre que l’Islam est à l’offensive et que la question de l’Islam a pris une importance totalement imprévue depuis 2007. Le contexte, tant national qu’international, n’a cessé d’évoluer. À l’étranger, il y a eu le Printemps arabe qui, pensions-nous, apporterait une plus grande démocratie dans les pays où la religion d’état est l’Islam. Ce fut un échec. Les Frères musulmans, une organisation islamique violente, sont intervenus en Libye, en Syrie, en Tunisie et en Égypte. Le plus populeux de ces pays, l’Égypte, étant tombé sous leur coupe (1), l’armée a dû les chasser du pouvoir. Ils ont été déclarés « organisation terroriste » par le nouveau gouvernement égyptien (2), par l’Arabie saoudite (3) et par la Syrie (4).
Or l’organisation des Frères musulmans est présente au Canada et au Québec, en toute légalité, et ce, jusque dans nos campus universitaires (5). Et ils participent activement à la lutte politique contre la laïcisation de l’État. Pourquoi des religieux participent-ils à des luttes politiques ? Parce que l’Islam est bien plus qu’une religion, c’est un projet politico-religieux dont les tenants visent à imposer leurs dictats à notre démocratie.
Comme l’a expliqué madame Louise Mailloux dans son Allocution présentée au Colloque de Génération Nationale, le 21 septembre 2013, « Pour les Islamistes, faire accepter ce voile dans nos institutions publiques, constitue un pas décisif dans la progression de l’islamisation de notre société (6). »
Le Québec est une terre d’immigration
Dans ce contexte et face à cette nouvelle situation, le Québec peut-il se permettre de continuer à être une terre d’accueil pour les Islamistes ?
En juin dernier, dans une entrevue avec madame Louise Mailloux, professeur de philosophie, le Père Henri Boulad (7), recteur du Collège de la Sainte-Famille des Jésuites du Caire, en Égypte, déclarait : « L’Islamisme n’est pas une hérésie de l’Islam. Je pense au contraire que l’Islamisme, c’est l’Islam sans masque et sans fard, un Islam parfaitement conséquent avec lui-même qui a le courage et la lucidité d’aller jusqu’au bout de lui-même. L’Islamisme, c’est l’Islam dans toute sa logique et dans toute sa rigueur. L’Islamisme est présent dans l’Islam comme le poussin dans l’œuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine.

Vous savez ce qu’il faut, ce sont de nouvelles lunettes et un nouveau type d’analyse si on ne veut pas aboutir à une catastrophe dans un proche avenir. Parce que vos catégories, la laïcité, la démocratie, valent dans votre Occident, tel que vous le connaissez et tel qu’il est encore mais cette laïcité sera très vite érodée et réduite à néant. Vous devez comprendre que votre démocratie, tout à coup, s’ouvre à une réalité nouvelle qui est l’Islamisme, qui est un fascisme. Hitler a été élu démocratiquement, n’est-ce pas ? »
De plus en plus, l’expression « Islamofascisme » est utilisée pour caractériser l’Islam politique (8).
Devant la difficulté que représentent l’intégration et l’assimilation de ce type d’immigration, nous pensons que le gouvernement du Québec devrait diminuer graduellement ce type d’immigration. Il serait sage de trouver un nouveau bassin de recrutement si le Québec a vraiment besoin de travailleurs. Nous suggérons qu’une Loi du retour soit adoptée pour favoriser l’immigration, au Québec, des Canadiens-français des autres provinces canadiennes qui peinent à vivre en français, et qui partagent les mêmes valeurs que nous, afin de leur offrir, à eux et à leurs enfants, un milieu dans lequel ils pourraient s’épanouir dans leur langue et dans leur culture. Ces citoyens canadiens, parlant déjà le français, et connaissant déjà le fonctionnement démocratique de notre société ne présenteraient aucun problème d’intégration et seraient fonctionnels dès leur arrivée.
Au Québec, c’est en français
Comme mentionné dans l’introduction de ce mémoire, la Section Chevalier-De Lorimier de la SSJBM est un organisme dédié à la promotion de l’indépendance du Québec et à la défense de la culture et de la langue française.
Le Canada, sous la direction du gouvernement Harper, a décidé de se définir lui-même, sans le Québec. Il a décroché les peintures d’Alfred Pellan pour les remplacer par des portraits de la reine d’Angleterre, il ressort du grenier les symboles de la monarchie et les placarde jusque dans les bureaux de poste, il faut dorénavant parler de la marine et de l’aviation royales. Nous sommes passés des casques bleus pour la paix à un État militariste et guerrier. Le Canada se définit sans nous, sans passer par un débat et sans charte des valeurs canadiennes.
Nous partageons ici, encore une fois, le point de vue de la philosophe Louise Mailloux à l’effet que « ce que l’on craint le plus à Ottawa et chez les fédéralistes du Québec, ce n’est pas la laïcité, ce n’est pas non plus l’interdiction des signes religieux. Ce que l’on craint le plus, c’est qu’un peuple se redécouvre une identité, qu’un peuple se redécouvre une fierté, que la nation se réveille, qu’elle se lève et qu’elle se remette à vouloir un pays. » (9)
Avec le projet de loi 60, le Québec avance de façon démocratique dans la bonne direction. Ce projet va permettre à la nation québécoise de se définir, sans le Canada, et son idéologie du multiculturalisme qui ne sert qu’à dissoudre les nations, et toujours avec le français comme langue prioritaire, en attendant qu’il devienne la seule et unique langue de l’État du Québec.
Le Québec, un État d’égalité et de respect
En conclusion, nous remercions le gouvernement du Québec d’avoir pris les mesures et les moyens de gérer le problème des accommodements « raisonnables » et de l’Islamisme au Québec et de le résoudre avant qu’il ne devienne incontrôlable.
Nous réitérons que nous souhaitons vivre dans un Québec où tous les citoyens se respectent et se comprennent dans une langue commune publique : le français.
Nous souhaitons construire un pays où le rôle de la femme, les droits de la femme, les droits des enfants, les droits de l’Homme, la liberté religieuse, la liberté d’expression et le droit de croire ou de ne pas croire seront respectés.
Section Chevalier-De Lorimier de la SSJBM
1- http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A8res_musulmans
2- http://www.slateafrique.com/356746/le-mouvement-des-freres-musulmans-classe-organisation-terroriste-en-egypte
3- http://www.espacemanager.com/international/l-arabie-saoudite-classe-les-freres-musulmans-comme-organisation-terroriste.htmlhttp://www.planete-islam.com/showthread.php?70640-L-Arabie-Saoudite-classe-les-fr%E8res-musulmans-comme-organisation-terroriste
4- http://www.lorientlejour.com/article/838515/syrie-les-freres-musulmans-sont-une-organisation-terroriste-assad.html
5- http://www.postedeveille.ca/2013/09/quebec-les-freres-musulmans-et-les-associations-etudiantes-sur-les-campus.html
6- http://louisemailloux.wordpress.com/2013/09/22/une-charte-pour-la-nation/
7- [http://louisemailloux.wordpress.com/2013/06/22/legypte-et-lislam/->http://louisemailloux.wordpress.com/2013/06/22/legypte-et-lislam/
] Henri Boulad est fortement engagé au service des déshérités, chrétiens et musulmans. De 1984 à 1995, il est directeur de Caritas en Égypte, et président de Caritas Afrique du Nord et Moyen-Orient. De 1991 à 1995, il était vice-président de Caritas International pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Bon connaisseur de l’Islam, qu’il côtoie depuis son enfance en Égypte, il est très critique de certaines de ses orientations contemporaines. Défenseur et militant des droits de l’homme, il est un observateur privilégié du Printemps arabe, et en particulier de la révolution égyptienne de 2011.
8- http://fr.wikipedia.org/wiki/Islamofascisme
9- http://louisemailloux.wordpress.com/2013/09/22/une-charte-pour-la-nation/


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6 commentaires

  • Rhéal Mathieu Répondre

    2 février 2014

    Ce mémoire, qui avait été adopté par le Conseil exécutif de la Section Chevalier-De Lorimier, ne pourra pas être présenté à la Commission par la Section.
    Il y a eu opposition de la part de monsieur Mario Beaulieu, président de la SSJB de Montréal, non pas sur le contenu, mais parce que monsieur Beaulieu est le seul porte-parole officiel de la Société.
    Une autre organisation, le Mouvement des Insoumis, a donc décidé de le reprendre à son compte puisqu'elle était en accord total avec celui-ci.
    Voici les articles du règlement de la SSJBM qui empêchaient le dépôt d'un mémoire par une Section.
    Article 11.F Limite aux pouvoirs d’une section
    Une section ne peut engager la responsabilité morale, publique ou financière de la Société. Elle ne peut faire aucune publicité engageant la Société en général sans l’avoir fait approuver préalablement par le conseil général de la Société.
    Article 29.A Président général
    Le président général préside les séances du conseil général; il surveille les affaires de la Société, assure l’exécution des statuts, règlements, règles et ordonnances, tout en restant subordonné à l’autorité du conseil général; il est de droit membre de toutes les commissions et de tous les comités. Le président général ou la personne qu’il désigne ou que le conseil général désigne est le seul porte-parole officiel de la Société.
    Rhéal Mathieu

  • Rhéal Mathieu Répondre

    22 décembre 2013

    Monsieur C. Richard,
    Merci de votre soutien.
    Il y avait une date limite pour remettre un mémoire : 20 décembre 2013.
    Rhéal Mathieu
    Secrétaire de la Section Chevalier-De Lorimier

  • Claude Richard Répondre

    21 décembre 2013

    Félicitations à la section Chevalier-de Lorimier pour ce texte plein de bon sens et de lucidité! Pour être moi-même un militant de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, je crois que ce mémoire reflète très bien l'opinion de la grande majorité des membres de l'organisation. Beaucoup plus que celle de Jean Dorion qui siège au Conseil général à titre d'ancien président.
    D'ailleurs, le Conseil général de la SSJBM vient de se prononcer majoritairement pour la Charte de la laïcité et des valeurs, infirmant en quelque sorte la position défendue par l'organisme, alors présidé par Jean Dorion, à la Commission Bouchard-Taylor.
    Une autre section au moins, la section Pierre-Le-Gardeur, dont je fais partie, devrait présenter un mémoire allant dans le même sens que celui de la section Chevalier-de Lorimier, qui fait honneur au Patriote dont elle porte le nom. Vive le Québec libre et indépendant d'esprit devant les prosélytes musulmans!

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2013

    Comment croire que l'interdiction du voile aux fonctionnaires de l'état sera suffisant pour endiguer la progression de l'islam politique? Il faut être bien naïf.
    De toute façon, il est clair que la Cour Suprême va charcuter la charte des valeurs comme elle l'a fait pour la loi 101. Leur décision d'hier sur la prostitution illustre magistralement que les droits individuels ont préséance sur les droits collectifs.
    L'éditorial de Josée Boileau dans Le Devoir de ce matin explique clairement comment la charte canadienne est devenue un véritable cheval de Troie pour les islamistes.
    Votre proposition de limiter l'immigration islamiste me semble la seule issue possible. La beauté de la chose, c'est que cela pourrait se faire sans avoir recours à une nouvelle loi que la Cour Suprême pourrait invalider.
    Cela pourrait se faire par simples arrangements administratifs. Le Québec a le pouvoir de sélectionner son immigration, tout en respectant les restrictions imposés par Ottawa.

  • Gilles Verrier Répondre

    21 décembre 2013

    Vous écrivez :
    «Devant la difficulté que représentent l’intégration et l’assimilation de ce type d’immigration, nous pensons que le gouvernement du Québec devrait diminuer graduellement ce type d’immigration.»
    Je crois que cette recommandation ne va pas assez loin, mais je comprends le malaise qu'il pourrait y avoir à demander plus, pourtant il le faudrait.
    L'«immigrationisme» est une politique commune de l'Occident qui échappe partout aux mécanismes de la démocratie. Le fait qu'elle soit commune et inamovible ne peut être accidentel. Il est clair que l'immigration massive, en particulier celle de pays dont les ressortissants sont difficilement intégrables viole le sentiment populaire. Mais l'atmosphère ne permet pas de remettre en question cette politique qui conduit à la désintégration du tissus national et au chaos. Voulue en haut lieu pour justifier des mécanismes de paix sociale supra-nationaux qui seront bientôt rendus nécessaires (éventuellement le gouvernement mondial), cette politique se trouve en plus renforcée par l'«anti-racisme» institutionnel, relayé également par une certaine «gauche».
    Il faut s'ouvrir les yeux et reconnaître que tous ceux qui s'opposent fermement à la poursuite de politiques d'immigration ravageuses en France, au Québec et dans la plupart des pays occidentaux sont invariablement considérés comme issus de l'extrême-droite, qualifiés de racistes, de xénophobes et l'antisémitisme n'est jamais loin, au besoin, pour finir de marginaliser les récalcitrants.
    Autre remarque, votre mémoire donne l'impression de ménager l'Arabie saoudite. Le Qatar est le principal appui financier des Frères musulmans mais l'Arabie saoudite soutient le Wahabisme et le takfirisme, plus proche d'Al Qaida.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    20 décembre 2013

    Je rajoute un lien a votre excellent texte.
    Vidéo; Une ex-musulmane Syrienne, Mme Wafa Sultan, habitant aux USA maintenant, car les islamistes ont mis une fatwa de mise a mort sur sa tête, car elle dénonce l'islam.
    Elle ne pouvait rester en Syrie, sinon nous n'aurions jamais entendu parler d'elle, car en émettant une fatwa de mise a mort, n'importe quel musulman peut se charger de cette mission, comme ce fut le cas du cinéaste, M. Théo Van Gogh au Pays-Bas, qui fut assassiné par un jeune Marocain de 17 ans.
    Elle espère de tout son cœur que les occidentaux vont se réveiller de leurs sommeils, car les premiers a avoir la gorge tranché, ce sont eux les ex-musulmans qui nous mettent en garde et qui dénoncent l'islam.
    Elle dit: "Il n'y a pas plusieurs islam, comme les occidentaux disent, il n'y en a qu'UN seul".
    http://www.youtube.com/watch?v=RFN8ahYN1b0