Michel Casavant

sous toutes ses peintures

Tribune libre

MICHEL CASAVANT. Ce nom vous dit quelque chose? Vaguement? Pour pallier à ce qu’elle considère une anomalie, la directrice des Éditions de Mévius, Isabelle de Mévius, fait paraître un livre d’art portant sur les œuvres de cet artiste québécois qui, en quarante ans de travail, n’a jamais fait l’objet d’une aussi méticuleuse attention. Madame de Mévius a réuni, pour les amateurs d’art, des tableaux anciens et récents de l’autodidacte indépendantiste dans un livre d’une grande qualité d’impression que viennent enrichir les textes des écrivains Paul Chamberland, François Tétreau et Pierre Ouellette, de l’historien d’art Boris Chukhovich, des poètes Otto Ganz et Marc Vaillancourt ainsi que des psychanalystes Jean-Paul Gilson et Michel Peterson. Pour Isabelle de Mévius, il importe de questionner une œuvre, de la décoder et de chercher à la comprendre. Si nous n’en parlons pas, elle ne peut exister.
C’est dans cet esprit qu’elle a invité ces huit personnalités à pénétrer les tableaux de Michel Casavant et à faire part de leurs réflexions. Pour sa part, le travail de Casavant qui déconstruit les mythes pour les reconstruire tels des fragments de rêves, la touche profondément: «Cet univers, que l’on pourrait croire issu de l’imaginaire ou du monde débridé de l’enfance, s’organise autour de symboles et de codes ou d’archétypes de façon structurée.» Casavant, il est vrai, n’hésite pas à inclure à sa peinture une chaussure, une chaise d’enfant ou encore un balais, des mots, des phrases cependant que rien chez lui ne naît du hasard. Le livre, qui porte le nom de MCAS.280746 – MICHEL CASAVANT, comprend 247 pages et des illustrations couleur.
Dans la foulée, Isabelle de Mévius inaugure l’édifice de la poste de la rue Notre-Dame Ouest qu’elle a transformé en un Centre d’Art destiné à faire connaître les artistes québécois qui l’inspirent et pour lesquels elle s’investit totalement. Dans le cas de Michel Casavant, la préparation de son «catalogue répertorié mais non raisonné» remonte à 2006. Les textes lui sont parvenus petit à petit et, sans que leurs auteurs ne se soient concertés, se rejoignent dans leur perception. Ils ont été passés au peigne fin par des correcteurs et traduits. Les tableaux ont été numérisés. Isabelle de Mévius, on le voit, ne fait pas les choses à la légère. Elle y met tout son cœur. Il lui suffit de croire en ce qu’elle fait.
Sa passion des arts ne date pas d’hier. Déjà en Belgique, son pays natal, elle se plaisait à mettre en scène des expositions d’artistes de talent mais peu connus. Elle poursuit ici cette démarche dont la sculpteure Violette Dionne a, entre autres, bénéficié. Le catalogue qu’Isabelle de Mévius a produit pour elle, Choses faites, lui sert, avec efficacité, d’outil promotionnel.
Il est à parier que la qualité des livres édités par Isabelle de Mévius de même que lieu de création qu’elle met à la disposition des artistes, attirera les amateurs d’art ainsi que les artistes. Ces derniers se heurteront cependant, de sa part, à cette exigence: «Le travail d’un artiste doit me parler. Je ne veux pas d’une simple décoration. Il me faut quelque chose de vrai.»
Merci à Isabelle de Mévius pour cette merveilleuse contribution à l’essor de la culture québécoise.
MCAS.280746
Textes de Paul Chamberland, Boris Chukhovich, Otto Ganz, Jean-Paul-Gilson, Pierre Ouellet, Michel Peterson, François Tétreau et Marc Vaillancourt, sous la direction d’Isabelle de Mévius
Traduction : David Homel, Fred A. Reed, Charles Phillips
Montréal, Les Éditions de Mévius (2009)
Tirage limité
Format : 10” x 13,5”
247 p. : ill. en couleur
Comprend un index des œuvres
ISBN : 978-2-9810774-1-7

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 décembre 2009

    Mesdames,
    Pour appuyer ces efforts de diffusion de notre culture, je précise que la visibilité que je donne aujourd'hui sur Tribune libre à l'écrivain québécois Sylva Clapin du XIX°siècle est le fruit de nos bibliothèques municipales. À Saint-Hyacinthe, la Médiathèque maskoutaine a tenu cet automne son festival d'oeuvres historiques Mémoria. Y figurait le 30 novembre la lecture publique de cette oeuvre que j'ignorais totalement: Sensations de Nouvelle-France. Présentations culturelles gratuites, dans le nouveau Centre des arts Juliette-Lassonde primé au dernier gala du spectacle. Lecture, magistralement menée par le comédien Pierre Brassard, de l'oeuvre historique de Sylva Clapin, dont la critique de 1895 se superposerait parfois sur notre histoire actuelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 décembre 2009

    Chère Caroline,
    Merci pour cette information. Elle rejoint beaucoup de mes préoccupations en ce qui concerne notre « déjà » culture, soit la culture canadienne française.
    Qui connaît Suzor Côté, Marc-Aurèle Fortin, Clarence Gagnon, Léo Ayotte, Adrien Hébert et j'en passe ? Aucun Italien ou Français ne se permettraient de ne pas connaître leurs grands peintres.
    Qui connaît Louis Fréchette qui avait si bien reçu Sarah Bernardt à Québec ? Les Pamphile Lemay, Gabrielle Roy, Léo-Paul Desrosiers et autres que nous étudiions dans nos petites écoles de campagne d'avant la révolution tranquille ? Mais un jour on nous a fait comprendre qu'ils étaient tous des « quétaines ».
    Qui connaît encore les chansons d'autrefois ? Bien sûr, nous ne pouvons revenir en arrière.
    Il faut redonner à notre culture, si bafouée ces cinquante dernières années, ses lettres de noblesse Comme si notre Histoire culturelle n'avait pas existé avant.
    Il faut remettre à l'étude ces peintres, écrivains qui ne sont pas sans un certain talent.
    Il faut cesser de les dénigrer au profit des modernes qui n'ont pas plus écrit de chefs-d'oeuvre que les anciens.