Au pays de Saint-Justin-le-bonheur, il y a de la place pour tout le monde. D’ailleurs, on y entre comme dans un moulin, et parfois sous les gentilles caméras de Radio-Canada, l’organe officiel d’information d’un océan à l’autre...
Ils arrivent maintenant des États-Unis, les malheureux unis de la terre. Avec femmes, enfants, poussettes, valises ou sacs à dos. Généralement les poches vides.
C’est évidemment que le message du dalaï-lama d’Ottawa s’est répandu de par le vaste monde. Le Canada est devenu une terre d’asile, l’auberge de la dernière chance. Ils voulaient vivre au pays de Trump- mais le coq à crête orange leur fait peur.
Ça donne aux fonctionnaires de chez nous l’occasion d’avoir des idées en été. Comme celle, tout à fait géniale, de parquer les réfugiés américains au stade olympique, cette incongruité de l’est de Montréal dont la démolition fait rêver les gouvernements...
Dommage qu’ils ne soient pas arrivés à temps pour la course des autos à batterie, la Formule E...uh.
E..uh comme dans t’sé veux dire, l’électrique, c’est cool et Montréal, c’est cool comme bordel...
Et peut-être finiraient-ils par s'endormir tranquille au son des rasoirs...
Les réfugiés américains se seraient sentis comme chez eux : Kate Upton, une actrice américaine de second ordre, payée des tas pour faire des tatas, et tout sourire devant un maire Coderre légitimement ébahi par son charme débordant...
«Je ne vois que des sourires partout», a-t-il dit avec l’air important (et le strabisme) du jet-setter.
Les réfugiés auraient permis de remplir les gradins de buveurs additionnels et d’éviter un flop à la ligue municipale d’improvisation...
Le spectacle d’une société bousculée, méprisée, bottée au cul par des politiciens et des milliardaires, ça doit être divertissant, même pour des citoyens américains «temporaires»...
Peut-être auront-ils envie de rester, même si la course des bagnoles à batterie ne passera jamais par Parc-Extension...
Tasser ce foutoir en pleine ville vise à donner une impression d’activités intenses mais il s’agit d’une illusion destinée aux réseaux de télévision...
C’est une farce profitable aux géants de la pub et aux magouilleurs qui raflent leur quote-part au passage. Pareil comme la Formule 1, ça fait juste moins de bruit...
Enfin bref, au pays du second Trudeau, les malheureux du monde entier ont de quoi s’amuser.
On peut le confirmer: chaque jour sera pour eux un pur bonheur.
La chronique des affaires louches n'en finit pas chez nous. Et les vérificateurs généraux arrivent toujours trop tard. Quand débarque les Denis Drolet de KPMG ou le Louis de Funès de Raymond, Chabot, Grant, Thornton, Alouette, les comptes bancaires sont vides et les marges de crédit pleines à raz bord... Les lumières sont éteintes et l'OSBL affiche «fermé pour inventaire»...
Ici, on fait pas d'exploration pétrolière, on fait plutôt dans l'OSBL à crédit, les fameux organismes sans but lucratif qui naissent et meurent comme des maringuoins une fois gavés de fric. Ce sont de belles occasions pour les incapables exclus du vrai monde des affaires.
Ils auront donc de quoi se détendre, les réfugiés qui arrivent par centaines ces jours-ci.
Les douaniers avaient prévu l'affluence mais, à Ottawa, le Fils Élu n’a que faire des problèmes locaux. Rien à cirer au raz des pâquerettes. Trudeau lévite, plane, flotte sur le monde. C’est le chérubin des temps modernes.
Ces nouveaux venus, Haïtiens pour la plupart, voudront être Canadiens à défaut de pouvoir devenir Américains. Ce sera facile, à moins d’avoir tué père et mère et le chien du voisin ailleurs... Ils feront ensuite à leur manière le tissu social du pays abstrait dont le Petit Père de l'Univers est fervent.
Justin Trudeau, sauf erreur de l’Histoire ou un juteux scandale, finira sanctifié, béatifié. Remarquez que c'est presque déjà le Frère André de Radio-Canada. Saint patron d’un monde où il n’y a plus ni nation, ni pays, ni province, que des êtres nuageux et intangibles. Que des bienheureux.
Le Canada, avec Trudeau, c’est déjà Arrival...
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