Mondialisation? Non. Colonisation!

Crise linguistique au Québec 2012

" C'est normal. c'est la mondialisation". Elle a le dos large la mondialisation. C'est au nom de la mondialisation que, régulièrement, au Québec, on explique les dérives systématiques vers l'anglais. Mais le secteur public? Mondialisé? Les hôpitaux? Planétaires? Les ministères? Mondiaux?
S'il est un secteur qui, par définition car en rapport direct avec la population, est local c'est bien celui des services publics. Et, au Québec, la population est française à 79%, anglaise à 8.7% et d'autres langues à 12%.
Dans tous les pays, les services sont livrés à 100% dans la langue publique et commune du territoire. Au Québec, la langue officielle, publique et commune est le français. Par contre, la Charte de la langue française (loi 101) a prévu une exception constitutionnelle pour la minorité anglaise. Ainsi l'anglais est disponible pour cette minorité. Normalement on devrait retrouver un usage de la langue anglaise qui corresponde grosso modo à ce que cette minorité représente dans l'ensemble québécois. Qu'en est-il?
C'est l'Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) et l'Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA) qui nous apprenaient, en novembre dernier, que les proportions étaient tout autres (Le Devoir du 8/11/11).
Alors que les Anglais au Québec composent 8.7% de la population c'est 13.6% des salariés du secteur public qui travaillent exclusivement en anglais. Dans les hôpitaux c'est 12.1% et en éducation 17%. Et quand on ajoute à ceux qui travaillent exclusivement en anglais ceux et celles qui travaillent régulièrement en anglais les taux bondissent à 31% pour le secteur de la santé et 40% pour l'administration publique. Selon les secteurs, on est à 140%, 210% et même 425% de ce que représente la minorité anglaise du Québec.
Et ailleurs au Canada? La minorité française jouit-elle d'un même traitement privilégié? Nenni! Au Nouveau-Brunswick les Acadiens constituent 33.4% de la population et 31.8% des salariés qui donnent leurs services en français. En Ontario les francos sont 4.9% de la population et c'est 4.1% des salariés qui donnent leurs services en français. Et partout ailleurs au Canada c'est pire.
Le plus cocasse demeure Ottawa, la capitale bilingue du Canada bilingue. Alors que la minorité française y est de 17.7%, c'est 8% des salariés qui y donnent leurs services en français. Tandis qu'à Montréal, comptant une minorité anglaise aux proportions identiques (17.7%) les anglos comptent sur 34% de nos concitoyens pour les servir dans leur langue.
Mondialisation? Non. Colonisation!


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