Comment se fait-il qu’aujourd’hui en 2030, certains francophones natifs du Québec profond débarquent à Montréal avec une si piètre connaissance de l’anglais. Pourtant, il y a déjà plus de 15 ans, le gouvernement Couillard instaurait des cours d’anglais intensif dans les écoles primaires de la belle province. En 2014, le ministre de l’époque, M. Yves Bolduc, laissait entendre que l’anglais intensif en sixième année permettrait de bilinguiser tous les petits Québécois. Quelques années plus tard après sa réélection en 2018, le gouvernement libéral rajoutait une autre année d’anglais intensif en 5e année du primaire puis en 1re année du secondaire.
À l’époque, les animateurs de radio de la ville de Québec avaient mené une campagne passionnée pour exiger cette mesure. Unilingue francophone, Sylvain Bouchard, du 93,3, se considérait d’ailleurs comme un handicapé et craignait que ses enfants ne subissent le même sort. Malgré tous les efforts déployés depuis, on constate que la maîtrise parfaite de l’anglais fait encore défaut dans les régions éloignées de la province. En revanche, nous avons observé des résultats spectaculaires à Montréal où tous les Québécois peuvent maintenant s’exprimer dans un excellent anglais et communiquer efficacement avec les immigrants. Il n’est donc plus nécessaire d’obliger ces derniers à apprendre le français, une idée aberrante autrefois défendue par les nationalistes arriérés. Comment a-t-on pu croire qu’on pouvait étudier sérieusement ou travailler en français dans une grande ville internationale comme Montréal ?
Bien des hommes et des femmes d’affaires, dont l’illustre Gilbert Rozon, notent aujourd’hui avec satisfaction que les anciennes universités francophones ont évolué vers une plus grande efficacité. À l’Université de Montreal University et à l’UQAM-QUAM, tous les cours sont donnés en anglais dans les facultés qui enseignent les vraies affaires : le commerce, le droit, le génie, l’administration. De même, les anciens cégeps de la métropole se sont progressivement convertis à l’anglais depuis 2020, tout le monde ayant compris que des études post-secondaires sérieuses doivent se faire dans la langue de l’Économie.
Seuls les départements et les facultés d’arts et lettres continuent d’offrir des cours en français, car notre belle langue mérite d’être conservée pour nourrir la richesse de la diversité canadienne. Afin de donner une chance égale aux petits Québécois des régions éloignées, nous encourageons le nouveau gouvernement libéral à aller de l’avant avec son projet de bilinguiser dès cette année toutes les écoles primaires et secondaires de la province. Cela ne constitue nullement une menace pour le français, comme certaines personnes osent encore le prétendre. La nouvelle ministre de l’Éducation, Mme Lysiane Dubuc, a été très convaincante en entrevue la semaine dernière avec Marie-Christine Brazeau : notre belle langue française doit continuer de fleurir à l’intérieur de nos familles et de nos maisons. Les francophones continueront d’apprendre une certaine base en français, pour les mots du quotidien.
Mais c’est en anglais que nos jeunes réussiront leurs carrières, tout le monde en conviendra en 2030. Avec le français chez soi et l’anglais au travail, les moutons seront bien gardés, l’économie pourra prospérer et l’avenir de nos enfants sera assuré. Très bientôt, les Québécois de toutes les régions seront aussi bilingues que les autres Canadiens français du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario, et tous ensemble nous serons fiers de constituer une grande minorité culturelle dans le Canada d’aujourd’hui. Merci Madame la Ministre.
Et comme disait l’humoriste bien connu Honey Tammy, dans son nouveau spectacle 100 % en mots français : « Les francophones peuvent garder leur confidence de pouvoir parler avec leurs relatives. Quel est le point de faire des démonstrations dans la rue? Ça te porte à une non-issue d’adresser la langue comme un problème, car à la fin de la journée, nous sommes tous des Canadiens qui se rencontrent avec la langue anglaise. »
LIBRE OPINION
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