Premier Sommet du hockey québécois, les 26 et 27 août

Nos jeunes joueurs pourront-ils mieux percer dans le hockey professionnel ?

Tribune libre


Le premier Sommet du hockey québécois aidera-t-il à améliorer le développement des jeunes hockeyeurs de chez nous et à leur ouvrir plus grandes les portes du hockey professionnel et, ultimement, de la Ligue nationale de hockey ?
Pour la première fois, les intervenants majeurs du monde du hockey de notre nation, le Québec, participeront à un grand Sommet, ouvert au public, qui se tiendra les 26 et 27 août au Centre Bell à Montréal. Cet événement d’importance est organisé par Hockey Québec et la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), en collaboration avec le Canadien de Montréal et Hockey Canada.
Ce Sommet national permettra d'examiner plusieurs facettes du hockey au Québec et, on l’espère, de mieux cibler les lacunes dans le développement de nos jeunes joueurs afin de les corriger. Quatre grandes questions seront à l’ordre du jour des discussions : le développement à long terme des joueurs ; les programmes d’excellence ; la sécurité dans la pratique du hockey et, enfin, le recrutement et la «rétention» (sic) des joueurs.
110 000 joueurs au Québec
«Le nombre de joueurs a augmenté de 85 000 à 110 000 au Québec au cours des dernières années, a déclaré le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde. Le Sommet permettra de mettre toutes les chances de notre côté en accueillant notamment des recruteurs de la LNH, qui nous diront ce qu’ils recherchent et ce qu’ils aimeraient voir dans notre système». Parmi ces recruteurs, mentionnons, entre autres, Michel Boucher, qui fut dépisteur du Canadien jusqu’en juin dernier.
Le Canadien
Le directeur général du Canadien, Pierre Gauthier, sera lui aussi présent. Parlera-t-il avec vigueur de l’intérêt du Canadien pour le talent local, celui qui éclôt et fleurit dans cette pépinière de recrues talentueuses qu’est la LHJMQ ?
Lors de l’annonce de la tenue du Sommet, M. Gauthier a déclaré : «Cela fait partie de notre mission de soutenir les jeunes joueurs de hockey québécois».
Le Canadien compte pour l’heure dans son giron une dizaine d’espoirs québécois. Les derniers recrutés sont les attaquants Olivier Archambault – lors du dernier repêchage - , Michaël Bournival, Philippe Lefebvre et Louis Leblanc. S’y ajoutent quelques «anciens» comme Olivier Fortier, Gabriel Dumont, Dany Massé, Frédéric Saint-Denis, Sébastien Bisaillon et Mathieu Carle, qui jouent tous pour le club-école des Bulldogs de Hamilton.
Par contre, le Tricolore ne compte pour le moment que deux joueurs québécois dans son alignement pour la saison 2011-2012, Mathieu Darche et David Desharnais, ainsi qu’un Suisse francophone, Yannick Weber. C’est un des pires «scores» de l’équipe en 102 ans d’existence du Bleu-Blanc-Rouge
Recrutement difficile
Le Sommet aidera-t-il à lever les obstacles que doivent affronter les hockeyeurs d’ici dans le système de recrutement en place dans la Ligue nationale ?
Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau a souvent souligné qu'au moins une douzaine d'équipes de la Ligue nationale n'ont aucun dépisteur au Québec, alors que toutes les équipes ont des dépisteurs en Ontario et dans l'Ouest canadien. Ce système de deux poids deux mesures pénalise évidemment nos jeunes hockeyeurs.
Le sommet permettra sans doute d'examiner un problème majeur bien analysé par un de nos meilleurs experts en hockey, qui sera présent au Sommet, Georges Larivière, professeur titulaire en Éducation physique à l’Université de Montréal et auteur de plusieurs ouvrages sur notre sport national. Selon ce spécialiste, les équipes de la LNH recrutent les meilleurs joueurs québécois, bien évidemment, mais elles recrutent peu, ou pas du tout, de joueurs de soutien venant d'ici. Elles leur préfèrent des joueurs anglophones, tout simplement parce qu'elles les connaissent mieux, note-t-il. C’est ce qu’on pourrait appeler de la discrimination involontaire.
L’excellent chroniqueur Philippe Cantin de La Presse a lui aussi bien expliqué le phénomène dans son blogue récemment : «Cette quasi-absence de Québécois au sommet du pouvoir entraîne de lourdes conséquences. Le hockey demeure largement une affaire de contacts personnels. (…) Les joueurs québécois auront d'autant moins de chances d'être repêchés puisqu'ils seront moins connus des décideurs.»
Mais est-ce vrai que les équipes qui comptent davantage de dirigeants québécois mettent sous contrat un plus grand nombre de joueurs d’ici ? C’est certainement le cas du Lightning de Tampa Bay, qui compte déjà 5 joueurs québécois dans son alignement en vue de la prochaine saison. Par contre, ce n’est pas le cas du Canadien, du moins jusqu’à présent cette année.
Cela est d’autant plus décevant, voire choquant, que le Bleu-Blanc-Rouge est la seule équipe de hockey de la LNH qui soit la propriété de Québécois. Un des plus importants propriétaires du club, qui y a investi 50 millions $, est le Fonds de solidarité de la FTQ, qui compte pas moins de 580 000 petits épargnants québécois.
Le site du Sommet
Parmi les intervenants au Sommet, on entendra également d’anciens joueurs comme Patrick Roy, directeur général et entraîneur-chef des Remparts de Québec, et Éric Desjardins, qui a joué 17 saisons dans la LNH. Il y aura en outre des entraîneurs comme Benoit Goulx, des Olympiques de Gatineau, et quelques journalistes sportifs chevronnés comme Stéphane Leroux (RDS), Michel Langevin (CKAC Sports) et Louis Jean (Sportsnet),
Pour obtenir plus d’informations, vous pouvez consulter le site du Sommet à l’adresse suivante : http://www.canadianhockey.ca/index.php/ci_id/170203/la_id/2.htm


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