De plus en plus, l'Église catholique prend des positions qui démontrent son manque de compassion envers les êtres humains, ainsi que le peu d'importance que plusieurs de ses prélats accordent au respect des droits humains les plus fondamentaux. Récemment, deux événements ont retenu notre attention.
D'abord, l'excommunication de la mère d'une jeune Brésilienne de neuf ans, enceinte à la suite d'un viol commis par son beau-père (qui lui n'a pas été excommunié puisque son geste est moins répréhensible aux yeux de l'Église qu'un avortement) et des membres de l'équipe médicale qui ont procédé à l'avortement sur la petite fille. De quel droit prétend-on que la vie d'un ou d'une enfant à naître vaut plus que celle d'une enfant vivante?
Comment peut-on condamner une mère qui a voulu protéger son enfant et une équipe médicale qui a assumé son rôle, c'est-à-dire de protéger la santé et la vie des personnes vivantes? L'Église catholique est-elle en train de retourner à l'époque où on laissait les femmes mourir en couches pour sauver l'enfant qu'elles mettaient au monde parce que l'on privilégiait la vie d'un futur orphelin ou d'une future orpheline plutôt que celle d'une femme dont la mort, en plus d'être injuste, privait souvent de mère d'autres enfants?
Et, comme si ce geste n'était pas en soi suffisamment abominable, l'autorité suprême de cette Église, le pape Benoît XVI, en a rajouté au cours de son passage en Afrique en condamnant l'utilisation du condom comme moyen de prévenir la propagation du sida. On est en droit de se demander si cela relève d'une grossière ignorance sur cette maladie qui est en train de tuer des millions d'êtres humains sur le continent africain, ou si c'est tout simplement un manque flagrant de considération pour la population africaine.
Ce genre d'attitudes dogmatiques nous indigne et nous dégoûte, et nous ne voulons plus avoir quoi que ce soit à faire avec des positions qui reflètent une tendance à l'intégrisme et le mépris des droits humains.
Pour cette raison, nous qui avons déjà utilisé le condom et qui surtout, avons eu recours à l'avortement ou avons soutenu des femmes de notre entourage dans leur décision de se faire avorter, nous exigeons, par solidarité avec cette jeune enfant brésilienne et sa mère, que l'Église catholique nous excommunie.
Nous voulons ainsi nous libérer de la honte que nous éprouvons quand l'Église catholique, bien souvent malgré nous, nous considère comme des membres de cette institution. Veuillez donc considérer cette lettre comme une démarche d'apostasie et nous retourner, comme il se doit, notre certificat d'excommunication.
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Ont signé cette lettre:
Francine Gagné, Sylvie Drouin, Michèle Perron, Hélène Langlois, Monique Emond, Marina Carpine, Ginette Thivierge, Mélissa Ducharme, Alexandre Forget, Régis Martin, Jean-Pierre Labine, Louise Viger, Françoise Dufresne, Madeleine Eykel, Denis Lalonde, Michel Foti, Sylvie Paquerot, Charlotte Landry, Suzanne Ouellet,
Monique Therrien,
Brigitte Leblanc, Sylviane Dion, Lyne Bisson, Ginette Lahaise,
Monique Giguère, Céline Giguère.
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