Pagailles communautaires libérales

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Le multiculturalisme annonce le retour des guerres tribales dans un contexte démocratique


En 2019, le courant passe moins bien entre le Parti libéral et les communautés culturelles montréalaises, dont celles qui lui sont habituellement acquises : les Québécois d’origines italienne et grecque.


D’abord il y a le cas de Saint-Léonard—Saint-Michel (SLSM), bastion des Italo-Québécois.


En mai, une figure importante des communautés musulmanes, l’ex-imam Hassan Guillet, obtient la candidature lors d’une investiture ouverte.


Des Italo-Québécois ne le prennent pas. Le député libéral sortant Nicola Di Iorio déclare publiquement que la communauté se sent « tassée ».


Le PLC, se référant au B’nai Brith, conclut que Guillet a tenu dans le passé des propos jugés « antisémites et anti-israéliens » et l’expulse.


Guillet proteste, dit que le PLC était au courant depuis longtemps. Finalement, il se présente comme indépendant.


Cela n’aidera certainement pas la candidate de remplacement désignée par Trudeau, Patricia Lattanzio, élue scolaire et conseillère municipale, qui fait face au candidat conservateur d’origine italienne Ilario Maiolo.


Dans un journal de la communauté, « Il Cittadino Canadese » (2 octobre), l’ancien député libéral Di Iorio pourfend le PLC et Lattanzio.


Le PLC « appartient à ses membres ». Il n’est pas le club privé du chef et de sa garde rapprochée », écrit-il.


Il rappelle qu’un rapport du ministère de l’Éducation a conclu que Mme Lattanzio « a eu des comportements “éthiquement discutables” ».


Et cite un jugement de la cour d’appel qui reproche à Mme Lattanzio d’avoir violé le droit à la vie privée d’un ancien colocataire commercial puisqu’elle l’avait surveillé à l’aide de caméras vidéos cachées.


Tragédie grecque


Un scénario comportant plusieurs similitudes se déroule dans la circonscription lavalloise de Vimy, où le PLC a refusé que la députée libérale Eva Nassif, élue en 2015, se représente. Mme Nassif soutient avoir été punie pour avoir refusé de défendre le « féminisme » du chef. Ce dernier nie et soutient qu’un comité indépendant a allumé un « feu rouge » à propos de Mme Nassif.


Une Québécoise d’origine grecque, Annie Koutrakis, fut appelée en renfort. L’exécutif libéral ne l’a pas pris et a même refusé de travailler avec la candidate imposée, retenant même les fonds amassés. L’exécutif fut limogé.


On aurait cru les Québécois d’origine grecque ravis. Mais « Mme Koutrakis ne fait vraiment pas l’unanimité parmi nous », explique Dimitri Papadopoulos, éditeur du « Montreal Greek Times ».


Koutrakis venait de se faire élire en juin à la tête de la Communauté hellénique du Grand Montréal, organisme dont elle avait été une trésorière controversée au début des années 2000.


Une de ses premières décisions en 2019 : tenir les réunions du conseil de direction à huis clos ! « Par la suite, elle a pris de longues vacances en Grèce et la première chose qu’on a sue à son retour : elle voulait être candidate pour le PLC et rester présidente ! »


Selon M. Papadopoulos, elle semble avoir peu d’appuis dans la communauté.


Malgré la houle, le PLC a de fortes chances dans ces deux comtés, dit une source libérale. Mais il doit faire attention, car plusieurs ont l’impression qu’il « tient ces communautés pour acquises ».




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