REMANIEMENT MINISTÉRIEL

Parité, régions et économie au menu

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Grogne au PLQ

Le premier ministre Philippe Couillard s’apprête à procéder la semaine prochaine à un remaniement ministériel qui cherchera à accroître la présence des femmes et des régions au sein de son cabinet, tout en renforçant l’image économique de son gouvernement. Évidemment, il servira aussi à corriger certaines erreurs dans la distribution des rôles au conseil des ministres.

Un remaniement est un exercice difficile puisqu’il faut choisir les ministres pour leur compétence et leur habileté politique, tendre vers la parité (seulement 8 ministres sur 26 sont des femmes à l’heure actuelle) et s’assurer d’une représentation régionale la plus diversifiée possible. Il faut aussi ménager les susceptibilités des députés expérimentés qui croient que, cette fois-ci, c’est leur tour, alors que de nouveaux venus peuvent les coiffer au poteau.

Philippe Couillard souhaite fortifier le message économique de son gouvernement aux prises avec une conjoncture poussive. La nomination de la nouvelle députée de Saint-Henri–Sainte-Anne, Dominique Anglade, en provenance de la Coalition avenir Québec, irait en ce sens. On la ferait atterrir dans un nouveau ministère regroupant la Recherche — responsabilité qui échoit au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, François Blais — avec l’Innovation, qui relève du ministre de l’Économie, Jacques Daoust.

Comme le premier ministre veut accroître le nombre de femmes au sein du cabinet, aucune ministre actuelle ne devrait perdre son maroquin. La vice-première ministre Lise Thériault, qui reviendra sous peu d’un congé de maladie, devrait obtenir un portefeuille plus léger que celui de la Sécurité publique. La ministre de la Famille, Francine Charbonneau, qui a mal paru et qui n’a plus de rôle à jouer dans les négociations qui ont cours présentement avec le réseau des services de garde, devrait être déplacée. Une autre députée de Laval, Monique Sauvé, dans Fabre, est dans les bonnes grâces de Philippe Couillard ; elle est considérée, mais on craint que sa nomination porte ombrage à Guy Ouellette, dans Chomedey, un élu aux ambitions ministérielles déçues.

Maintenant que la commission Charbonneau s’est conclue sans qu’aucun blâme ne soit porté contre elle, la députée de Laviolette, Julie Boulet, est mûre pour réintégrer le conseil des ministres, renforçant ainsi la présence libérale en région.

Québec pourrait gagner une femme ministre, soit la nouvelle députée de Chauveau, Véronique Tremblay, une ancienne journaliste qui ne vient pas de la CAQ, mais qui, comme chroniqueuse, en partageait les idées.

Grogne

L’ascension rapide de nouveaux venus de la CAQ ou de l’Action démocratique du Québec n’est pas sans susciter de la grogne parmi les élus marqués depuis toujours au fer de l’orthodoxie libérale. Ce sentiment pourrait nuire aux chances du député de Jean-Talon, Sébastien Proulx, un ancien adéquiste.

Il y a des ministres parmi les plus importants qui apparaissent inamovibles, comme Gaétan Barrette, à la Santé et aux Services sociaux, Martin Coiteux, au Conseil du trésor, Carlos Leitão, aux Finances, et Jean-Marc Fournier, ministre influent s’il en est malgré ses responsabilités secondaires aux Affaires intergouvernementales canadiennes. Le vétéran Pierre Paradis devrait rester à l’Agriculture, même si des huées l’attendent parfois à l’Union des producteurs agricoles (UPA).

En revanche, Philippe Couillard pourrait effectuer un remaniement majeur en larguant François Blais, à l’Éducation et à l’Enseignement supérieur, un ministre qui n’a plus la cote. Son remplacement entraînerait un jeu de chaises musicales plus enlevé. Hélène David, qui vient aussi du milieu universitaire, serait en mesure de prendre le poste, quitte à trouver un nouveau titulaire à la Culture.

Pierre Moreau, le ministre des Affaires municipales et ministre suppléant à la Sécurité publique, est un cas intéressant : il n’obtiendra la fusion qu’il souhaite de ces deux ministères, mais pourrait continuer d’en mener aussi large.

On croit que Stéphanie Vallée, seule ministre de la région de Gatineau, conservera la Justice, mais la Condition féminine reviendra sans doute sous la coupe de la Culture. La réserve que doit conserver la ministre de la Justice l’empêche de se prononcer sur plusieurs dossiers qui touchent les femmes.

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