Parti pris pour le Québec

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Le PLC a surtout défendu les intérêts de l'Ontario


Le Bloc québécois réanimé aura fait plus pour le Québec en quelques semaines que le NPD depuis 2011. Ses sorties publiques sur le discours du Trône, sur les baisses d’impôt et sur l’assurance emploi améliorée pour les personnes en invalidité ont percolé tout autant que l’objection soulevée à l’accord de libre échange nord-américain relativement au dossier de l’aluminium.


Malgré 59 élus au Québec en 2011 et 16 élus en 2015, le NPD n’aura pas réussi à se donner des racines québécoises et sera demeuré un parti très centralisateur plus près des intérêts du bassin des Grands Lacs que de ceux de la vallée du Saint-Laurent. L’exemple des chantiers maritimes a souvent été cité en exemple au cours de ces dernières années. Pendant que ceux du reste du Canada prospéraient et que les nôtres périclitaient, le NPD s’avérait impuissant à rétablir un certain équilibre qui aurait protégé des emplois au Québec. 


Les réactions mitigées à l’annonce de la ratification du nouvel ALENA laissent prévoir un vote positif du NPD qui fera fi des préoccupations québécoises pour l’industrie de l’aluminium. Le NPD et les libéraux s’uniront pour protéger les aciéries ontariennes! Quoi qu’en disent les ministres du gouvernement Trudeau, le Canada n’a rien gagné dans la renégociation de cet accord de libre échange et les négociateurs canadiens ont été réduits à limiter les dégâts. 


Le Québec en sort doublement perdant avec la gestion de l’offre amputée et son aluminium qui ne jouira pas des mêmes protections que l’acier, laissant ainsi toute grande la porte aux importations d’aluminium chinois par les Mexicains pour des composantes automobiles. Le BQ a mis en exergue les impacts négatifs décriés par les gens de l’industrie de l’aluminium, tant patronal que syndical, et les inquiétudes pour d’éventuelles pertes d’emploi découlant de baisses de production. 


Ce dernier épisode met aussi en relief les intérêts divergents des provinces et donne raison aux analyses que Claude Castonguay et Gilles Duceppe livraient dans La Presse dans la foulée des résultats du dernier scrutin fédéral. Les deux voyaient le Canada comme un pays de plus en plus divisé qui nécessite une très grande décentralisation. Duceppe allait jusqu’à remettre de l’avant la souveraineté association de René Lévesque.


Dans la mitigation des dégâts, le gouvernement Trudeau a choisi l’Ontario au détriment du Québec et il devrait pouvoir compter sur le NPD pour faire ratifier l’entente. Dans le dossier des ressources énergétiques, il devra peut-être même compter sur son adversaire conservateur pour satisfaire les impératifs de l’Ouest, laissant probablement à nouveau le Québec en plan. 


Cependant, comme l’exprimait la collègue Emmanuelle Latraverse, le Québec risque encore de jouer un rôle de premier plan dans une prochaine élection fédérale déjà en préparation et cela explique les efforts démesurés de maquignonnage des libéraux pour faire avaler les résultats d’une négociation de l’ALENA bâclée au détriment du Québec.





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