En faisant du surplace politique, nos élus ont l’illusion d’avancer

Pauline Marois lance une offensive souverainiste

Encore une épicerie de revendications auprès du gouvernement fédéral

Tribune libre

Mme Pauline Marois a affirmé, au cours d’une conférence tenue après le Conseil des ministres et avant qu’elle s’envole pour Davos, puis Londres et Édimbourg en Écosse, qu’elle va lancer prochainement son parti et son gouvernement dans une offensive pour promouvoir la souveraineté. «Ainsi, la première ministre a mandaté le ministre délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes et à la gouvernance souverainiste, Alexandre Cloutier, pour qu’il élabore une stratégie d’affirmation des compétences du Québec et de revendications relatives à l’obtention de nouveaux pouvoirs auprès du gouvernement fédéral. Cette stratégie ne sera pas publique. « Nous ne ferons pas de stratégie ouverte », a-t-on précisé au cabinet de la première ministre » nous rapporte le journal Le Devoir
Même si le Parti québécois a la faveur d’une bonne partie de la population, il est invraisemblable de constater qu’un divorce se creuse d’année en année entre le Parti québécois et le projet d’un pays souverain. Pourtant il y a de nombreux groupes de revendication. Plus de 24 associations du réseau Cap sur l’indépendance , sont actives, mais aussi dispersées, partagent un même souci : redonner une voix forte aux souverainistes et les regrouper :
1. L’Action nationale (1917)
2. Aînés pour la souveraineté (2010)
3. Artistes volontaires (AV)
4. Cap sur l'indépendance
5. Comité indépendantiste du cégep du Vieux-Montréal
6. Comité souverainiste de l’UQÀM (COSUQAM)
7. Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ)
8. Fondation Octobre 70
9. Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)
10. Jeunes Patriotes du Québec
11. Libre marcheur
12. Mars 2011
13. Mouvement des étudiants souverainistes de l’université de Montréal (MÉSUM)
14. Mouvement progressiste pour l’indépendance du Québec (MPIQ)
15. Mouvement souverainiste du Québec (MSQ)
16. Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ)
17. Organisation du Québécois (2001)
18. Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN)
19. Rassemblement pour un pays souverain (RPS)
20. Regroupement des mouvements indépendantistes collégiaux
21. Réseau de Résistance du Québécois (RRQ) 2000
22. Société nationale des Québécoises et Québécois des Laurentides
23. Société nationale Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
24. Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) 1834
Même si, depuis les deux référendums, la souveraineté n’attire plus autant d’adeptes (33-34% de la population présentement), 79% des Québécois se disent fiers d’être Québécois. Tout un chacun veut son parti politique. Il y a présentement 20 partis politiques au Québec. Dans cette vingtaine, il y a présentement 14 partis qui n’ont jamais eu d’élus à l'Assemblée nationale. Seuls le Parti égalité et Option nationale ont déjà réussi à être représentés. Étonnamment cinq nouveaux partis politiques ont vu le jour en 2012 :
1. Bloc pot d’Hugô St-Onge (1998)
2. Coalition avenir Québec - L'équipe François Legault (2011)
3. Coalition pour la constituante de Daniel Guersan (2012)
4. Équipe autonomiste de Guy Boivin (2012)
5. Mon pays le Québec de Claude Dupré (1989)
6. Mouvement équité au Québec de Mostafa Ben Kirane (2008)
7. Option nationale de Jean-Martin Aussant (2011)
8. Parti conservateur du Québec de Luc Harvey (2009)
9. Parti de la classe moyenne du Québec de Jean Lavoie (2012)
10. Parti équitable d’Yvan Rodrigue (2012)
11. Parti indépendantiste d’Éric Tremblay (2008)
12. Parti libéral du Québec/ Quebec Liberal Party de ? (1867)
13. Parti marxiste-léniniste du Québec de Christian Legeais (1970)
14. Parti nulde Renaud Blais (2009)
15. Parti québécois de Pauline Marois (1968)
16. Parti unité nationale de Paul Biron (2002)
17. Parti vert du Québec/Green Party of Québec de Claude Sabourin (2001)
18. Québec - Révolution démocratique de Robert Genesse (2011)
19. Québec solidaire Françoise David et Amir Khadir (2006)
20. Union citoyenne du Québec / Québec Citizens' Union d’Alexis St-Gelais (2012)
Même si, à première vue la démarche de Mme Marois de remettre en avant plan les vertus de la gouvernance souverainiste semble louable, elle est vouée à l’échec parce qu’elle ne s’inscrit pas dans un cadre de réelle volonté politique visant l’indépendance. Elle le fait pour tenir une promesse électorale, satisfaire une partie de ses militants et pour contrebalancer l’initiative du NMQ d’organiser un grand rassemblement pour l’indépendance en mai prochain. Ainsi elle satisfait quelques fibres indépendantistes et protège la chasse-gardée sur laquelle s’appuie le Partie québécois pour atteindre et demeurer au pouvoir.
Depuis quarante ans, on s’est perdu dans un dédale de discours souverainistes sur les stratégies, les processus, les référendums, les étapes à adopter pour arriver à une meilleure gouvernance souverainiste. Aujourd’hui il est impératif de mettre l’accent sur ce qui est important : les avantages de faire l’indépendance et sa promotion auprès de la population. Il est regrettable que nous n’ayons pas une télévision nationale pour en faire la démonstration. Il nous faut passer par nos médias publics privés. Il faut que nous fassions collectivement le choix d’un pays, que nous parlions de ce pays, que nous le créions mentalement pour que le projet de faire du Québec un pays soit réaliste. Il faut qu’on prouve noir sur blanc à la population de tout le Québec que l’indépendance est rentable économiquement. Le citoyen veut savoir combien d’argent DE PLUS il aura dans ses poches après l’indépendance du Québec? Si on ne fait que lui garantir que ça va être du pareil au même, ou qu’il ne perdra rien de ses acquis, ce ne sera pas suffisant et la population n’embarquera pas dans un tel projet. Le statut quo n’a jamais été un moteur de changement. Les citoyens veulent une plus value garantie, un mieux être pour eux, leurs enfants et petits enfants.

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Marius Morin130 articles

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5 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    25 janvier 2013

    Merci, monsieur Morin, de mettre en garde les indépendantistes contre ce nouvel écran de fumée de Pauline Marois,
    Comme l'a si bien écrit monsieur Gignac, le Parti québécois cherche à détourner les projecteurs d'Option nationale, le seul parti ouvertement indépendantiste comptant assez de membres et de sympathisant(e)s actuellement pour compromettre ses chances d'élection majoritaire. Car c'est présentement la seule considération qui intéresse l'État-major du PQ.
    Malheureusement, les indépendantistes sont divisés dans trop de partis et organisations. Ceux-ci, à force de se disperser dans des objectifs secondaires, oublient l'essentiel: aucune politique durable qui va dans l'intérêt de la nation québécoise n'est possible sans l'indépendance. Pas d'indépendance, pas de contrôle sur notre avenir. Tant que nous resterons subordonné(e)s à Ottawa, ce seront les impératifs de la majorité canadian qui l'emporteront sur les nôtres.
    Le Parti québécois poursuit sa politique d'ignorer les autres partis souverainistes et les autres organisations souverainistes, à moins qu'elles prennent position en faveur du gouvernement péquiste et s'impliquent dans sa réélection. La réforme de la loi électorale et du financement des partis politiques vont d'ailleurs dans le même sens: on veut empêcher la création de nouveaux partis et couper les vivres aux petits partis existants. De leur côté, les médias continuent à perpétuer la légende urbaine que seul le PQ est capable de faire l'indépendance.
    S'il devait y avoir des États généraux sur l'indépendance en plus du congrès d'Option nationale, on devrait plutôt s'entendre sur le principe de ne présenter qu'un(e) candidat(e) indépendantiste par comté, et ce dans les 125 comtés du Québec. Et de maximiser les efforts pour faire élire les chefs des partis indépendantistes en attendant qu'ils comprennent la nécessité de s'unir sous une même bannière.
    Malheureusement, à défaut d'écoute de la part du PQ, nous n'avons pas le choix de nuire à son élection, particulièrement dans les quelque 30-40 "comtés chauds". Tant que les Québécois(e)s ne verront et n'entendront pas parler d'une autre alternative (sérieuse cette fois-ci) que le PQ pour faire l'indépendance, ils continueront à tomber dans le piège des médias.
    À Émilie B.,
    On ne fonde pas un pays par la porte arrière ou de reculons. À manquer de sérieux vis-à-vis la réalisation de l'indépendance et à s'entêter à gouverner la province avec les moyens que nous laisse le Canada, Pauline Marois cause un tort irréparable à notre cause. Chaque jour qui passe dans un Québec-province nous affaiblit davantage et réduit nos chances de devenir un pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2013

    L'histoire parlera de Pauline la gouvernante de la Pronvice of Quebec

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2013

    À vouloir être contre tout ce que fait la PQ, même ce qu'il fait de bien, ça n'aide pas à faire avancer le projet de pays et ça ne démontre pas une analyse objective des faits. Votre argumentaire ne tient pas la route.

  • Alain Maronani Répondre

    25 janvier 2013

    Quand la division permet l'unité...digne de Alfred Jarry...
    A ajouter a votre liste..
    La Fédération des crapauds et grenouilles indépendantistes du lac des Castors.
    La fédération des lesbiennes et trans-genre indépendantistes
    La fédération des fédérations des fédérations des groupes indépendantistes de Westmount.
    La Fédération des Boulanger(e)s Québécois(es) de Souche
    Mc Gill for Québec...of course !!!
    etc...
    Comme si créer des organisations, des comités, des groupes, des partis politiques supplémentaires permettait, comme par miracle, de briser l'apatie générale, la douce et encore confortable situation d'une partie significative de la population, à la situation actuelle...
    Parler pour parler nous pouvons faire confiance a Pauline, qui se précipite, toute frémissante, à Davos, pour se frotter aux maîtres du monde...
    Offensive...?

  • Archives de Vigile Répondre

    25 janvier 2013

    Monsieur Morin
    Excellent texte pour nous rappeler que ce parti fait du surplace et qu'il n'a jamais été sérieux avec la question de la "souveraineté" surtout avec un chef qui n'a jamais été une indépendantiste dans l'âme mais toujours acoquinée avec l'establishment économique fédéraliste "canadian". Cette offensive de propagande souverainiste n'est que de la poudre aux yeux pour faire de la diversion à la veille du congrès d'Option Nationale qui se tiendra en mars prochain avec Jacques Parizeau comme orateur invité.
    C'est incroyable de rater une conjoncture politique comme celle qui se présente, aujourd'hui, avec le gouvernement de "rednecks" qui nous gouverne à Ottawa, pour ne pas faire avancer la cause de l'indépendance du Québec. Par contre, ça nous permet de voir le vrai visage de ce parti. Je crois sincérement que le PQ est appelé à disparaître comme feu l'Union nationale. À force de prendre les gens pour des caves, le boomerang est en train de se retourner contre eux.
    André Gignac 25/1/13