Philippe Couillard, le dépendantiste

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De la vacuité intellectuelle de Philippe Couillard






Philippe Couillard ne manque jamais une occasion de salir les indépendantistes. Pour lui, ce sont non pas des adversaires, mais des ennemis.




Il les croit plutôt xénophobes, fermés d’esprit, intolérants. Pour lui, le Canada est si merveilleux qu’on ne peut vouloir s’en séparer qu’en se laissant mener par de très bas instincts. Mais samedi dernier, il est allé encore plus loin: pour dire du mal de la souveraineté, il s’est permis de salir le Québec en entier.




En réponse à Pierre Karl Péladeau qui soutenait que l’indépendance assurerait au Québec une plus grande prospérité, notre premier ministre a répondu qu’il s’agirait de la pire catastrophe économique et financière imaginable pour le Québec. La pire? Oui monsieur. Oubliez les épidémies, les catastrophes naturelles, les crises économiques mondiales. La catastrophe des catastrophes, ce serait que le Québec devienne un pays.




Dépendantiste




S’il le pense vraiment, on peut douter de ses capacités d’analyse. Monsieur Austérité ne saurait donc pas compter? S’il ne le pense pas, Philippe Couillard est alors un démagogue prêt à toutes les outrances polémiques et verbales pour en finir avec la possibilité même de l’indépendance. J’ignore laquelle des deux explications convient. Mais chose certaine, Philippe Couillard s’est livré ainsi à un humiliant éloge de la dépendance. C’est un dépendantiste.




Résumons sa pensée: notre prospérité serait fondamentalement empruntée. Par eux-mêmes, les Québécois seraient une bande de gueux. C’est seulement parce qu’ils siphonneraient grâce à la péréquation l’argent canadien qu’ils seraient riches. Comment ne pas comprendre alors le mépris de bien des Canadiens anglais pour le Québec? Ses plus fidèles alliés (ou loyaux serviteurs?) répètent fièrement que nous exploitons le Canada, et que c’est pour ça que nous y restons.




Comment un premier ministre québécois peut-il parler ainsi, sinon parce qu’il pratique le fédéralisme extrême? Le pire, c'est que ce qu’il dit est faux. La péréquation est un mirage qui fait écran à bien d’autres réalités.




Les investissements fédéraux sont-ils généralement à l’avantage du Québec? Rappelons-nous la crise du bois.




Les politiques de développement suivies au fil du temps par Ottawa étaient-elles conformes à nos intérêts? Rappelons-nous l’aéroport de Mirabel.




Gouverner selon ses priorités




Évidemment, l’indépendance s’accompagnera d’une période de transition. Il n’y a aucune raison de croire qu’elle sera catastrophique ou douloureuse. La souveraineté n’a rien non plus d’une baguette magique. Elle ne créera pas du jour au lendemain un eldorado francophone en Amérique. Mais elle permettra au Québec de se gouverner selon ses propres priorités, sans se faire imposer celles des autres. Tristement, c’est cela qui fait frémir Philippe Couillard.




Hélas, l’argument de notre incapacité économique a fini par faire douter de grands pans de la population. À trop répéter un mensonge, plusieurs finissent par s’imaginer qu’il contient une trace de vérité. Alors, on s’imagine que l’indépendance nous tiers-mondiserait. C’est le retour aux peurs ancestrales des Canadiens français qui se croient nés pour un petit pain. Comme si la seule manière d’éloigner les Québécois de la souveraineté, c’était de les diminuer.


 




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