Place à la créativité

Mobiliser l'énergie qui émerge des régions

Tribune libre


Dans un coin de ma salle à manger est placé depuis plusieurs années un petit livre intitulé « Sagesse pour la vie » qui contient des réflexions de diverses personnes, certaines plus connues, d’autres moins.
Dernièrement, comme il m’arrive parfois de le faire, je l’ai ouvert au hasard et je suis tombé sur cette réflexion de Katharine Butler Hathaway :

« Un jour, j’ai déterminé la façon dont je procéderais chaque fois que je devrais faire un choix pour mon avenir. Je passe tous les arguments en revue en distinguant ceux qui sont guidés par la peur de ceux qui sont le fruit de la créativité. Et toutes choses étant égales par ailleurs, je fais mon choix pour un avenir qui laisse davantage parler de place à ma créativité. Je crois que c’est en se basant sur ce principe que la jonquille et le crocus décident de se frayer une place à la surface de la terre. »

Si nous appliquons cette réflexion à plusieurs Québécois, nous pourrions être tentés de penser que certains d’entre eux sont plutôt « guidés par la peur » lorsqu’arrive le moment de faire un choix sur leur avenir politique au Québec.
Pourtant, s’ils avaient davantage confiance en leur « créativité » et en leur imagination, peut-être parviendraient-ils, à l’image de la jonquille et du crocus, à « se frayer une place à la surface de la terre ».
Actuellement, au Québec, une coalition des sympathisants et militants indépendantistes prend forme et se mobilise autour de la souveraineté du Québec. Par ailleurs, il ne fait aucun doute dans mon esprit que les régions occupent de plus en plus en plus de place dans l’espace politique.
Sans avoir la prétention de présumer quel impact auront les régions sur la carte électorale du Québec dans les prochaines années, il m’apparaît opportun d’envisager une coalition qui passe par les régions, une mobilisation qui émerge des régions du Québec, là où vivent les Québécois enracinés dans leur milieu respectif.
Une démarche qui pourrait créer un effet d’entraînement auprès des Québécois, une prise de conscience de toute l’énergie qui les habite à la fois dans leurs particularités régionales et leurs racines ancestrales francophones communes.
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2011

    Monsieur Marineau
    Le processus de décolonisation du Québec sera long et rempli d'embûches mais je ne désespère pas, loin de là. De 1759 à 2011, ce sont 252 années de colonialisme en parallèle avec le même nombre d'années de religion qui nous ont conditionnés à la soumission et à l'agenouillement. Depuis l'élection de Charest, en 2003, nous avons eu combien d'occasions de nous révolter, de descendre dans la rue pour nous affirmer mais nous, Québécois, étant inconsciemment soumis, paralysés, (je n'ose pas prononcer le vrai mot!), nous nous sommes écrasés face à ce gouvernement de collabos qui est en train de rendre l'indépendance du Québec irréalisable de connivence avec les oligarchies qui, elles, s'apprêtent à piller nos ressources naturelles avec le Plan Nord de Sir James Charest de Westmount (quartier très pauvre de l'ouest de Montréal en passant...)
    Évidemment, nous sommes aussi paralysés par la peur surtout notre classe politique qui craint les représailles du canada-anglais si nous osons lui laisser savoir que nous sommes maintenant assez matures, nous Québécois, pour nous prendre en main afin d'affronter notre destin de nation québécoise. De la peur, parlez-en aux Palestiniens qui, aujourd'hui, sont maintenant reconnus par près d'une centaine de pays dans le monde. Eux, ils n'ont jamais cessé de se battre pour avoir leur pays dans des circonstances autrement plus difficiles à affronter que nous-autres. Il faut cesser d'avoir peur; il faut se lever debout et crier à la face du monde que nous existons et que nous voulons faire partie du concert des nations.
    André Gignac 15/12/11

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2011

    La peur c'est d'abord celle qui traverse de bord en bord les élites souverainistes, particulièrement celles du PQ et du Bloc, incapables de préparer et de présenter de façon claire, directe et franche une proposition d'indépendance sur la table lors d'une élection.
    C'est là qui est le problème fondamental des élus : celui d'avoir peur de faire peur et de ne pas se faire élire si on se présente directement devant l'électorat avec une proposition d'indépendance.
    Alors on y va par la bande. On tergiverse. On verse dans la gouvernance provinciale en espérant qu'un jour le bon peuple va finir par comprendre. On continue à jouer dans le carré de sable provincial qui nous a été imposé par une constitution bidon et illégitime. On tourne en rond.
    C'est la peur d'affronter la légalité britannique et canadienne.
    Même Christian Montmarquette, de QS a parlé de l'armée canadienne qui viendrait nous mater à la moindre occasion.
    Qu'y a-t-il de si effrayant à présenter un projet de pays aux électeurs? Y vont pas nous manger. Le pire qu'il peut arriver c'est de se faire battre. Et pis après? Personne n'en meure et on revient dans 4 ans.
    Non, moi je vous le dis. La peur, la maudite peur, c'est d'abord celle des élus et des candidats souverainistes. Peur de perdre leurs privilèges, leurs jobs, leurs fonds de pension etc...
    Pierre Cloutier