Oui, le portrait de la reine partout! Oui, encore et toujours la nomination de juges unilingues anglais à la plus haute cour coloniale de la nation qui nous domine. Oui, la fin du secteur des chantiers maritimes au Québec. Oui, une "patente à gosse" en guise de commission d'enquête sur les plus grands prédateurs, voleurs et profiteurs des travaux publics de l'histoire du Québec. Oui, oui, oui, mais je vais vous parler des indignés.
Je suis allé voir les indignés. Une deuxième fois. Cette fois-ci je n'étais pas seul. Plus de mille peut-être. Le Forum International de l'Économie Social et Solidaire, qui tient séance à deux pas d'eux, au Palais des congrès, s'est déplacé pour leur rendre visite. Ensemble nous avons fraternisé. Nous sommes du même mouvement!
En effet, s'indigner est le premier temps de deux. Comme entrepreneurs collectifs nous portons une alternative. Porter une alternative c'est, dans un premier temps, s'indigner du modèle présent. Nous avons rendu visite à des gens qui rejettent le système dominant et qui, dans un deuxième temps, en souhaitent un qui réponde humainement aux besoins des populations et des nations. L'économie sociale et solidaire est du deuxième temps.
Revenons au premier temps. Il n'y a pas plus arrogant que Pratte, éditorialiste à la presse, plume des Desmarais, pour évaluer en pourcentage démographique la force planétaire de ce mouvement. Si son commentaire allait refléter le niveau de prise de conscience de la classe bien pensante de nos sociétés, il n'y aurait pas de surprise à constater que nous nous retrouverons nombreux à souhaiter que l'hiver se réchauffe.
Nous sommes dans l'inédit. Jamais il n'y a eu semblable mouvement planétaire. Ni la guerre du Vietnam, ni mai 68, aucun mouvement mondial n'a couvert toute la planète en même temps. Cette fois-ci, oui. Le mouvement des indignés court sur les cinq continents, du Nord au Sud, dans plus de mille villes les plus importantes du globe.
Jamais, non plus, semblable mouvement n'a ciblé avec autant de précision l'ennemi: cette caste de prédateurs turbocapitalistes détruisant systématiquement l'économie réelle de biens et des services, des entrepreneurs privés, publics et sociaux qui, avec des centaines de millions de salariés, répondent aux besoins et aspirations des personnes de toutes les nations.
L'économie dominante est malade. Non pas parce que des salariés en demandent sans cesse. En effet, la planète n'aura jamais connu si peu d'arrêts de travail depuis un siècle. Elle est malade de ceux pour qui l'économie n'est plus un moyen d'améliorer le sort de tous mais une façon de capter la richesse des autres. Elle est malade du fait qu'il n'y ait pas de finalité sociale à l'économie.
L'économie sociale et solidaire est démocratique. Elle se développe essentiellement en fonction des objectifs que les groupes et les populations se fixent. Des biens de qualité. De meilleurs services. La spéculation? Une dérive qui pervertit tout et qui doit être jugulée.
par Gérald Larose
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