"Dieu a créé les État-Unis pour qu'ils dominent le monde". Ainsi s'exprimait Mitt Romney, celui qui est le mieux placé pour remporter l'investiture républicaine, qui ajouta que ce sont les hommes de Georges W Bush qui le conseilleront en matière de politique étrangère. Décidément!
Son copain Éric Cantor, numéro deux républicain de la Chambre des représentants, a également joué son petit numéro: "Je suis de plus en plus inquiet du nombre croissant de voyous qui occupent Wall Street et les autres villes à travers le pays". Ah bon! Des voyous!
De la crise de 1929, les réformes sont venues des États-Unis. De la présente crise, rien encore à l'horizon. Et ce n'est pas demain la veille. Ce pays est en panne de leadership politique et de fonctionnement démocratique. Son mouvement social s'est à peu près éteint dans les ghettos en feu, la guerre du Vietnam et la révolte estudiantine de la fin des années 60. Un espoir? Oui, les "voyous" !
Sur la planète, ici et là, bougent des mouvements. Rien de très organisé mais qui dégage suffisamment de pression pour, ici, faire tomber des dictateurs, là, enclencher des réformes et, là encore, ouvrir les goussets de certaines pétro-monarchies.
En France, une vieille personne de 93 ans a vendu à des centaines de milliers d'exemplaires un petit livre intitulé "Indignez-vous". En Italie, il y a quelques semaines, une manifestation monstre dénonçait le comportement outrageant d'un premier ministre totalement décroché de la réalité de son pays. En Grèce, on ne compte plus les journées de grève pour s'opposer à un plan qui ne fait qu'aggraver la situation du pays au lieu de l'alléger et de l'inscrire dans un registre porteur. En Espagne, au Portugal et dans nombre important de pays, régulièrement, des sans grades et des gens du peuple se rassemblent.
C'est maintenant aux États-Unis que des "voyous" s'agglutinent à Wall Street. Et dans plusieurs autres villes. Au Québec, c'est depuis mars dernier que des gens se donnent rendez-vous à tous les samedis, à 14 heures, à Montréal, au Champ-de-mars, pour exprimer leur ras-le-bol de toute la situation qui leur est faite. A Québec, c'est depuis l'automne 2010 que des militants en font autant. Samedi dernier, toujours sur la même thème, un petit groupe était également réuni près du stade olympique. Le nombre n'y est pas. Pas encore. Mais, originalité, la fréquence y est. À toutes les semaines et depuis plusieurs mois, illustrant une détermination jamais vue.Un refus global commence à s'exprimer et à se structurer.
Il faut dire que la présente crise a les caractéristiques d'une crise qui avait été clairement annoncée en 2008 mais dont les décideurs se révélèrent incapables d'en éradiquer les causes et d'en empêcher la réédition.
Les peuples ne sont pas fous à plein temps. Confrontés à répétition aux mêmes difficultés ils finissent par comprendre que c'est le système lui-même qui ne va pas. Le cycle ouvert par les règnes des Thatcher et Reagan culmine maintenant dans un désordre économique et financier sans nom. Et il ne se trouve aucun politique pour corriger la situation? Alors ciblons ceux et celles qui tirent profit de ce système et font tout pour le maintenir. Les relais politiques se tisseront peut-être!
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé