Pour une intégration à la Québécoise des immigrants

Voici quelques pistes de solution pour que désormais les immigrants s'intègrent davantage à part entière au Québec.

Tribune libre 2010

Il y a quelques semaines, le vérificateur général du Québec
constatait « que le gouvernement Charest ouvre toutes grandes les portes du
Québec aux immigrants sans tenir compte de la capacité de l'État à les
intégrer sur le plan de l'emploi* ».
Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais j'ai une bonne
connaissance pratique du domaine. Voici quelques pistes de solution pour
que désormais les immigrants s'intègrent davantage à part entière au
Québec.
Je sais que le fait d'être dépendant du fédéral dans ce dossier est un
handicap majeur pour une intégration à la Québécoise des immigrants, mais
même dans le régime fédéral actuel, le gouvernement québécois peut
améliorer les choses, quitte à provoquer une crise constitutionnelle
majeure et en appeler au peuple pour trancher.
Je ne comprends pas pourquoi les autorités gouvernementales acceptent 50
000 immigrants par année sans s'assurer d'avoir en place un bon programme
de sélection, de francisation, de régionalisation et d'intégration. Il faut
donc réduire radicalement ce nombre d'immigrants jusqu'à ce que des
ajustements majeurs soient apportés à ce programme. À cet effet, je me pose
deux questions :
1. Le gouvernement Charest a-t-il un « vrai » programme de sélection, de
francisation, de régionalisation et d'intégration des immigrants ?
2. Est-ce que la non-intégration de ces nouveaux Québécois, c'est à dire
trop souvent le non-apprentissage du français, l'ignorance des valeurs et
des us et coutumes québécois, le chômage, le déclassement professionnel, la
désillusion, le rêve brisé ne seraient pas avantageux électoralement pour
le gouvernement Charest ? Avantageux en ce sens que plusieurs immigrants
demeureraient davantage confinés dans des ghettos, adopteraient davantage
le multiculturalisme canadien et sa langue anglaise et voteraient
nécessairement libéral ?
Autre volet, l'exigence de la connaissance du français en faisant sa
demande. Pour obtenir sa citoyenneté québécoise (oui, j'ai bien dit
québécoise), désormais le gouvernement du Québec exigerait de tout nouveau
citoyen une bonne connaissance du français. Et pour y arriver, fournirait
gratuitement aux immigrants toute la gamme des outils pour que tous
accèdent à cette connaissance obligatoire. Cette nouvelle exigence pour
obtenir sa citoyenneté québécoise permettrait au gouvernement de recruter
davantage de candidats en Amérique latine, en Europe de l'Est, voire même
en Asie, des populations probablement plus aptes à s'adapter et à
s'intégrer à la société québécoise. Misant aussi, pourquoi pas, sur une
immigration plus jeune, on augmenterait les probabilités d'une meilleure
intégration à la langue et d'une meilleure adaptation aux valeurs et aux us
et coutumes québécois.
L'intégration des immigrants, ce n'est évidemment pas seulement
l'apprentissage de la langue. Il faudrait rétablir les COFI (Centres
d'orientation et de formation des immigrants), les adapter aux exigences
d'aujourd'hui et investir ce qu'il faut pour qu'ils réussissent à bien
intégrer les immigrants, et ce, prioritairement en région. Ceci comprendra
évidemment d'avoir le courage d'affronter certaines des résistances
inacceptables des ordres professionnels.
Enfin, pour revenir à la question de la langue, le gouvernement devra
rétablir l'essentiel de la Charte de la langue française adoptée en 1977.
C'est-à-dire, que le français est la seule langue officielle, la langue
commune, la langue de travail, la langue d'affichage au Québec. En y
ajoutant que le cégep sera désormais en français pour tous sauf pour la «
minorité » anglophone. En rééquilibrant le financement des universités et
hôpitaux de Montréal pour tenir compte de la population réelle
anglophone/francophone, ce qui veut dire notamment d'annuler la
construction du méga chu de Mc Gill.
En conclusion, le message doit être clair et accueillant pour les
immigrants : « Vous êtes les bienvenus au Québec. Vous avez beaucoup à
apporter à la société d'accueil et nous avons beaucoup à vous apporter. Le
Québec s'engage à mettre tout en œuvre pour que votre intégration
québécoise soit complète et réussie. Et, au Québec, c'est en français que
ça se passe ! »
*Journal Métro, 13 mai 2010 sous le titre : [Des lacunes dans l'intégration
des immigrants->http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201005/12/01-4279689-des-lacunes-dans-lintegration-des-immigrants.php].
Auteur : Georges Le Gal


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2010

    «Mais Charest et sa « gang » savent très bien ce qu’ils font.»
    Ce n'est pas le parti libéral. La partisanerie rend aveugle. C'est toute l'Assemblée nationale au grand complet qui a voté en faveur de cette mesure. Alors, J-F, distribuez vos blâmes équitablement !
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2010

    Intégration des immigrants ? Nous sommes une guerre en retard. Il serait temps de mettre au rancart ce discours anachronique de fausse ouverture pour déclarer un moratoire sur l'immigration, le temps de faire l'indépendance... si possible. Nous ne sommes plus en phase d'accueil d'immigration, nous subissons présentement une substitution ethnique «moderne» et notre magnétisme intégrateur a perdu sa charge.
    GV

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 juin 2010

    @ G. Le Gal:
    «Je ne comprends pas pourquoi les autorités gouvernementales acceptent 50 000 immigrants par année sans s’assurer d’avoir en place un bon programme de sélection, de francisation, de régionalisation et d’intégration.»
    C'est une tactique de Charest, et du Canada anglais, pour noyer progressivement le fait français en amérique dans une mer d'anglophones et d'allophones ayant adopté l'anglais.
    Et c'est aussi une façon, par la même occasion, d'avoir encore plus de votes en faveur du NON, dans le cadre d'un éventuel troisième référendum.
    50000 nouveaux arrivants par année, c'est comme environ un millier par semaine, à vue d'oeil. Ce qui est énorme, en vérité! Mais Charest et sa «gang» savent très bien ce qu'ils font.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2010

    Impossible d'intégrer les immigrants avant de réaliser notre indépendance car les immigrants ne sont pas assez bête d'intégrer leurs enfants à une minorité marginalisée