Pourquoi et comment réaliser la souveraineté

Depuis les 30 dernières années, nous avons eu droit à des astuces, des changements de caps et des coups d'épée dans l'eau, rien de plus conséquent.

Tribune libre 2010


POURQUOI ET COMMENT RÉALISER LA SOUVERAINETÉ
Pour parodier feu monsieur Dion, père, je suis un « souverainiste » fatigué. Je suis fatigué du manque de vision, de conviction, de courage, d'organisation et de détermination du Parti québécois (PQ) en rapport avec la réalisation de l'article 1 de son programme. Depuis les 30 dernières années, nous avons eu droit à des astuces, des changements de caps et des coups d'épée dans l'eau, rien de plus conséquent.
Le PQ me fait penser à une bête politique indisciplinée qui court après sa queue. Ce qui a eu pour résultat de le rendre un simple étourdi. C’est-à-dire, un parti qui agit sans réflexions. Un patient qui aurait bien mérité et profité des interventions du feu Dr. Camil Laurin, psychiatre. Dans les faits, on ne réalise pas la souveraineté pour faire la souveraineté. Il me semple qu’un parti qui réfléchit tant soi peu saurait qu’avant de penser à devenir souverain il faudrait d’abord savoir pourquoi on veut se donner son propre État indépendant.
Il ne s’agit que d’examiner le libellé des questions référendaires posées en 1980 et 1995 pour se rendre compte de l’ineptie de l’approche du PQ.
Question référendaire en 1980

"Le gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples; cette entente permettant au Québec d’acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum; en conséquence, accordez-vous au gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada?"

Question référendaire en 1995
"Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l’avenir du Québec et de l’entente du 12 juin?"

Je dois être un dépourvu parce que je ne comprends pas le but de ces questions conditionnelles. «Veut-on, Oui ou Non, devenir un État indépendant? » Ces deux questions référendaires ont d’ailleurs été perçues par le gouvernement fédéral comme étant non fondé et sans avenue. Cette réaction a donc mené à l’adoption de la Loi C-20 en juin 2000 sur la clarté référendaire qui présuppose "questions et réponses claires".
Quoiqu’il en soit, il devrait être évident après toutes ces tractations que la souveraineté ne se réalisera jamais par la discussion et la négociation. Une minorité française, surtout au Canada anglais, n'a jamais raison. Cependant, avant de statuer sur le pourquoi et comment réaliser la souveraineté il faudrait s’assurer que notre pays en devenir repose sur des fondements démocratiques. Malheureusement, à l’heure actuelle, cette condition sine qua non est inexistante. Il serait donc utile de se sensibiliser en rapport avec le pourquoi et comment démocratiser le Québec avant toute autre chose. Voir, à titre d’illustration l’essai « Démocratisons le Québec » que j’ai publié à titre d’illustration sur le site de Vigile le 1er novembre 2010.
Maintenant, la première étape du processus référendaire consiste à répondre clairement à la question suivante:
POURQUOI VOULONS-NOUS CRÉER NOTRE PROPRE ÉTAT?

- Il faut préciser de manière claire et précise ce qu’un Québec souverain pourrait faire de mieux à l’extérieur du carcan canadien qu’à l’intérieur. Les points suivants sont présentés en guise d’introduction.
- Récupérer l’ensemble des pouvoirs d’un État indépendant pour pouvoir se développer à sa pleine capacité.
- Intervenir directement dans le domaine de la santé pour mieux contrôler les coûts qui sont en croissance exponentielle.
- Offrir des avantages fiscaux pour attirer, par exemple, les centres financiers internationaux ou autres, comme on a déjà voulu le faire sans succès parce que l'Ontario, l'Alberta et la Colombie Britannique auraient immédiatement fait la même chose.
- Traiter les Québécois comme nous l'entendons sur le plan légal sans se faire imposer les points de vue du gouvernement fédéral qui veut renforcer le droit criminel, construire et agrandir les prisons, abolir le registre de contrôle des armes d’épaules, augmenter le taux d’incarcération et promouvoir la répression et à la ligne dure.
- Promouvoir la langue française comme nous l'entendons sans avoir à subir les recours répétés de la Cour suprême du Canada et de la charte des droits et libertés du Canada.
- Traiter de nation à nation avec un monde en voie de mondialisation.
- Se débarrasser du concept absurde de multiculturalisme.
- Faire du Québec un pays aussi français que le « rest of Canada » ROC est anglais.
- Pouvoir, au besoin, privatiser nos sociétés d’États sans enrichir le Canada.
- Réglementer les institutions financières actives au Québec en rapport avec tout ce qui concerne l’émission de carte de crédit et de chèques pré-autorisés à taux d’intérêts aussi bas que 0.9%. De cette façon ces compagnies ne font qu’encourager l’endettement au lieu de l’épargne.
- Établir notre propre Garde nationale ayant pour but de surveiller nos frontières, intervenir au pays comme à l’étranger et se soustraire des dépenses folles telles que l’achat au coût de 16 milliards de dollars d’avions de combat alors que nous n’avons pas d’ennemis déclarés.
- Établir notre propre bureau de la concurrence pour s’assurer que notre État encadre et stimule une réelle compétition. Un cas notoire concerne les pétrolières qui fixent le même jour, à la même heure, de façon identique le prix de l’essence au dixième de sous près. Cela, en plus de s’assurer que le prix est le plus élevé possible dans les grands centres tel que Montréal..
- Fonder un Québec souverain ouvert au monde, la seule nation en Amérique du Nord constituée d’une civilisation européenne/américaine qui a su s'approprier les qualités de chacun et devenir un pôle d'attraction pour les immigrants compétents et talentueux du monde entier. Une excellente façon de régler notre problème de démographie en déclin et de faire-valoir par la suite notre capital humain!

Réaliser la souveraineté doit être envisagée comme une deuxième révolution mais, moins tranquille. Alors, prenons les armes émotionnelles et rationnelles, à manipuler simultanément, pour ce faire. Le texte qui suit ne se veut qu'une ébauche préliminaire d'idées.
L’ASPECT ÉMOTIF
Considérons les points de vue suivants:
Notre histoire
C’est une illusion de penser que le Canada est le résultat de deux peuples fondateurs. Ce sont les Français établis en Nouvelle France dès 1608 qui ont fondé et développé le pays. Cela jusqu’en 1763 la date du Traité de Paris reconnaissant la prise de possession du territoire par la force des armes de la Grande-Bretagne. Ce dernier n’est donc pas un peuple fondateur mais plutôt un peuple colonisateur qui a essayé par la suite et par tous les moyens de nous assimiler jusqu’à ce jour.
Conséquemment c’est le Québec, et lui seul, qui a fondé le Canada en plus de lui avoir donné son hymne national. Ce sont nos descendants français qui se dénommaient d’ailleurs Canadiens pour se distinguer des Français, qui ont circulé jusqu'aux Grands Lacs et au sud des États-Unis. Soyons conséquemment fiers des réalisations des premiers arrivants et fondateurs du Québec qui ont su également, contrairement aux anglais, s’associer avec les amérindiens.
Notre langue
Malgré que le Québec baigne dans un océan anglophone, nous avons réussi à préserver notre langue et à la faire fructifier. Cela malgré les attaques répétées du Canada anglais et de « sa Cour suprême » pour faire invalider et/ou diminué la Loi 101. Notre langue, notre histoire, notre code civil et nos us et coutumes ainsi que le système de valeur qui nous sont propres représentent d'ailleurs à peu près les seules évidences qui distinguent le Canada des États-Unis.
Nos capacités en affaires
Montréal est reconnue comme le troisième centre de hautes technologies en Amérique du Nord. Le Québec dispose du plus important fond de capital de risque au Canada. Montréal est le centre canadien dans le domaine des industries de la science de la vie. Certaines entreprises québécoises sont considérées comme:
- Le troisième plus important manufacturier d'aéronefs au monde (Bombardier);
- Le plus important groupe de génie conseil/construction au Canada en plus d'être un leader mondial (SNC-Lavalin);
- Un leader mondial dans le domaine du multimédia;
- Le plus important groupe d'informatique au Canada (CGI) en plus d’être actif à l’international et, j'en passe.
Soyons-en fiers, supportons-les et vantons leurs mérites.
Nos réalisations culturelles
Soyons fiers de toutes nos réalisations artistiques. Nos artistes que se soient dans le domaine de l'écriture, des arts plastiques, de la chanson, de la danse, du cinéma ou du spectacle sont reconnus à l'échelle mondiale. Vantons leurs mérites, reconnaissons-les et supportons-les.
Notre terre d'accueil
Montréal réunit sur son territoire le plus grand nombre d'organismes ayant une vocation internationale au Canada. Une bonne position, une fois devenu indépendant, pour approcher les Nations Unies établies à New York dans le but de les inciter à déménager certaines de leurs activités vers le Québec, un pays neutre tout en étant localisé en Amérique du Nord.
De toute évidence il serait très utile que tous nos artistes, selon leur bonne volonté, s’affichent ouvertement comme souverainistes et participent aux efforts de promotion et de sensibilisation du peuple.
L’ASPECT RATIONNEL
La raison, et il ne faut pas se limiter à celle-ci, demeure cependant fort importante. Considérons quelques sujets de premier plan.
1. La constitution
On ne vote pas pour la souveraineté pour obtenir la souveraineté mais plutôt pour l’établissement d’un pays. Il est donc nécessaire de procéder à l'ébauche d'une constitution pour définir dans sa Loi fondamentale la nature, le fonctionnement et l’étendue de celui-ci. Cette mise au point par voix de consultations devrait faire l'objet d'une distribution généralisée suivi d'efforts de sensibilisation, de consultations et d'échanges dans le but d'en arriver à une version finale. Un document conçu en grande partie par le peuple et prêt à être entériné par le peuple lors d'un dernier référendum.
2. Le gouvernement
Les points suivants, parmi d’autres, sont à considérer:
Les rôles du gouvernement devront être revus et ajustés au besoin. À cet effet, ce n’est pas la taille de l’État qui est important mais son efficacité. C’est-à-dire, sa capacité à prendre les bonnes décisions et à les exécuter avec une économie de moyens et de temps. En ce faisant, sa dimension optimale ne ferait qu’en être la résultante naturelle.
Abolition de la rectitude politique et de la langue de bois. Mettons de côté les formules vides de sens et inutiles.
Toute personne qui s'engage à servir l'état et ses entités para-gouvernementales renonce par le fait même à toute possibilité de syndicalisation. Le premier devoir des fonctionnaires, et c'est leur choix de le devenir, consiste à être au service des citoyens et non pas les perturber par des grèves intempestives et répétées. Leurs différents et revendications peuvent être effectivement considérés et réglés par des organismes compétents et indépendants du gouvernement.
Le profil de la fonction publique devrait refléter celui de la population. Celle-ci devrait être à l'abri des interventions partisanes du gouvernement au pouvoir. Par contre, cela ne signifie pas que l'emploi est garanti à vie surtout quand celui-ci a perdu sa raison d'être ou le titulaire fait preuve d’incompétence.
Toutes les infrastructures routières sont gérées par un organisme indépendant du gouvernement qui seraient financés directement par le biais des taxes perçues sur l’essence, permis, etc. Le programme devra cependant être approuvé par l’Assemblé nationale. Un bon moyen pour éviter les « promesses » de construction de routes, ponts, etc. au moment des élections.
3. L'éducation
Sur le plan de l’éducation, le Québec a un défit imposant à relever. Cela parce que, selon Espace Alpha, 22% de la population québécoise de plus de 16 ans se situe au niveau 1 (très faible) sur 5 (très élevé) en compréhension de texte. La situation est grave parce que les personnes analphabètes peuvent éprouver des difficultés à trouver un emploi, à évoluer dans une carrière, à aider leurs enfants dans leurs apprentissages scolaires, ou encore à se soigner. C’est à se demander qu’est-ce qui est le plus grave, le décrochage scolaire ou ce triste constat. Enfin, sans doute les deux.
L'éducation, un investissement, serait gratuite telle qu’en France et en Allemagne par exemple. Mais, attention pas n'importe comment et sans obligation de performance. C’est ainsi que les étudiants seraient obligés, par écrit, à s’engager à compter du collégial à rembourser la totalité de leurs frais de scolarisation en raison d’échec ou d’expatriation. Ceux qui terminent leur cours devrait rembourser en contrepartie 50% des frais encourus par le biais de retenu à la source. Cela pour quatre (4) raisons:
a) Une personne non éduquée est une personne ruinée. La vie est longue et le risque de vivre
misérablement est omniprésent sans tenir compte des coûts associés pour le gouvernement
en matière de délinquance, aide sociale et autres.
b) Le gouvernement du Québec cherche à mobiliser les jeunes dans sa quête d'un nouveau pays
et bien, quel meilleur moyen de le faire.
c) Le haut taux de décrochage scolaire, compte tenu du point a), est un crime contre
l'humanité. Il n’est pas nécessaire d’être un universitaire pour bien gagner sa vie et
conséquemment payer des d’impôts. Le détenteur d’un bon métier peut se débrouiller très bien.
L’investissement dans de tels axes de développements devraient donc être prioritaire.
d) Au Québec environ 80% de la population est de langue française, 12% sont allophones et 8%
anglophones. Le problème résulte du fait que 90% des 8% sont concentrés à Montréal et que les
immigrants, essentiellement basés à Montréal gravitent, faute d’un réel encadrement et facilité
d’apprentissage de la langue française, vers la langue anglaise. Il n'est donc pas surprenant,
compte tenu de cette masse critique, de se retrouver avec deux universités et plusieurs cégeps
anglophones à cet endroit. Très bien, mais faisons la part des choses. Dans un Québec souverain
la langue d’enseignement serait exclusivement en français au primaire. Au secondaire,
l’apprentissage de l’anglais et l’espagnol serait obligatoire. Au niveau collégial et universitaire
l’enseignement, dans une proportion à déterminer selon les besoins, serait réalisé en français, en
anglais et en espagnol. L’espagnol parce que c’est la troisième langue la plus parlée au monde en
plus de la proximité du Mexique et de l’Amérique Latine pour favoriser l’établissement de
relations commerciales et sociales.
e) Le système scolaire devrait être revu dans son ensemble dans le but d’éviter les duplications
inutiles de cours et favoriser la spécialisation. Il faudrait de même s’interroger en rapport avec
l’utilité des commissions scolaires et la bureaucratisation excessive du ministère de
l’enseignement. En ce faisant, le pouvoir décisionnel devrait être décentralisé vers les
responsables de première ligne.

4. La santé
La santé, outre la santé préventive, est une dépense. Croire que le système de santé est universel et gratuit est un sophisme. D'abord, il n'est pas universel: le dentiste et le psychologue, par exemple, ne sont pas couverts. Surtout, il n'est pas gratuit parce qu'au lieu de payer directement nous payons de façon indirecte par le biais des taxes. En réalité, le coût est le même sauf qu'en raison de la méthode de paiement, les gens pensent que c'est gratuit. Malheureusement, la nature humaine est telle qu'on est porté à abuser de tout ce qu'on pense « gratuit ».
Une anecdote pour expliciter le ridicule de la chose. Dernièrement, ma conjointe s'est fait opérer pour une péritonite: admission à l'urgence, opération et cinq jours à l'hôpital pour un coût total de 0.00$. Vers la même époque, j'ai visité mon dentiste pour me faire installer un pont pour un coût total de 1,000$.
Dans un Québec souverain la couverture du système de santé serait universelle. C'est-à-dire que la carte serait acceptée par tous les pratiquants reconnus dans le domaine, sauf que le bénéficiaire devrait payer, en temps et lieux, un montant non négligeables des frais. Cela n'empêche aucunement de prévoir un accès approprié aux personnes à revenus plus faibles, celles inaptes au travail et les retraités.
Pour ce faire, je crois qu'il faudrait privilégier le choix du gouvernement Charest, soit une baisse massive des impôts mais pas n'importe comment et dans n'importe quel but. Dans les faits, il ne s'agirait pas vraiment d'une réduction d'impôts mais plutôt d'un échange de coûts. C'est-à-dire que le gouvernement réduirait « les impôts d’une somme équivalente à 50% du budget de santé soit environ 15 milliards sur une période de cinq ans » et le contribuable paierait « 50% des frais de santé de façon progressive durant cette période ». Enfin, je considère que c'est une façon réaliste de contrôler les coûts en progression exponentielle du système de santé que l'on pense « gratuit ». Dans la même optique il serait essentiel que le gouvernement contrôle le coût des médicaments qui sont également en progression exponentielle.
Dans ce domaine, le gouvernement devrait mettre de côté son intention complètement loufoque de créer deux mégas hôpitaux, un français et un anglais. Une aberration monstrueuse alors qu’il serait beaucoup plus efficace et économique d’investir dans un seul hôpital, français, qui serait doté des plus récents équipements. Dans la même optique, le gouvernement devra briser le monopole des médecins en ouvrant et favorisant l’accès aux études médicales. Il devra aussi contrôler l’usage des titres tel que celui de Docteur utilisé intempestivement par les pratiquants en chiropractie. Pour utiliser un tel titre, ceux-ci devront détenir un doctorat en chiropratique de l'Université du Québec à Trois-Rivières, d’une durée de 5 années, qui est le seul programme à l'intérieur du système universitaire québécois qui donne ouverture à la profession chiropratique.
Enfin, le Québec devra reconnaître la valeur, compenser et appuyer incontestablement son corps infirmier qui constitue une richesse exceptionnelle de première ligne.
5. Les sociétés d’états
Les sociétés d’état devraient verser 20% de leur profit annuel à l’État pour éponger la dette publique. Loto Québec devrait être octroyé, mais encadré en raison d’implication potentielle de la pègre, à des organismes québécois à but non lucratif. La Société des alcools (SAQ) devrait être privatisée. En ce faisant, la SAQ retiendrait cependant le monopole de l’achat et du contrôle de la qualité des alcools en plus d’y apposé son étiquette avant distribution dans le but de contrôler la contrebande. Ces actions sont nécessaires parce que vendre de l’alcool et des billets de 649, ne relèvent pas de la compétence d’un État.
Hydro Québec (HQ), un monopole, comme tout organisme du genre ne travaille jamais dans les meilleurs intérêts des consommateurs. Cela, parce qu’il n’y a pas de concurrence et il n’y pas de compte à rendre à personne. Dans un Québec souverain HQ devrait vendre son électricité au prix du marché et être privatisé à 49%. Cependant, l’achat et la revente des actions seraient limités aux citoyens québécois résidants. La valeur marchande actuelle de HQ, avant facturation au prix du marché, s’élève à environ 100 milliards $ +.
En ce faisant, nous pourrions nous assurer d’une meilleure utilisation des fonds publics d’environ 50 milliards. Ainsi nous pourrions par exemple:
a) Utiliser 30 milliards pour réduire la dette publique 
b) Réserver un fond de 10 milliards pour nos plus importantes sociétés telles que Bombardier, SNC-Lavalin, CGI, entre autres, pour que ces dernières puissent prendre des positions défensives dans le but d’éviter la prise de contrôle par des compagnies étrangères. À cet effet, les acquisitions récentes de compagnies aussi importantes que Alcan, Provigo et Biochem Pharma, sont un non-sens. Le Québec doit faire comme les États-Unis et la France pour se protéger contre des acquisitions étrangères qui sont agressives et intempestives. Les sièges sociaux doivent demeurer au Québec ce qui favoriseraient les achats au pays, en plus d’assurer la pérennité et le développement d’emploi de haut niveau.
c) Investir 10 milliards pour éponger les dettes de nos hôpitaux et universités en plus de faciliter l’achat d’équipements de pointe.

De cette manière, l’état conserve le contrôle d’HQ, les dividendes sont payés à des québécois « au lieu de la sacoche noire du gouvernement », le montant d’intérêts payé sur la dette est allégé et les besoins à long terme de la nation sont mieux servis et assurés.
Une dernière observation concerne le rôle d’HQ. Celui-ci devrait être limité à la production, l’exploitation et la vente d’hydroélectricité. Cela parce qu’il s’agit de sa spécialité alors qu’il est peu intéressé et compétent dans les domaines connexes. Ainsi, tout ce qui a trait à l’exploitation des éoliennes, les ressources en énergies fossiles et l’exploitation de la géothermie devraient être octroyés à des entreprises québécoises compétentes dans ces domaines.
6. Aide sociale et salaire minimum
L’aide sociale serait versée uniquement aux personnes inaptes au travail en raison d’incapacités physiques et/ou psychologiques et les versements seraient même augmenter pour mieux répondre à leurs besoins. Tout autre individu serait limité à un maximum d’un an de prestations tout en participant à des efforts de recyclage, de formation et d’aide à la réinsertion au marché du travail. Une attention particulière devrait cependant être portée aux analphabètes pour s’adresser à leur problèmes particuliers. Dans la même optique, pour faciliter cette transition, le salaire minium serait augmenté dans un premier temps à 12$ de l’heure. En ce qui a trais aux entreprises de type néolibérales qui rétorqueraient que cela empêcherait la création de « jobs ». Peut-être, mais des emplois à bas salaires, précaires et avec peu ou sans avantages sociaux. Une situation revendiquée pour assurer la seule profitabilité des entreprises néolibérales.
7. Subvention et modèle économique
Donner des subventions envoie un mauvais message économique car cela cache le prix réel des biens et services ce qui tend à favoriser l’abus. C’est ainsi que le Québec devrait revoir et diminuer de façon massive ses subventions aux entreprises, considérées comme étant de loin les plus importantes au Canada.. Celles-ci dorénavant, remboursables à 100%, devraient être réservées uniquement aux entreprises performantes et/ou en devenir de l’être. En ce faisant, l’État devra favoriser le modèle économique de la destruction créatrice. C’est-à-dire, que les entreprises incapables de réussir doivent laisser le champs libre à celles qui sont plus efficaces et performantes.
8. La Charte des droits et libertés
La Charte serait revue pour ajouter un volet complètement absent, celui des obligations. À cet effet on pourrait retrouver entre autre :
a) Une maîtrise suffisante du français comme langue parlée, écrite et lue, tel que pratiqué en Allemagne par exemple, serait nécessaire pour obtenir la citoyenneté québécoise.
b) L’obligation de respecter la laïcité du pays ce qui signifierait l’abandon de tout signe extérieur ostentatoire de religiosité dans l’espace public.
c) L’abolition du corporatisme intransigeant qui empêche indûment la reconnaissance des diplômes étrangers, ce qui nuit considérablement à l’intégration au marché du travail.
d) Le besoin de bien encadrer les nouveaux immigrants et de faire tous les efforts nécessaires pour assurer leur francisation, connaissance de notre histoire ainsi que de nos us et coutumes de façon à faciliter leur insertion au pays.
e) Etc…

9. La langue française
Dire que la langue française est la langue de la « nation » est un euphémisme. La Loi 101 dans le milieu du travail n’est appliquée, péniblement que dans les grandes entreprises. Or, près de 95% des entreprises au Québec sont des petites et moyennes entreprises dans lesquelles les Québécois de langue française devront parler la langue en usage, souvent l’anglais. C’est ainsi que dans un Québec souverain la Loi 101 devrait être appliquée dans toutes les entreprises. En ce faisant, toutes les communications de l’état et des municipalités se feraient uniquement en français.
C’est ainsi que nous devrons imiter les Flamands vis-à-vis les Wallons en Belgique. C’est ainsi que le Flamand quoique bilingue (néerlandais/français) refuse de répondre au Wallon qui s’adresse à lui en français. Il l’invite plutôt, au besoin, à se trouver un traducteur.
10. Les premières nations
En ce qui a trait aux 10 nations amérindiennes et les Inuits, qui représentent à peine 100,000 personnes en totalité ils ont été les premiers occupants qui vivaient en qualité de chasseurs et cueilleurs. Malgré tout le respect qu’on leur doit, ils ne peuvent être considérés comme pays fondateurs puisqu’ils n’ont rien fondé et développé de façon notable. Ils ont plutôt vécu en qualité de nomades qui se déplaçaient constamment selon leurs besoins.
Quoiqu’il en soit un Québec souverain serait, si nécessaire, un pays multinational constitué sous forme d’une véritable confédération ce qui n’a jamais été le cas du Canada. Il pourrait donc accorder aux premières nations qui le souhaitent:
a) Un territoire donné moyennant libre circulation des biens et des personnes.
b) Le droit de prélever leurs propres impôts et de gérer leurs propres affaires.
c) Un droit de paroles en matière d'affaires extérieures.

Le gouvernement central serait cependant responsable de la Cour suprême, la monnaie, la garde nationale, les affaires extérieures et l’application de la Charte des droits, libertés et obligations du Québec.
Comment convaincre le peuple québécois de la nécessité de faire la souveraineté ? Les deux moyens précités doivent être privilégiés de manière simultanée.
En ce faisant, il serait nécessaire:
D’ÉTABLIR LE BUDGET DE L’AN 1
Oui, il faut absolument établir le budget de notre première année d'indépendance, ne serait-ce que pour mieux convaincre les indécis de sa faisabilité incontestable. Et cet exercice pourrait se faire de façon très imagée. En guise d'entrée en matière, je suggèrerais l'établissement d'un état comparatif Québec/Canada de l'usage de l'ensemble des taxes qui sont récupérées par le Gouvernement fédéral et ce qu'un Québec souverain en ferait une fois recouvrées. Cet exercice pourrait se faire compte tenu du pourcentage de 23% que représente la population québécoise au sein du Canada. Pour le plaisir de l'exercice:
X $ sont consacrés au fonctionnement du Sénat. Un gaspillage total, dont le montant pourrait être versé dans le système de santé.
Y $ sont consacrés au fonctionnement du Gouvernement fédéral. Un gaspillage total dont le montant pourrait être versé pour éponger la dette.
Z $ sont consacrés au fonctionnement du Ministère des affaires extérieures. 50% de ce montant pourrait être versé dans le système d’éducation et 50% dans les affaires extérieures du Québec.
W $ sont consacrés au fonctionnement de l'armée. 50% de ce montant pourrait être versé à l'établissement d'une garde nationale et la balance à l’éducation.
Etc...
c) La monnaie
Au début un Québec souverain pourrait adopter la devise canadienne, nous n’avons besoin d’aucune permission de personne pour le faire, dans le but de minimiser les soubresauts. Par contre en temps et lieux, le Québec devrait adopter, comme toute nation souveraine qui doit contrôler sa propre politique monétaire, sa monnaie nationale.
d) Le passeport
Évidemment tout citoyen aurait droit au passeport québécois. Ceux qui voudraient se prévaloir du passeport canadien pourront faire leur propre démarche puisque ce pays reconnaît, en principe, la double nationalité.
e) La pension
Le Québec devrait garantir la prise en charge des pensions canadiennes au bénéfice de tous.
Observation de fin
Le Québec a progressé de façon phénoménale suite à l'impulsion de la révolution tranquille. Mais, le pays s'est endormi par la suite. Nous sommes capables et créatifs, nous pouvons réaliser encore beaucoup plus. Donnons-nous des objectifs de développement national exigeants et stimulants. Imitons la Suède et la Norvège avec leur social-démocratie qui placent l'accent sur la collectivité au lieu de l'individu; mettons en place des programmes pour atteindre le seuil de pauvreté zéro; faisons la promotion de nos artistes et créons une qualité de vie encore meilleure que celle que nous connaissons.
Conclusion
Oui, nous devons devenir révolutionnaires, une façon de penser et mettre en oeuvre des révolutions répétées, une façon de faire. C'est la seule manière d'atteindre les objectifs nationaux ambitieux que l'on pourrait se donner. Libérons-nous de nos chaînes une fois pour toute.
Maintenant la question référendaire
N’en déplaise à Mme Marois un référendum peut et doit se fixer dans le temps. Élaborer une constitution et un budget de l’an un en plus d’informer et sensibiliser la population ne devraient pas prendre plus d’un an suite à l’élection du Parti québécois. Ce faisant, la question référendaire serait des plus limpides :
"Voulez-vous que le Québec devienne un pays souverain pour qu'il puisse mettre en oeuvre la constitution qu'il veut se donner selon les priorités budgétaires établies?"
OUI NON

Compte tenu d'une telle question, qui respecterait minutieusement les contraintes de clarté du duo Chrétien-Dion et de la Cour Suprême, je serais prêt à parier que le OUI l'emporterait par plus de 60% des voix. Puisque la Cour suprême du Canada a déjà statué que le gouvernement central serait obligé de négocier la sécession du Québec dans un tel cas, notre État pourrait enfin être créé.
Mot de fin, rechercher une majorité absolue de 50% +1 est un non-sens ahurissant. De toute évidence, celle-ci devrait être la plus élevé possible pour faciliter une transition efficace et paisible.

Squared

Michel P. Bastien8 articles

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D. sc. et L. sc. Com (HEC), a occupé des postes de direction en ressources humaines, finance, production et marketing en plus d'avoir agi comme consultant spécialisé en évaluation du fonctionnement et organisation générale d'entreprises industrielles, commerciales et institutionnelles.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2010

    Réaliser la souveraineté, sans une majorité...
    C'est une joli travail d'étudiant.
    Ça va pour le « pourquoi ». Mais ça ne va pas du tout du « comment ». Vous êtes surement bailingue d'identité et non francophone, à regarder la manière dont vous parlez de « promouvoir » la langue française, à la manière des fédéralistes libéraux et adéquistes.
    9 novembre 2010, par Gilles Bousquet
    Beau programme M. Bastien mais vous semblez oublier qu’il n’y a qu’environ 40 % de souverainistes.
    Ce que vous proposez n’irait pas chercher ce 60 % souhaité sauf s’il y a une véritable confédération canadienne de proposée.
    Une bonne majorité de Québécois aimerait un Québec souverain mais, dans un Canada uni, ce n’est pas seulement M.Deschamps qui l’a dit, même si de façon humoristique.

    Il n'a rien vu. Il a sauté une étape, préalable, incontournable.
    Il a composé une stratégie pour l'électorat, sans connaitre et comprendre l'électorat.
    Il faut avant tout...
    Trouver et comprendre ce qui compose et maintient l'appui à la souveraineté entre 32 % et 40 %.
    Ou...
    Trouver et comprendre ce qui compose et maintient un appui à l'union anglo-canadienne, entre 60 % et 68 %.
    C'est ce travail là qu'il faut faire. Étudier l'identié et appartenance de l'électorat. Pas celui-ci !.
    SP

  • Archives de Vigile Répondre

    11 novembre 2010

    M. Bastien, je vous ai cité dans l'argumentaire Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays, aux raisons numéros 2272 à 2284.
    http://coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx
    Daniel

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2010

    En écoutant TV5 hier , on y parlait du référendum français sur la question de l'indépendance de l'Algérie.
    La question était fort simple: Voulez-vous que l'Algérie devienne indépendante tout en coopérant avec la France?
    On pourrait poser la question suivante aux Québécois:
    Voulez- vous que le Québec devienne un état souverain en coopérant avec le Canada?
    Je pense que la question est simple, claire et qu'elle rassure les gens sur les intentions du gouvernement du québec de favoriser des liens avec le reste du Canada dans la mesure du possible.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2010

    M. Jean-François-le-Québécois, vous affirmez ici que le peuple québécois dort au gaz. Il ne dort pas au gaz, selon moi, il ne veut pas se séparer simplement, en assez grand nombre, du ROC, c’est ce qui rend le travail du PQ si difficile du genre « On peut conduire un cheval à l’abreuvoir, mais non le forcer à boire.» Proverbe anglais.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    9 novembre 2010

    @ M. Bastien:
    Le PQ s'est ramolli, soit, et particulièrement sous André Boisclair. On avait si peur, après la déclaration pourtant véridique de monsieur Parizeau de se faire taxer de racisme, qu'on en est venu à ne plus trop savoir comment définir ce qu'était le nationalisme québécois, ni pourquoi on voulait faire l'indépendance... en dehors du simple fait que nous ne paierions plus d'impôts à Ottawa!
    Cependant, il n'y a pas que le PQ. Le peuple québécois ne comprend pas ce qu'on est en train de lui faire et, pour ainsi dire, dort au gaz!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 novembre 2010

    Beau programme M. Bastien mais vous semblez oublier qu’il n’y a qu’environ 40 % de souverainistes.
    Ce que vous proposez n’irait pas chercher ce 60 % souhaité sauf s’il y a une véritable confédération canadienne de proposée.
    Si les questions référendaires de 1980 et 1995 ont fait référence à une association et à un partenariat, c’est que les sondages indiquaient que le PQ s’en allait dans le mur avec une question directe du genre : Est-e que vous voulez que le Québec devienne souverain du Canada ? OUI ou NON ou se sépare ou devienne indépendant...même chose.
    Une bonne majorité de Québécois aimerait un Québec souverain mais, dans un Canada uni, ce n’est pas seulement M.Deschamps qui l’a dit, même si de façon humoristique.
    C’est bien beau la clarté de l’indépendance pure mais il manque d’acheteurs actuellement et, probablement pour longtemps. M. Lévesque a inventé le concept de souveraineté-association pour rassurer, il savait que la simple indépendance, M. Bourgault avait essayé ça, ce qui ne décollait pas plus haut que 8 %.
    Vous avez beau faire un beau programme comme le demande M. Parizeau. Le sien en 1995, s’en allait dans le mur à 40 % au référendum de 1995 mais il a été sauvé par Messieurs Bouchard et Dumont qui ont augmenté, dans les sondages, le OUI de 40 % environ à 49,6 %, par leur adhésion avec le changement de LA QUESTION.