La situation politique est de plus en plus confuse en Grande-Bretagne autour de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Le Brexit aura-t-il lieu, quand et à quelles conditions? Que craignent ses opposants? John Laughland, universitaire britannique et spécialiste des relations internationales, partage son analyse avec le Désordre mondial.
Brexit, An 2000, même combat? Juste avant le passage à l’an 2000, des spécialistes de tout poil se bousculaient sur les plateaux de télévision pour prédire que le monde sombrerait dans le chaos. Selon eux, les systèmes informatiques critiques n’allaient pas savoir gérer le changement de date et allaient donc s’effondrer. Et puis… rien ne s’est passé. En sera-t-il de même pour le Brexit?
Le divorce entre l’UE et la Grande-Bretagne sera-t-il un autre cas de «beaucoup de bruit pour rien»? De quoi les parlementaires britanniques ont-ils peur? Les Anglais ont voté en faveur de la sortie de l’Union européenne en juin 2016. La date de sortie était fixée au 31 octobre 2019, mais une loi vient d’être adoptée pour reporter cette date, à moins que le Parlement britannique n’approuve un nouvel accord de divorce (dont l’UE ne veut pas entendre parler).
L’autre option est que le Parlement puisse voter pour partir sans accord, mais seulement si le vote à lieu avant le 19 octobre. Se pose alors un autre problème. Le nouveau Premier ministre Boris Johnson, qui est en faveur du Brexit, vient de suspendre le Parlement pour cinq semaines. Cela signifie que le Parlement n’aura pas le temps de prendre la moindre décision avant le 31 octobre, ce qui entraînerait le report du Brexit.
C’est maintenant Boris Johnson qui se retrouve en position politique pour avoir défendu la volonté du peuple. Pourquoi? Le Brexit finira-t-il par avoir lieu? Pour répondre à ces questions, Rachel Marsden reçoit John Laughland. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université d’Oxford et a enseigné dans des universités de Paris et de Rome. Il est l’auteur de huit livres, historien et spécialiste des relations internationales.