PQ - complètement momifié

Tribune libre - 2007

["Un Québec souverain éviterait la crise des accommodements"->9407]. Voilà, selon Cyberpresse, l'essentiel de ce qu'avait à dire le député Martin Lemay, du PQ, dans une récente entrevue. Incroyable ! Je suis abasourdi !

Ainsi donc, je ne sais combien de mois après le début du brouhaha sur les accommodements raisonnables, quelqu'un de ce parti ''souverainiste'', désormais sans plan d'accession à ladite souveraineté mais répétant ad nauseam qu'il faut évacuer le ''comment'' pour s'acharner sur le ''pourquoi'' -- incidemment, le comment a bel et bien pris le bord, tandis que le pourquoi dort on ne sait où -- quelqu'un de ce parti, donc, balbutie enfin un timide début d'argument sur le très orphelin ''pourquoi''.

Des mois plus tard ! Faut-il en rire ou en pleurer ? Pourtant, l'éléphant est bel et bien là au milieu du salon. Immense, pataud, mal pris, il ne peut faire le moindre petit geste sans tout faire s'écrouler autour de lui. Depuis des mois les Québécois bavent de dire qui ils sont. Il se met soudainement des mots sur des sentiments qui couvent depuis longtemps. En cette période de forte déprime post-référendaire, plus longue à arriver que celle des années 80 mais désormais tout aussi insidieuse, on ne sait trop comment concilier l'évidence de la concurrence problématique de l'identité canadienne au Québec, décuplée par l'effet du multi-culturalisme fédéral, avec le manque d'alternative concrète et palpable au statu-quo constitutionnel. Avec un PQ dégonflé et, par ricochet, un Bloc moins inspirant, on hésite à nommer cette réalité criante. Alors que le besoin est là, que tout est en place, on dirait que les partis ''souverainistes'' ont complètement intégré, intériorisé, la rectitude propulsée par la grotesque prépondérance médiatique de courants de pensée appuyant objectivement la domination politique canadienne.

Le résultat de cette navrante dynamique est que, depuis des mois, de façon complètement surréaliste, le Québec hurle son manque d'indépendance sans que personne ne prononce ce mot avec un minimum de conviction. En réagissant aussi timidement et tardivement, le PQ fait la démonstration de son incompétence à parler du ''pourquoi'' comme il prétend vouloir le faire.

Ce parti peut-il reprendre l'initiative ? Peut-être. Mais pour le moment, il est complètement momifié.




N. Payne


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1 commentaire

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    5 octobre 2007

    L`explication est neuro-physio-psychologique, et elle a nom
    "Impuissance apprise" ( voir Martin Seligman,psychologue , 1970)
    Et la solution, c`est l`intervention d`autorité : attendre que le phénomène, une fois installé, s`éteigne de lui même est futile.Idem pour la persuasion !Et il semble bien que ça soit une fatalité de base de tout neurone ! Ce qui va de celui de
    l`animal le plus primitif à celui du député .Sans blague.