Présidentielle : Dupont-Aignan prédit une défaite de Le Pen en cas de duel face à Macron

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NDA a raison sur le fond, mais il n'a pas le charisme pour incarner la solution


Ils se sont alliés. Ils se sont appréciés. Mais depuis les européennes, c'est bel et bien terminé. Invité de la matinale de France Info ce vendredi, Nicolas Dupont-Aignan - sous couvert de «ne pas vouloir polémiquer» - ne s'est pas retenu de dire, en creux, tout ce qu'il pensait de l'hâtive déclaration de candidature de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle. Ni du peu de crédit qu'il accorde à ses chances de victoire en 2022.


«Je ne crois pas que la répétition, ou la méthode Coué, c’est à dire un nouveau duel Macron-Le Pen soit positif pour le pays, a lâché le patron de Debout la France. Je doute à ce moment là d’une victoire (de Marine Le Pen) et je crains qu’Emmanuel Macron soit réélu. D’ailleurs le premier satisfait de cette déclaration, c’est sans doute Emmanuel Macron.»


 

Éphémère allié de Marine Le Pen durant l'entre-deux-tours de la dernière présidentielle, Dupont-Aignan dit n'avoir désormais plus «qu'un objectif : c'est qu'en 2022 enfin la France soit libérée d'Emmanuel Macron. » Peu de chance, cependant que le député de l'Essonne cède à une nouvelle idylle avec la présidente du Rassemblement national pour y parvenir.


 







Dès l'été 2018, leurs tractations pour faire liste commune lors des européennes avaient coupé court. Au point de tendre les relations entre leurs deux formations durant la campagne jusqu'à atteindre une cordiale détestation. Visiblement pas totalement évaporée...


S'il dit «ne pas travailler dans l’urgence et dans la réactivité» et prie «de grâce» de lui laisser «un peu de temps au temps», Nicolas Dupont-Aignan reconnait que l'annonce de Marine Le Pen le «conduira à accélérer». Lors de ses vœux à la presse, lundi, l'ancienne tête de liste aux européennes présentera donc «un dispositif», seule solution selon lui pour «que (son camp) gagne en 2022». Une annonce qu'il comptait initialement faire dans le courant du mois d'avril.


 

«On aimerait donner une chance au camp républicain-patriote»


Celui qui a manqué son pari, lors des dernières européennes, de bousculer les deux partis hégémoniques à droite - que sont le Rassemblement national et Les Républicains - entend une nouvelle fois créer «une capacité de rassemblement» susceptible de «bâtir un projet alternatif».


«La déclaration de Marine Le Pen fait que rien ne change et que le scénario de 2017 va recommencer. Nous, on aimerait donner une chance au camp républicain-patriote», lâche un brin énigmatique son entourage. Si Nicolas Dupont-Aignan avait su susciter un élan six mois avant le scrutin européen, sa liste n'a finalement recueilli que 3,5% des voix. Au terme d'une fin de campagne chaotique.