Quand le Parti libéral tourne le dos au peuple québécois

Le peuple perd toute confiance en la démocratie

Tribune libre

Le refus du Gouvernement libéral du Québec d’ouvrir une commission d’enquête sur la corruption dans l’industrie de la construction est antidémocratique. Pourquoi? Parce qu’un gouvernement, même majoritaire, ne peut pas mettre en échec toutes les instances représentatives de la volonté populaire du Québec (comme la CSD, la Centrale des syndicats démocratiques du Québec, la CSQ, la Centrale des syndicats du Québec, la CSN, la Confédération des syndicats nationaux la FTQ, la Fédération des travailleurs du Québec, le Syndicat des policiers de la Sûreté du Québec, l’Ordre des ingénieurs, les nombreuses lettres de citoyens envoyées aux différents journaux, etc., qui réclament une commission d’enquête) Quand le pouvoir politique se foute du peuple, la démocratie est bafouée. La confiance en les institutions politiques est ruinée.
Il est impératif d’y remédier. La commission d’enquête est le meilleur moyen pour contrer l’abus d’un parti politique au pouvoir et de remettre la démocratie participative au peuple. Il revient à l’Assemblée nationale du Québec de légiférer en ce sens pour se donner un outil efficace de mise sur pied une commission d’enquête. On ne peut pas confier cela aux partis d’opposition. Il y aurait une commission d’enquête toutes les semaines.
Un moyen très simple consisterait à tenir un vote à l’Assemblée nationale. Le parti au pouvoir avec 50%+1 des votes de ses députés compterait pour 5 points (pour ou contre). Le parti d’opposition officielle avec 50% +1 des votes de ses députés compterait aussi pour 4 points (pour ou contre) et les autres partis politiques avec les 50%+1 de leurs députés compteraient pour 1 point.
Advenant l’égalité entre les points pour ou contre, le gouvernement majoritaire ou de coalition détenant le pouvoir serait obligé de soumettre, à un Comité d’enquête, la demande de mettre sur pied une commission d’enquête réclamée par l’opposition. Ce comité pourrait être formé de sept personnes : 2 anciens Vérificateurs généraux, 2 anciens Directeurs généraux d’élection, 2 anciens Ombudsmans et un Juge de la Cour supérieur du Québec. Pourquoi ces personnes? Perce que ces personnes ont l’avantage de bien connaître le rouage politique et administratif du Québec. Ce comité déciderait de la pertinence ou non de tenir une commission d’enquête, tenant compte de l’urgence de faire toute la lumière sur un scandale ou des irrégularités dans l’administration publique.
Cela permettrait de rompre avec une vieille tradition qui s’en remet au bon vouloir du parti politique au pouvoir. Ainsi le gouvernement serait mis au défi et n’aimerait pas être désavoué, devant ses électeurs et la population en général, par le Comité d’enquête. Ce Comité, jouissant d’une indépendance politique, exercerait une pression dissuasive sur le gouvernement de mettre ou non sur pied une commission d’enquête. La population n’en serait que mieux servie, et que dire de la démocratie en général!
Marius MORIN

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Marius Morin130 articles

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3 commentaires

  • Robert Bertrand Répondre

    6 décembre 2009

    Il faut bien comprendre que CHAREST trahit les citoyens de l'ensemble du Québec parce qu'il est le PM du Québec. Est-ce que sa base électorale s'en trouve frustrée ?
    Il détient le pouvoir avec 44% des voix exprimées. Cela représente moins de 23 % de l'ensemble des citoyens qui ont le droit de vote. Quelle légitimité effective Charest et les LIBÉRAUX ont-ils ? Personne ne remet cela en question. Est-ce que tous les députés se complaisent dans une médiocrité qui fait l'affaire de tous ces élus ?
    Charest est en position de force parce qu'il est le seul à pouvoir commander une élection, le moment où il voudra, dans les circonstances qui lui seront profitables. Il abuse de son pouvoir parce qu'il ne répond pas aux demandes populaires qui s'expriment entre 70% et 80%.
    Jusqu'à présent, combien de fois on a entendu, venant des oppositions, et même de Michel David

    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/278643/le-cloaque

    que le gouvernement a encore 3 ans, 4 ans avant d'avoir une élection. Ce qui veut dire qu'on accepte, de facto, d'attendre 3 ou 4 ans avant qu'on ait une élection au Québec. Alors, dans leurs têtes et dans leurs actions, tant pour les élus du Gouvernement que pour les élus de l'Opposition le Québec n'ira pas aux urnes avant trois ou quatre ans.
    Est-ce que vous croyez que LES LIBÉRAUX comprennent ce que disent les députés de l'Opposition ?

    ILS ONT LE POUVOIR. ILS LE GARDENT PARCE QUE PERSONNE N'EST PRÊT À PRENDRE LA RELÈVE.
    Il n'y aura pas d'élection avant trois ou quatre ans.
    Jusque là, est-ce que ça va ?
    Est-ce que le devoir de l'Opposition, du PQ, est-ce que ce ne serait pas de dire qu'ON EST PRÊT. On est prêt maintenant à assumer le pouvoir parce qu'on a un programme à offrir à la population.
    Quel est le programme du PQ ? Vous le connaissez ?
    Oui, il y a eu un colloque il y a quelques mois. Mais EST-CE LE PROGRAMME DU PARTI ? Quel est le programme du parti ?
    Il va y avoir d'autres colloques dans un an et demi. Est-ce que c'est comme ça qu'on prépare une élection ? Est-on en état de commander une élection, actuellement ?
    Est-ce que cela veut dire qu'on EST PRÊT À SE PRÉSENTER comme alternative aux LIBÉRAUX ?

    Charest fait tout le millage qu'il veut parce que personne n'est prêt à assumer le pouvoir actuellement. Comme si personne d'autre ne voulait assumer le pouvoir au Québec !

    Le choix stratégique à faire c'est de viser le pouvoir corrompu et donc de viser à défaire le gouvernement.
    Il faut marteler : ÊTRE PRÊT veut dire avoir un programme, ici et maintenant, et parler de ce programme à tous les jours, en toutes circonstances, sur toutes les plate-formes.

    Ce n'est pas une simple enquête qu'il faut. C'est la démission des LIBÉRAUX et de CHAREST.
    Les LIBÉRAUX n'ont pas su assumer la responsabilité d'un gouvernement digne et respectable à Québec. Les LIBÉRAUX se vautrent dans la corruption, dans les scandales.

    POUR LE PAYS DU QUÉBEC, cela nous prend un GOUVERNEMENT RESPONSABLE.

    Robert Bertrand

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    5 décembre 2009

    C'est vraiment, vraiment dommage, que la session parlementaire vienne de se terminer, pour faire place aux vacances des Fêtes!
    Charest était comme un boxeur se retrouvant dans un coin du ring, avec un adversaire le travaillant au corps, coup après coup...
    Il avait beau opposer une certaine défense, à persister à dire qu'il refusait une telle enquête, et que l'opposition aurait mieux fait de se concentrer sur l'économie, le pugiliste Charest titubait...
    Mais le temps des vacances des Fêtes est arrivé; la cloche a sonné, et le boxeur chancellant a pu regagner son coin. C'est vraiment ce qu'on appelle être sauvé par la cloche!
    Sauf qu'il faudrait que son coach dise au boxeur Charest: «attention, Johnny, le prochain round va être dur en maudit, car l'autre sait qu'il t'a bien fait mal!»

  • Archives de Vigile Répondre

    5 décembre 2009

    L'Assemblée nationale permet enfin les pétitions en ligne. Offrez-vous un cadeau: demandez une enquête publique sur l'industrie de la construction!
    Commencée hier le 4 décembre, elle a déjà recueilli plus de 1750 signatures. Elle prend fin le 4 février prochain juste en temps pour le début de la nouvelle session.
    http://www.assnat.qc.ca/petition/ListeFr.aspx
    Il y a aussi le groupe de jeunes corruption/ZÉRØ qui s'active et qui organise une manifestation qui prendra place en date du 9 décembre prochain en face de l'hôtel de ville de Montréal.
    Tout ça pour garder le lit chaud jusqu'au retour des parlementaires en février...
    Réal Croteau