Quand le Québec pendouille

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Le Québec andouille !





S’il y a un certain regain d’intérêt pour la politique fédérale depuis que Justin Trudeau est premier ministre, le budget Morneau de cette semaine nous enseigne qu’il faudra peut-être s’en occuper davantage.


Dans le flot d’argent pour les infrastructures que Justin Trudeau avait promis de faire pleuvoir sur «les Canadianzélescanadiennes de la classe moyenne», le Québec espérait sa part. Pour le REM et la ligne bleue à Montréal ainsi que le SRB à Québec, on attendait 50 % du financement, pas 40 % pour des projets qui restent à déterminer.


Les ministres Leitao et Moreau, et le maire Labeaume n’ont pas caché leur déception, le dernier proposant, contre mauvaise fortune bon cœur, de couvrir la différence, dans un plaidoyer senti pour le transport collectif.


Signal d’alarme


Néanmoins, ça mérite qu’on se pose la question suivante: qui parle pour le Québec à Ottawa?


Depuis que Justin Trudeau dit ramener le Canada sur les voies ensoleillées, il a voulu marquer un renouveau sur la manière dont se déroulent les rapports entre Québec et Ottawa.


La décision de ne pas identifier de lieutenant pour le Québec dans son équipe devait signifier qu’il prenait lui-même la responsabilité des relations avec la province souvent rebelle. Le faible poids qu’il lui a donné au cabinet aurait toutefois dû allumer un signal d’alarme.


On se retrouve dans une situation où le Québec pendouille. Privé d’un responsable de ses dossiers à Ottawa, il constate aujourd’hui qu’on a habilement évité d’identifier un répondant qui serait imputable du fait qu’il soit entendu ou pas.


Tête de pont


Du côté du gouvernement Couillard, on peine à voir qui sert de tête de pont. Qui, parmi ses ministres, est bien connecté à Ottawa et s’assure de faire monter les messages et redescendre les enveloppes.


Jean-Marc Fournier, ministre des Affaires intergouvernementales, s’est toujours intéressé davantage aux «gamiques» partisanes et à la défense inconditionnelle du Canada qu’à la revendication et à l’obtention de gains pour le Québec. Au moment où ça devrait être payant pour nous d’avoir un gouvernement fédéraliste, on n’en retire rien.


Dehors en dedans


Dans un tel contexte, qui peut parler pour le Québec et pour Québec?


À sa nomination, le gentilhomme Jean-Yves Duclos avait suscité beaucoup d’espoirs. Depuis, le dossier du pont de Québec semble l’avoir brouillé avec Régis Labeaume et il joue presque toujours la trappe.


Le député Joël Lightbound paraît assurément comme une étoile montante du caucus libéral. Un élu ambitieux placé dans un tel contexte fait souvent plus figure de courroie de transmission pour les messages de son chef que ceux de ses administrés.


Avec pour résultat que le Québec, encore en dedans du Canada dans les faits, mais plutôt en dehors dans sa tête, n’obtient rien alors que la dépense pleut.


Toujours plus loin de l’indépendance, nous préférons pendouiller à l’intérieur de la fédération.



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Claude Villeneuve137 articles

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L’auteur est blogueur au Journal de Montréal et au Journal de Québec. Il a été président du Comité national des jeunes du Parti Québécois de 2005 à 2006 et rédacteur des discours de la première ministre Pauline Marois de 2008 à 2014.





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