Au cours des derniers jours, on a pu percevoir un certain agacement chez plusieurs habitants de la région métropolitaine en voyant apparaître dans leurs nouvelles l’annonce d’un projet de transport lourd à Québec.
Un plan qu’ils financeront, mais dont ils ne profiteront pas ; une vision imposante pour une ville pas si grande, mais qui voudrait tant l’être.
Pourtant, les Montréalais feraient bien d’y voir, parce que ça pourrait bien être dans la capitale que leur prochain gouvernement sera choisi.
Importance amoindrie
Ça ne date pas d’hier. La stabilité de la carte électorale de l’île de Montréal fait en sorte que son importance démographique est amoindrie aux yeux des partis politiques en quête de nouvelles circonscriptions.
Cela n’a pas empêché la métropole d’être choyée en termes de grands projets au cours des dernières années. Les politiciens comprennent bien que la santé des infrastructures de Montréal est essentielle pour tout le Québec.
Québec en pôle
N’empêche que pour les élections à venir, c’est Québec qui se trouve en pôle, alors qu’elle pourrait basculer entièrement du PLQ à la CAQ et, ainsi, être faiseuse de gouvernements.
C’est pourquoi saisir les subtilités de la politique locale de Québec devient très important. Il faut surtout éviter de penser qu’elle n’est définie que par les humeurs des animateurs des radios privées. C’est négliger que c’est dans cette ville, plutôt qu’à Montréal, que la première chaîne de Radio-Canada est numéro 1 le matin.
C’est négliger aussi de voir que le front d’hostilité au transport en commun s’y fendille. Le positionnement de la CAQ en faveur du projet de tramway en est une démonstration.
Québec change. Son économie connaît une des plus fortes croissances au Canada ; sa population grossit également ; la fonction publique n’y fournit plus que 12 % des emplois.
Bref, il faut cesser de voir en Québec une petite ville de fonctionnaires endormis. La réalité électorale va vous rattraper.