Quelques mots à propos de la catastrophe migratoire en Europe

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« Il est temps que les Européens remettent en cause l’Union Européenne et repensent leur avenir »

Les Européens en ont ras le bol. La masse critique de réfugiés est atteinte. Avec l’afflux de millions de demandeurs d’asile et de migrants économiques, tout individu sensé aurait pu prédire ce qu’il allait arriver à la cohésion de l’Union européenne. Et aujourd’hui, les citoyens s’étonnent de voir cette catastrophe s’aggravant toujours, résulter de la confiance qu’ils avaient mise en leurs dirigeants. Il est temps que les Européens remettent en cause l’Union Européenne et repensent leur avenir.


Au début de la crise migratoire, Angela Merkel, la chancelière allemande, était à la tête du groupe de dirigeants européens qui ont imposé l’ultra-libéralisme aux citoyens de l’Union européenne. En 2014, quand le continent a commencé à être envahi de réfugiés, elle était la tête de proue de l’ordre mondial libéral. Aujourd’hui, la dirigeante la plus populaire d’Europe ressemble à l’agneau sacrificiel qu’offriront en sacrifice les mondialistes, pour assouvir leur soif destructrice. La folie d’importer d’Afrique et du Moyen-Orient des millions de réfugiés, finira par être entièrement attribuée à Merkel et à l’idéalisme allemand. Mais, sa folie n’est qu’une infime partie du plus grand drame mis en scène par ses collègues de Bruxelles. Les alliés bavarois de la CSU de Merkel, lui ont quand même donné jusqu’à la fin du sommet de l’UE pour alléger le fardeau de l’immigration en Allemagne. Si elle ne réduit pas l’impact de la prise en charge de 1,6 million de migrants depuis 2014, elle perdra certainement son job et sa réputation.


Ceux qui s’étonnent de la situation actuelle, se posent une question logique quant aux dirigeants de l’UE : « À quoi pensent-ils ? » Et c’est la question que tout le monde se pose aux quatre coins du globe. En Italie, Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, a pris position. Les Italiens ne veulent pas d’un autre navire amenant des migrants africains depuis la Libye. À Malte, le gouvernement a entamé des poursuites judiciaires contre l’ONG allemande Mission Lifeline, responsable d’avoir amené 234 migrants de Libye vers ses côtes. Devant la traite d’êtres humains, le bateau est au centre des préoccupations croissantes de ceux qui affirment que les ONG allemandes ne font pas des ‘missions de sauvetage’, mais font plutôt de concert du trafic d’esclaves. Là où autrefois la forme peu courante de libéralisme d’Angela Merkel impressionnait l’Allemand moyen, règne aujourd’hui une violente dissidence.


La crise politique de l’UE est illustrée par les déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré que Mission Lifeline a outrepassé « toutes les règles et la garde côtière libyenne » et « a fait le jeu des trafiquants » en allant chercher les migrants au large de la Libye. De Varsovie et Budapest à Londres et Madrid, le désastre migratoire a pris une ampleur telle que les grands médias européens parlent de la colère des citoyens. Pendant ce temps, à New York et à Washington, la presse défend la doctrine Soros : détruire et conquérir par tous les moyens. Le New York Times est le meneur, il scande « Malte sévit contre un navire humanitaire transportant des migrants. » Cela contraste fortement avec la radio internationale Deutsche Welle, disant : « L’Allemagne et l’Autriche jurent de barrer la voie migratoire. » Pour ceux qui s’en souviennent, ces organes médiatiques avaient tous la même posture stoïque le jour le président russe Vladimir Poutine a demandé : « Vous rendez-vous seulement compte de ce que vous faites ? » Il est évident désormais que les mondialistes se sont servis des êtres humains désespérés comme d’une arme. Mais dans quel but ? Les Hongrois ont-ils raison de défier l’UE en créant un ensemble de projets de loi criminalisant l’aide apportée aux immigrés clandestins, lois aussi connues sous le nom de ‘Stop Soros’ ?


Voyez l’Espagne, l’Italie et la Grèce, les pays les plus touchés par la crise économique. Ces trois pays sont les principaux ports d’entrée des réfugiés des guerres, de la famine et des calamités économiques – et ce trio est le plus profondément enfoncé par l’Union Européenne. Quand Angela Merkel a ouvert la porte de l’Allemagne aux migrants, cela a été comme un poignard enfoncé dans le cœur des États membres de l’UE, déjà bouleversés par les exigences d’austérité économique de la Banque mondiale, du FMI et de la Commission européenne. Toute cette affaire semble sortie du manuel de l’apprenti destructeur. Si l’objectif de choc de civilisations à-la-Soros était atteint, l’effondrement des villes européennes serait une grande victoire pour les pauvres types qui élucubrent ce genre de calamités. Et les dirigeants occidentaux désignent du doigt la Russie et Poutine en le présentant comme un ennemi ignoble ! Ce qu’a fait Merkel à l’Allemagne et à l’Europe – ou sa courbette volontaire au nouvel ordre –, rivalise en stupidité macabre avec ce qu’a fait le Troisième Reich d’Hitler. La crise migratoire résulte d’une action impitoyable d’hégémonie retorde ou d’une politique des plus manifestement stupides de l’histoire. Tout ce que nous pouvons faire, c’est espérer que les esprits plus sains ou plus intelligents finiront par l’emporter.


Quel désastre.


Phil Butler


Chercheur et analyste politique, Phil Butler est politologue et expert sur l’Europe de l’Est. Il est l’auteur du récent best-seller Putin’s Praetorians et d’autres ouvrages. Il écrit exclusivement pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.


Original : journal-neo.org/2018/09/02/a-few-words-about-the-europe-migrant-catastrophe/

Traduction Petrus Lombard