Record de fusillades à Toronto : le chef de police défend son bilan

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L'ensauvagement de Toronto lié à la recrudescence des gangs de rues immigrées


Le chef de police de Toronto, Mark Saunders, a défendu son service lors d'un bilan annuel vendredi, malgré un nombre record de plus 460 fusillades dans la Ville Reine cette année.




Le chef Saunders affirme que la violence armée n'est pas un problème qui concerne seulement la police.


Il souligne que son service a saisi plus de 800 armes à feu cette année, et que l'escouade des gangs a arrêté plus de 460 individus et déposé plus de 1100 accusations uniquement dans le cadre de l'opération Community Space (espace communautaire), lancée après la vague de fusillades de l'été.


Des 717 victimes de fusillades jusqu'à maintenant en 2019, 44 en sont mortes.


Le chef Saunders montre du doigt les gangs de rue et le trafic de drogue, y compris le fentanyl et les autres opioïdes, et dit qu'il a besoin de l'aide des gouvernements et de la communauté.



Plus de 80 % des armes à feu saisies à Toronto cette année provenaient des États-Unis, note-t-il, pressant le fédéral de renforcer ses contrôles à la frontière.


Il explique qu'un criminel peut acheter un pistolet Glock aux États-Unis pour 400 $ et le revendre illégalement 4000 $ à Toronto. L'attrait financier est si grand, souligne-t-il.


C'est sans parler des investissements gouvernementaux nécessaires dans la prévention du crime, selon lui.



On ne peut pas juste dire : "C'est à la police de régler le problème." Ce n'est pas possible.


Mark Saunders, chef de police de Toronto


Le maire de Toronto, John Tory, a demandé à plusieurs reprises au gouvernement Trudeau de bannir les armes de poing. Toutefois, Ottawa a refusé d'aller aussi loin jusqu'à maintenant.


Lors de son bilan annuel, vendredi, le chef Saunders a aussi évoqué la requête torontoise de voir le fédéral resserrer les conditions de libération sous caution et conditionnelles pour les crimes liés à la violence armée. Il affirme que bien des jeunes prévenus ressortent de prison « plus frustré et plus rusé » après s'être fait prendre et qu'ils replongent souvent dans le monde des gangs.



Moins de meurtres qu'à Baltimore


Le chef Saunders souligne que malgré l'augmentation importante du nombre de fusillades à Toronto cette année, le nombre d'homicides (69) est à la baisse comparativement à 2018 (96).


Il cite aussi l'exemple de villes américaines comme Baltimore, qui a eu près de cinq fois plus de meurtres que Toronto jusqu'à maintenant en 2019.





M. Saunders affirme que son corps policier a adopté une approche plus « stratégique » cette année, en tentant de renforcer les liens avec les communautés plutôt que de les « envahir » avec une multitude de policiers en uniforme.


Selon lui, cette approche a permis de doubler le taux de résolution des fusillades dans certains quartiers dans le cadre de l'opération Community Space.


Le corps policier doit compter plus de 340 agents supplémentaires l'an prochain, dit le chef, qui assure que le service maintiendra son approche axée sur la communauté.


Collectivement, je pense qu'on est sur la bonne voie, affirme-t-il.


Caméras d'intervention


Zoom sur la caméra, plus petite qu'un téléphone cellulaire, sur le gilet d'un policier.

Les caméras ont un système manuel qui doit être enclenché par les agents.


Photo : Radio-Canada




Le chef Saunders ajoute que le service fait preuve de transparence en munissant davantage d'agents de caméras d'intervention.


Quelque 2000 policiers doivent en être munis d'ici la fin décembre.




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