Dans [«Les journaux de Gesca au service des fédéralistes»->1683], j'affirmais que seulement deux articles sur les dizaines que j'avais envoyées aux journaux de Gesca depuis plusieurs années avaient été publiés. Or, l'un des éditorialistes du Droit, M. Pierre Jury, a réagi comme suit à mon article:
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J'ai pris connaissance de votre plus récente lettre où vous fustigez en bloc les éditorialistes travaillant au sein du groupe de quotidiens Gesca.
Vous avez tout à fait droit à votre opinion et je n'y reviendrai pas. Les positions sont claires.
Mais quand vous faites erreur sur des faits, je me dois d'apporter des corrections.
Dans Le Droit, où je suis entre autres chargé de la sélection des lettres, vous soutenez que les souverainistes «font l'objet d'une censure systématique» au sein de Gesca. Vous soutenez aussi que «à l'exception de deux articles publiés par Le Droit en janvier, seuls les articles où je taisais mes convictions souverainistes ont été publiés, c'est-à-dire ceux qui portaient sur d'autres sujets que l'avenir politique du Québec».
Une rapide recherche dans les archives de la presse au Québec recense que Le Droit a publié 10 de vos lettres depuis mai 2004, soit presqu'une à tous les deux mois et demi, en moyenne. Je préciserai en passant que si vos lettres sont choisies avec régularité, c'est entre autres parce que vous exprimez succinctement des points de vue clairs.
Mais prétendre que vos convictions souverainistes ont été absentes du Droit (sauf pour deux lettres en début d'année) est un oubli, à défaut d'être autre chose.
Voici donc la recension des lettres où vos positions souverainistes sont limpides:
6 juillet 2006: Fédéralisme, Bernier, Verner...
_ 24 juin 2006: Bonne Saint-Jean-Baptiste ?
_ 20 janvier 2006: Pour l'environnement ?
_ 17 décembre 2005: Affiches : qu'en pense Stephen Harper ?
_ 5 décembre 2005: Les libéraux et la progression du Québec
_ 12 mai 2004: Félicitations à Édith Gendron
Je mentionnerai aussi que d'autres de vos collègues souverainistes voient leurs opinions publiées dans Le Droit, comme Emmanuel Marcotte, Gérard Laurin, Normand Rousseau, etc.
J'espère en terminant que cette réponse se trouvera elle aussi sur le site de Vigile...
Pierre Jury
_ Éditorialiste
_ Le Droit
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Donc, au lieu de deux lettres souverainistes, ce serait six lettres en un peu plus de deux ans. On est encore loin de l'avalanche Nestor Turcotte dans Cyberpresse, avec ses 30 lettres en neuf mois, dont la majorité pour pourfendre le PQ et le BQ. Mais Le Droit et M. Jury méritent néanmoins qu'on leur rende justice.
Déjà, j'avais pris soin de préciser que les deux lettres dont je parlais avaient été publiées par Le Droit pour bien montrer que ce journal se démarquait du reste de l'empire Gesca, du moins en ce qui a trait à mes lettres à moi. Il s'agit de «Les libéraux et la progression du Québec» et «Le Québec peut-il faire confiance aux conservateurs?» . La deuxième lettre date effectivement de janvier 2006, comme je le mentionnais, et elle a été publiée sur papier en version abrégée par Le Droit sous le titre «Pour l'environnement?». Toutefois, pour être tout à fait exact, je précise que la première a plutôt été publiée en décembre 2005.
Le Droit a donc effectivement publié quatre autres lettres souverainistes de ma part. Il en avait aussi publié une au printemps 1994, au sujet de l'instrumentalisation des autochtones par le Canada anglais pour contrer le mouvement souverainiste québécois. Sachons dire toute la vérité et rien que la vérité. Mea maxima culpa.
Mais sachons aussi comparer les pommes avec les pommes. En effet, ces quatre autres lettres, dont deux lettres très brèves, ont été publiées sur papier uniquement, et mon analyse était fondée sur le contenu du site Cyberpresse, là où les écrits restent au lieu de s'évanouir dans le bac à recyclage ou de jaunir dans un scrap book. S'il fallait également compter les lettres publiées sur papier, ce que je n'ai pas les moyens de faire en tant que simple citoyen, qui sait combien de lettres de Nestor Turcotte on finirait par dénombrer dans les pages de Gesca?
Malgré l'amende honorable de ma part que mérite Le Droit, je ne crois pas que, dans l'ensemble, on puisse dire que les journaux de Gesca publient de façon impartiale un échantillon représentatif des lettres qui leur sont envoyées. Les exemples que j'ai donnés à cet égard me semblent assez éloquents, même si j'avais omis de mentionner quatre autres lettres publiées sur papier.
Dans un échange par courriel avec André Pratte, je l'ai mis au défi de nous prouver que j'ai tort, chiffres à l'appui. Je lui ai aussi dit que j'aimerais qu'il cesse de se servir du pouvoir immense que lui donne son poste à La Presse pour empêcher la population du Québec de s'exprimer. Il a toute la liberté personnelle d'être aussi fédéraliste qu'il le souhaite, mais il ne doit pas nous empêcher de démontrer qu'il a tort de vouloir maintenir le peuple québécois dans son état actuel d'asservissement, au sein du Canada, pays auquel il n'a jamais choisi démocratiquement d'adhérer, ni en 1840, ni 1867, ni en 1982.