Mort de la fillette de Granby

Repose en paix, Ti-Lilly!

Puisse ta mort ne pas avoir été vaine!

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Tribune libre

 




On ne connaît pas son nom et pourtant sa mort atroce a touché tout le Québec en 2019. Elle n’avait que 7 ans et pourtant sa courte vie a été jonchée d’écueils tous plus cruels les uns que les autres. Repérée presque à sa naissance par la protection de la jeunesse, elle a pourtant été placée entre les mains d’une marâtre violente. L’enfant martyre a finalement été retrouvée asphyxiée, entourée de ruban adhésif telle une momie.

Aux termes d’un procès fort médiatisé, la belle-mère responsable de l’enfant a été trouvée coupable de meurtre non-prémédité, et le père a plaidé coupable pour séquestration. Tel est le dénouement de cette histoire horrible d’une enfant qui a littéralement passé entre les mailles du système, un système débordé par la croissance exponentielle de cas d’enfants maltraités qui lui étaient confiés.

Dans la foulée de cette tragédie humaine sordide, a été créée la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse présidée par Mme Régine Laurent, laquelle Commission a réalisé un travail titanesque dans un rapport exhaustif dont voici les dernières phrases du préambule rédigé par Mme Laurent où elle écrit directement à la petite fille qu’elle avait nommée Ti-Lilly : « Je suis convaincue que nous allons, tous ensemble, prendre les moyens pour transformer en actions concrètes cette colère, cette honte et cette peine ressenties à la suite de ta disparition. La route sera ponctuée d’obstacles et de difficultés, mais ton souvenir va nous accompagner, nous inspirer et nous guider vers notre destination, un Québec bienveillant pour ses enfants et ses jeunes. »

La fillette martyre de Granby incarne à la fois l’échec et l’espoir, l’échec d’un système qui étouffe sous le poids des milliers d’enfants dans le besoin, et l’espoir d’un milieu humain en mesure d’accueillir ces enfants qui ne demandent qu’un peu de « bienveillance »…Repose en paix, Ti-Lilly, puisse ta mort ne pas avoir été vaine!


Henri Marineau, Québec

 


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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