Sondage: les québécois divisés sur la charte des valeurs

Charles Lecavalier - Agence QMI

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Le véritable enjeu, c'est les prochaines élections

QUÉBEC - Le débat sur le projet de charte des valeurs québécoises divise profondément la province, mais une faible majorité de Québécois est toujours favorable à l'interdiction du port de signes religieux par des fonctionnaires, révèle un sondage de l'Agence QMI réalisé par la firme Léger.
Près de 43 % des Québécois sont favorables au projet de charte des valeurs québécoises, alors que 42 % s'y opposent. «On n'a pas vu pareille division depuis la crise des accommodements raisonnables, en 2007, et depuis le référendum de 1995», affirme Christian Bourque, vice-président chez Léger.
Dans un sondage réalisé par cette firme, le 26 août, près de 57 % des Québécois disaient pourtant croire que le dépôt d'une charte des valeurs, cet automne, était une bonne idée.
«Les appuis sont moindres. Plus les gens en entendent parler, plus ils définissent leur opinion. Si on compare aux appuis d'il y a trois semaines, il y a un effritement», explique M. Bourque.
Signes religieux
La mesure phare du projet de charte des valeurs, l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires par les employés de l'État, reçoit tout de même l'appui de 51 % des sondés. Chez les francophones, cet appui grimpe à 58 %.
Plus de la moitié des Québécois croient aussi que le projet de charte des valeurs est nécessaire pour éviter les crises d'accommodements religieux dans le futur. Il y a trois semaines, 48 % des Québécois disaient plutôt croire que le projet de charte allait «créer plus de chicanes».
Clivage linguistique
Le coup de sonde démontre un fort clivage linguistique. 72 % des anglophones et 66 % des allophones désapprouvent le projet de charte.
«Depuis mardi, les Québécois nous disent qu'ils sont divisés. Divisés sur des bases linguistiques, certes, mais aussi parmi les francophones on se retrouve de plus en plus avec deux camps, deux positions assez bien campées», explique Christian Bourque.
Avec une forte concentration d'allophones et d'anglophones, près de 50 % des Montréalais sont défavorables au projet de charte. Le portrait est semblable dans la région de la Capitale-Nationale, pourtant majoritairement francophone.
«L'appui au projet de la charte reflète les intentions de vote», explique Christian Bourque. En effet, 70 % des sondés qui se définissent comme libéraux sont contre le projet du ministre Drainville. Chez les péquistes, 80 % y sont favorables. Les électeurs caquistes sont divisés sur la question.
Intentions de vote: la CAQ écartée
Si la tendance se maintient, les prochaines élections provinciales laisseront place à une course à deux entre le PQ et le PLQ. Avec 18 % des intentions de vote, la CAQ ne menace plus.
Tandis que l'opinion publique est de plus en plus divisée par la Charte des valeurs, la Coalition avenir Québec se trouve prise entre l'arbre et l'écorce. Près de 46 % de ses membres sont favorables au projet péquiste alors que 40 % s'y opposent.
Sur la Rive-Sud et la Rive-Nord de Montréal, le parti de François Legault obtient 18 % et 14 % des intentions de vote. À Québec, où la CAQ a toujours obtenu du succès, le parti se retrouve pratiquement à égalité avec le PQ avec 23 % des appuis.
Du tonus au PQ
Le projet de charte des valeurs québécoises semble redonner du tonus aux troupes de Pauline Marois. Avec 33 % des intentions de vote, le PQ obtient son meilleur résultat depuis l'hiver dernier. En juin, les appuis péquistes étaient à 27 %.
Le Parti libéral de Philippe Couillard conserve toutefois la première place et maintient ses appuis à 36 %. Québec solidaire obtient 9 % des intentions de vote.
«Si des élections étaient déclenchées, il serait très difficile de déterminer l'issue du scrutin. Ce pourrait être un gouvernement minoritaire péquiste ou minoritaire libéral», explique Christian Bourque, vice-président de Léger.
Ce sondage a été mené du 13 au 14 septembre 2013 par internet auprès de 2000 personnes dans toutes les régions du Québec. Il comporte une marge d'erreur de plus ou moins 2,2 % dans 19 cas sur 20.


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