Suicide médiatique : Bedos rattrapé par les défenseurs d’Israël

Sionisme sous pression

J’avais annoncé cela il y a peu, non sans une certaine certitude discrète. C’est enfin arrivé. Quelques jours après la chronique de Nicolas Bedos critiquant ouvertement l’Etat d’Israël et sa politique, ainsi que le business axé autour de la mémoire de la Shoah (et ce en direct sur le service public), le BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme) a saisi le CSA.
Après avoir, soit disant, été contacté par les "réclamations de nombreux téléspectateurs", le bureau a donc choisi de réagir et de condamner ouvertement la chronique de Nicolas Bedos. Comme je le disais dans un précédant article, les symptômes post-suicide médiatique semblent commencer à se déclarer. Stade 1 : aucun commentaire dans les grands médias. Stade 2 : réaction des associations antiracistes. Stade 3 : disparition totale ou partielle des écrans ? Tribunaux ? Diabolisation ? La mécanique semble enclenchée.
Dans un communiqué, le BNVCA dit avoir « reçu un grand nombre de réclamations émanant de téléspectateurs de France 2 choqués par la chronique ’’la semaine mythomane’’ de Nicolas Bedos, qui dans l’émission de Franz Olivier Giesbert, le vendredi 5 novembre 2010 a 23h10, fait du dieudonnisme, et tente de se rendre célèbre en caricaturant les juifs et Israël ». Ainsi, l’association nous révèle que s’exécuter à une moquerie sur les juifs ou Israël serait passible de sanctions.
Et cette dernière de poursuivre : « Il n’y a qu’a lire les jubilations du rédacteur du site d’Europalestine, ou la première réaction à sa chronique dans le forum de discussion de cette émission qui résume ce que provoquent la lâcheté, l’indécence, l’irrespect, la moquerie de la Shoa, l’injure pour les victimes et les survivants de cette catastrophe ».
Donc Nicolas Bedos serait responsable des différentes récupérations de sa chronique par divers mouvements, et aussi, plus grave, de la réaction d’un internaute lambda sur le forum de l’émission. Quel drame ! Au passage, on apprendra aussi que la chronique en question contenait des insultes aux victimes. Après réécoutes nombreuses, il n’en est pourtant rien. Bizarre.
Le communiqué finit en beauté, comme un feu d’artifice d’âneries : « Si pour le BNVCA le soutien aux palestiniens, ni la critique d’Israël ne sont a priori de l’antisémitisme, il est vérifié toutefois que la propagande palestinienne est la source essentielle de l’antisémitisme, car elle conduit a la haine d’Israël qui pousse a l’acte antijuif. Le BNVCA a décidé de saisir le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ».
Du lourd. Par ou commencer ? Ah oui, il nous est expliqué d’abord que le soutien à la Palestine, ou la critique d’Israël n’est "a priori" pas de l’antisémitisme. C’est une bonne chose, sauf qu’ensuite, il nous est dit tout l’inverse, c’est-à-dire qu’il est "vérifié" que "la propagande palestinienne est la source principale de l’antisémitisme". Mais qui a "vérifié" ça, et en quoi est-ce une vérité indiscutable ? Il serait donc désormais interdit d’inviter quiconque à soutenir la Palestine, car cela serait "la source principale de l’antisémitisme", et que cela conduirait à "l’acte antijuif". Quelle révélation.
Voilà comment une association de défense d’Israël (c’est pas moi qui le dit) interdit tout avis contradictoire à la ligne politique de son Etat chéri. Si l’on marche dans ce sens, l’association devrait également poursuivre Elisabeth Lévy et Alain Finkielkraut en justice. En faisant sans cesse de la propagande pro-israélienne, ces derniers contribuent donc à véhiculer un message qui serait la source de l’antipalestinianisme, et inciterait des gens à l’acte anti-palestinien. Ca tombe sous le sens non ?
Pour finir, et pour en revenir à Nicolas Bedos, cela ne semblait être qu’une question de temps avant qu’il soit épinglé par une association antiraciste - en l’occurrence uniquement orientée vers l’antisémitisme. Le symptôme numéro 2 semble en cours. A quand, comme suggéré plus haut, une disparition des écrans, une diabolisation générale, et un passage au tribunal ? Question de jours, de mois ?
Rappel de la chronique de Nicolas Bedos du 5 novembre :


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