Surconsommation de Ritalin: le cri du cœur des pédiatres prend de l’ampleur

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Le meilleur des mondes : on drogue les enfants au lieu de les éduquer


Le cri du cœur lancé par une soixantaine de pédiatres préoccupés par la surconsommation de Ritalin chez les enfants québécois est maintenant partagé par plus de 700 pédiatres.  


L’Association des pédiatres québécois représente 723 médecins à travers la province. En assemblée générale jeudi, les membres présents ont adopté à l’unanimité une résolution qui appuie les solutions présentées dans une lettre ouverte, rendue publique par un groupe de pédiatres en février.  


Parmi les solutions évoquées afin de diminuer le recours aux médicaments pour traiter les jeunes avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), on retrouve l’augmentation des services psychosociaux et la diminution du temps consacré aux écrans et aux jeux vidéo.  


«Les pédiatres sont inquiets et constatent dans leur pratique que les prescriptions qu’on nous demande de faire (reliées au TDAH) sont vraiment nombreuses. Ce cri du cœur, on doit le prendre en considération», affirme le pédiatre Pierre-C. Poulin, auteur principal de la lettre ouverte.  


À la suite de cette sortie publique en février, les élus de l’Assemblée nationale ont accepté de tenir une commission parlementaire sur cet enjeu.  


Hausse du TDAH au Québec  


Par ailleurs, un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec rendu public cette semaine confirme la hausse importante du TDAH chez les jeunes âgés de 24 ans et moins.  


Le taux de prévalence à vie est maintenant cinq fois plus élevé qu’il ne l’était en 2000-2001, étant passé d’environ 2 % à 11,3 % en quinze ans.  


Les garçons sont deux fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic de TDAH que les filles, mais cet écart diminue toutefois à l’âge adulte.  


À l’échelle provinciale, le portrait varie considérablement d’une région à l’autre, ce qui pourrait s’expliquer par un accès inégal aux services de santé. Le Bas-St-Laurent, les Laurentides et l’Estrie sont les régions où le taux de prévalence est le plus élevé.  


Ce portrait a été effectué à partir d’une base de données de la Régie d’assurance maladie du Québec utilisée pour la facturation à l’acte des médecins. En cas de troubles associés, il est possible que le diagnostic de TDAH ne soit pas déclaré, si bien que le taux de prévalence présenté dans ce rapport pourrait être sous-estimé par rapport à la réalité, peut-on lire.