Terre-Neuve publie en sourdine une étude sur l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent

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Petits jeux crasses autour d'un enjeu de société majeur

L'exploitation des hydrocarbures dans le golfe Saint-Laurent pourrait bouleverser le fragile écosystème du fleuve.
Alors que les vacances estivales débutaient pour plusieurs, l’Office Canada -Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers a rendu public vendredi dernier l’ébauche du rapport d’impacts environnementaux de l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent.
Selon les informations disponibles sur le site de l’organisme, ceux qui veulent intervenir dans le dossier ont un mois pour lire les quelque 700 pages de cette étude complexe et faire parvenir leurs commentaires par écrit. Après le 5 août, toujours en pleine période estivale, il sera trop tard.
Selon le porte-parole de la Coalition Saint-Laurent, Sylvain Archambault, les délais imposés sont « horriblement courts », surtout pour une étude mise en ligne « en sourdine » un vendredi de la fin de juin. « On parle de six semaines pour un document de 700 pages, alors que les gens des secteurs du tourisme et de la pêche sont dans leur période la plus occupée de l’année. »
Les enjeux sont pourtant de taille puisque l’étude constitue une nouvelle étape vers l’ouverture de toute une portion du fragile écosystème du golfe du Saint-Laurent aux pétrolières.
Fait pour le moins inhabituel, même si l’étude est loin d’être terminée, l’Office Canada -Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers a lancé le 16 mai dernier un appel d’offres pour l’exploration de plus d’un million d’hectares de fonds marins dans le golfe. Un appel d’offres autorisé par le ministre fédéral des Ressources naturelles, Joe Oliver.
Le Québec touché
La mise à jour de l’évaluation environnementale vise la partie terre-neuvienne du golfe. Elle comprend donc la portion est de la structure Old Harry, contrôlée par Corridor Resources. Six autres permis d’exploration, situés le long de la côte de Terre-Neuve, sont aussi en vigueur. Ils se trouvent au sud de la basse Côte-Nord.
Ce secteur est crucial pour l’industrie de la pêche au homard, au sébaste et à la morue. Plusieurs espèces menacées de disparition le fréquentent. Tout ce territoire maritime est aussi voisin de la portion québécoise du golfe. Mais cinq provinces canadiennes ont une frontière maritime avec le golfe.
Le gouvernement Marois - favorable à l’exploitation pétrolière dans le golfe - attend par ailleurs les conclusions de l’évaluation environnementale stratégique confiée à la firme Genivar par les libéraux en 2009 pour étudier la portion québécoise du golfe. On ignore quand le rapport de cette évaluation sera rendu public. Ce document devait en théorie être remis en novembre dernier, mais le gouvernement Marois a accordé un délai supplémentaire à la firme d’ingénierie.
Dans un rapport préliminaire de l’EES rendu public en 2011, Genivar avait mis en lumière d’importantes « carences » dans les connaissances relatives au golfe du Saint-Laurent, notamment sur les effets qu’aurait une marée noire et sur les moyens d’y faire face. Le document faisait aussi état de la nécessité de réévaluer l’ensemble de la capacité d’intervention en cas de déversement, jugée déficiente par le comité sénatorial de l’environnement en juin 2010.


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