Imaginons la situation suivante : vous êtes directeur des finances d’une importante entreprise et vous apprenez qu’un scandale s’est produit dans le remboursement de frais de déplacement d’un des employés. Vous en avisez vos proches collaborateurs à l’exception du PDG qui défend le fait qu’il ne savait rien de cette affaire devant les membres du CA…Une histoire plutôt insolite, me direz-vous, et à raison!
Eh bien, il semble qu’une telle histoire se serait produite dans les officines de Stephen Harper, concernant l’affaire Duffy. En effet, selon l’ex-chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, pas moins de cinq personnes influentes de l’entourage de Stephen Harper étaient informées de la magouille qu’il avait manigancée pour cacher le fait qu’il avait lui-même payé les 90 000 $ réclamés au sénateur Duffy.
Ces personnes sont Ray Novak, le nouveau chef de cabinet de Stephen Harper, Benjamin Perrin, conseiller juridique du premier ministre, David van Hemmen, qui travaillait, jusqu’au déclenchement de la campagne électorale, pour le ministre des Finances Joe Oliver, Chris Woodcock, directeur des enjeux au bureau du premier ministre, et Stephen Lecce qui a participé aux discussions par courriel lorsqu’il était question que le Parti conservateur éponge la dette du sénateur et qui fait partie de l’équipe de campagne conservatrice actuelle.
Dans ces circonstances, y-a-t-il quelqu’un de sensé qui croirait qu’aucune de ces personnes n’ait soufflé mot de cette affaire au premier ministre? À vous de répondre…
Une deuxième vague orange au Québec?
Deux chiffres attirent particulièrement mon attention dans le dernier sondage Léger réalisé ente le 10 et le 12 août. Au chapitre sur les intentions de vote au Québec, le NPD obtient 40 % et le Bloc québécois, 21 %, soit le même pourcentage que les libéraux.
Si la tendance se maintient, comme dirait l’autre, les Québécois maintiendraient leur appui au NPD sans la présence de Jack Layton à qui les analystes attribuaient la vague orange en 2011. Alors, la question se pose : pourquoi le NPD de Mulcair maintient-il une telle avance sur le Bloc dans les intentions de vote des Québécois?
J’ose avancer une réponse. D’une part, les Québécois, comme la plupart des Canadiens, souhaitent un changement à Ottawa, le gouvernement Harper ayant atteint le bout du rouleau. D’autre part, il semble qu’aux yeux des Québécois, le NPD soit le plus en mesure de défendre leurs intérêts à Ottawa.
À ce sujet, je me permets une petite réserve. Considérant le fort appui du NPD en Colombie Britannique, à savoir 36 %, je me demande comment Thomas Mulcair réussira à concilier les intérêts aussi variés des électeurs du Québec avec ceux de la Colombie Britannique. À cet effet, je miserais plutôt sur le Bloc québécois qui n’a pas à faire face à un tel dilemme!
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2 commentaires
Marcel Haché Répondre
19 août 2015« À cet effet, je miserais plutôt sur le Bloc québécois qui n’a pas à faire face à un tel dilemme ! » Henri Marineau.
Quel dilemme !? Réconcilier les discours aux électorats différents du Québec et du de l’Ouest canadien en particulier ? Pas un gros-gros problème ! Lorsqu’il était le parti de gouvernement, le P.L.C. n’a fait que cela, parler des deux côtés de la bouche, cela pendant des décennies, selon qu’il s’adressait à l’un ou l’autre des électorats. La force politique du « Canada central », Québec-Ontario, qui a si longtemps dominé le Canada, a été bâtie sur d’astucieux mensonges.
Je voterai Bloc comme vous, Henri Marineau, mais…
Mais le « dilemme » du Bloc n’est pas moins grand que celui du N.P.D. La « défense des intérêts du Québec » est un thème aussi porteur pour un parti fédéraliste qu’un parti indépendantiste. Le Bloc n’est pas seul sur cette ligne, quoi qu’en pense Gilles Duceppe. Et d’autant plus… eh oui, d’autant plus qu’advenant une remontée bien improbable du Bloc, (plus qu’improbable…) le gouvernement de lâches qui président aux destinées de la province de Québec pourraient bien s’en mêler et se mettre à distinguer ceux qui seraient les plus aptes à mener cette « défense » à Ottawa. Le Bloc pourrait être trahi par Québec.
Ce n’est pas demain, en effet, que la gang à Couillard appuierait la gang à Duceppe, ou alors les deux politiciens seraient mûrs pour faire partie du Cirque du Soleil. Parce que ce n’est pas demain non plus que le West Island appuierait le Bloc !
La gang à Couillard, c’est le triomphe du West Island à la grandeur du Québec, c’est-à-dire le triomphe de tout ce que Nous sommes capables de produire d’anti-Québec, c’est-à-dire la jonction des deux électorats bâtards, franco et anglo. Jonction qu’il serait par ailleurs si facile à mettre en échec, pour autant évidemment que les indépendantistes aient autant de nerf que de fidélité.
La gang à Mulcair, et tout le bataclan d’une première puis d’une deuxième vague orange, c’est la même jonction en action et le même triomphe (probable) sur la scène fédérale.
La fidélité des indépendantistes va être mise à bien plus rude épreuve qu’il n’y paraît à l’été 2015 .P.K.P. pourrait bien n’être qu’une embellie, magnifique par ailleurs. Wake up !
Archives de Vigile Répondre
18 août 2015Le seul et unique dilemme du Bloc est sa disparition .