Saint-Hubert et Max Gros Louis
Depuis quelques jours, on peut voir une figure dominante de la représentation des Premières Nations, Max Gros Louis, dans une publicité stupide à la télévision.
Dans cette annonce, Max Gros Louis nous montre son petit-fils, peut-être, avec lui dans un canot, revêtu du costume traditionnel, et grand-papa raconte ce qu’on attend d’un grand-père amérindien: le transfert des rites, des coutumes et des traditions. Jusque-là, on éprouve de la compassion. On se dit: quel bon grand-papa! Max raconte aussi qu’il aimait faire la cuisine. Enfin, un homme rose! Puis, se cachant derrière un boqueteau d’arbustes, tirant son cellulaire de sa poche, Max téléphone chez Saint-Hubert et commande deux poitrines avec salade «traditionnelle», on ne se serait pas attendu à de la crémeuse, bien sûr.
Femme d’Oka, voisine de Kanesatake, le regard posé sur les traditionnalistes en perdition, j’ai compris qu’il est là, dans cette publicité, le problème des Premières Nations. Dans le mensonge fait aux jeunes des réserves, dans le délaissement des traditions, dans la technologie qui a tué la nature, dans les cellulaires, les moteurs, les moto-neiges, les carcasses de chars, les cigarettes, les armes, et l’oubli des véritables traditions.
Cette annonce est représentative de ce qu’il est advenu des réserves, des clans, des tribus. Le détournement des traditions. Le revirement des traditions autochtones pour s’arrimer aux traditions nord-américaines. Max Gros Louis a prouvé dans cette publicité ce que nous redoutions tous: la mort des traditions autochtones. Un divorce d’avec la Nature. Un bond dans l’industrialisation et les menteries des adultes. Les Premières Nations ont, selon moi, le devoir de protéger les lacs, les rivières, les forêts et les enfants. En appelant chez Saint-Hubert. Max Gros Louis a prouvé qu’il faut renforcer les Nations autochtones si l’on ne veut pas tous crever.
Saint-Hubert et Max Gros Louis
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9 commentaires
Marie-Hélène Morot-Sir Répondre
4 avril 2010Il suffit d'aller visiter le petit musée qui se trouve au sous-sol du nouveau et très moderne hôtel Wendat à Lorette, hôtel destiné aux touristes, pour avoir le coeur serré devant la désinformation que recèle la partie historique, fort succincte en plus, de ce musée .. Les touristes sont en général des personnes ouvertes, qui ont envie d'apprendre les moeurs des pays qu'ils visitent, et beaucoup sont intéressés par l'Histoire du passé .. Dommage de les laisser repartir en ayant une telle idée fausse de ce peuple Wendat, et de ses rapports si amicaux et affectifs avec les Français de l'époque de la Nouvelle France, à un point tel, que c'est ce peuple lui-même qui leur avait demandé qu'ils les emmènent à Québec, sous la protection de leur fort, lorsque en 1650 les tribus Odinossonis avaient juré l'extermination totale des Wendat.. C'est ainsi que le 10 juin 1650, le père Ragueneau les emmène à Québec, où ils pourront plus facilement être protégés par les Français, et leur difficile voyage depuis les rives du lac Huron s'achèvera seulement le 28 juillet ..
Aprés bien des tribulations d'abord sur l'île d'Orléans, les Jésuites ont concédé par la suite ce terrain, en septembre 1673 afin que le peuple Wendat puisse enfin reprendre racine pour de bon, et c'est le père Chaumonot qui en 1674 a fondé Notre Dame de Lorette, donnant ce nom qui était celui d'une chapelle existant à cette époque en Italie.
A Ouhgo, Au sujet du béret dont vous parlez avec raison, puisqu'on le donne comme un stéréotype typiquement français, il est intéressant de savoir, que ce béret ( mot d'origine occitanne) s'appelle le béret basque, même s'il est plutôt d'origine béarnaise, et n'était donc porté à l'origine que dans cette unique région du sud ouest de notre pays, principalement par les bergers dans les montagnes .
Pourquoi est-il devenu un tel stéréotype de tous les Français en général ? .. Sans doute parce qu'il avait été adopté par les résistants français au cours de la guerre 39/40, il est toujours porté par les chasseurs alpins du fait qu'il protége bien de la pluie, mais surtout peu à peu d'autres personnes l'ont aussi adopté à une époque, tels les réalisateurs de cinéma , les artistes et les intellectuels.. Y compris d'autres que des Français tel Che Guevara.. Puis on a vu des bandes dessinées nous croquer ainsi en rajoutant la baguette sous le bras .. et cela s'est finalement bien ancré dans l'imaginaire général.
Jean-François-le-Québécois Répondre
10 mars 2010@ Francine Allard:
«Max Gros Louis a prouvé qu’il faut renforcer les Nations autochtones si l’on ne veut pas tous crever.»
Ah? Vous voulez dire, parce que les autochtones, ont un mode de vie plus près de la nature, et qu'il veulent la protéger?
Je ne sais trop...
Max Gros-Louis est l'ex-chef de la réserve huronne de Wendake. Il passe ses hivers en Alberta, où il possède un ranch. Le genre de propriété qui vaut très, très cher...
Nos amis les autochtones, aujourd'hui, utilisent les véhicules automobiles comme nous tous. Et certains, en possèdent plusieurs. De ce côté-là, ils contribuent tout autant que nous à l'émission de gaz à effet de serre.
On pourrait parler du fait, aussi, que certains d'entre eux chassent à l'année longue, même pendant les périodes où les autres chasseurs doivent laisser les populations animales se renouveller.
En outre, on pourrait mentionner le fait que leur consommation d'électricité est gratuite; et qu'ils ne contribuent pas aux sacrifices que nous devront faire, pour faire face à l'alarmante situation économique (une récession et une dette colossale), car ils ne paient aucune forme d'impôt...
Jean-Yves Durocher Répondre
9 mars 2010Ça vas pas les biens pensants de la pensée granole?
Max (je le connais et je connais les Sioui) fait une pub 100% Québécoise, donc dit que pour lui la nation Huronne Wondat est Québécoise et vous le traitez d'aculturé!
Vous voulez quoi au juste? Qu'il en fasse une pour Tim Horton à la place?
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2010Bonjour Mme Allard,
Et bien notre bon vieux « kid kodak » se fait voir encore une fois... c'est désolant effectivement qu'il véhicule cette image tellement stéréotypée des indiens et en particulier les hurons. Mais c'est l'image que les médias aiment bien véhiculer. Je trouve triste qu’il en soit rendu la!
Un point par contre m'a fait sursauter dans votre article. Notre réserve ne ressemble en rien à Kanesatake et Kahnawake. Si vous passiez à Wendake en auto vous seriez surpris d'y être si ce n'était des affiches qui indiquent que vous y entrer. Des amis de Montréal sont venu me visité, ici a Wendake, dernièrement et étaient totalement surpris de la beauté de notre communauté. Eux également m'ont mentionné comment c'est à Kanesatake et Kahnawake. C'est en grosse partie grâce à Max Gros-Louis que nous avons une belle communauté sans carcasses de char et de smoke shack au 50 mètres. Mais il semble avoir oublié son combat de jadis.
Mon plus grand souhait est qu'un jour ont cesse de véhiculer ces images et messages stéréotypés et qu’ont montrent aussi les belles réussites que les Wendats (hurons) ont accomplies.
Bien à vous,
Robert Bastien
Fière membre de la nation Huronne-Wendat
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
9 mars 2010Eh ben voilà: Max joue aux Indiens! D'ailleurs, le jeu de ces pubs St-Hubert n'est-il pas justement de verser ses cachets à l'oeuvre de la fibrose kystique? C'est du théâtre!... D'ailleurs, nous devrons bientôt acquérir ce sens de l'humour pour ne pas tous mourir du coeur en parlant de notre culture d'expression française qui fond comme neige au... mois de février. Comme les Français se moquent maintenant du béret, les Espagnols de la paëlla vide frigo, les Anglais du parapluie, ou les Canadiens du panache d'orignal.
Il y a pire messager, qui se croit légitime, mais qu'on devrait soupçonner: Un journaliste qui se fait passer pour un économiste, Gédrald Filion, à Radiocadenas, ne passe pas un jour sans saliver mousseux en relevant une nouvelle tuile, réelle ou fictive, que subirait Toyota! Quelles sont ses motivations pour refaire toujours en gestes et inflexions de la voix, la saynète de la pédale qu'on a pressée, qui n'a pas obéi au relever du pied, qui a mené la TOYOTA, à 200/hre, les sueurs froides, les dépassements intempestifs involontaires, les frôlements de trottoirs sous les cris désespérés d'un chauffeur à bout de nerfs? Mme Dussault l'écoute chaque jour en bâillant mais lui, il termine toujours son récit en nage... Conduit-il déjà un Cadillac ou aspire-t-il désespérément à s'en faire payer une par la moribonde GM?
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2010Max joue aux Indiens. Il a plus de sang français dans ses veines que l'immense majorité des 62 millions de Français. Pourtant, ces derniers sont en pâmoison devant le grand Indien d'Amérique! lol
http://www.vigile.net/Max-joue-aux-Indiens
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2010En effet, il est assez désolant de voir Max Gros-Louis se déshonorer à ce point et renier tout ce qui a fait son combat pendant des décennies.
Nous assistons de plus en plus à la désintégration de la culture canadienne-française, québécoise et autochtone.
Nous serons bientôt tous des androïdes, des robots à la solde des grands marchands de ce monde.
Archives de Vigile Répondre
9 mars 2010Bonjour Francine,
Votre texte est d'une justesse sans doute insoutenable - pour les bien pensants!
Pendant quelques années, j'ai enseigné (les mathématiques) dans une école
secondaire qui desservait justement la communauté amérindienne d'Oka. Je
dis bien "Oka" car c'est le vocable utilisé par les intéressés. Comme exemples
de déculturation, on ne faisait pas mieux. J'en donne UN exemple, entre mille,
pour bien enfoncer le clou en ce qui a trait à cette tragédie:
Deux dames amérindiennes de la réserve, avec certifications en pédagogie,
et tout et tout avaient élaboré un programme de langue et culture mohawk,
le tout financé par la commission scolaire et le gouvernement péquiste. Arrive
le jour des inscriptions => nombre d'étudiants qui se sont inscrits dans ce
programme? ZÉRO + ZÉRO = ZÉRO Faut-il que je répète?? Je me souviendrai
toujours de l'expression tragique sur le visage de ces deux dames. C'est leur
"génération montante" qui venait de leur porter le coup le plus bas que l'on
puisse imaginer. J'entends d'ici (2200 km du Québec) les atermoiements des
bien pensants!!! Eh bien non, ni l'une ni l'autre n'a blâmé quelque blanc que
ce soit. Elles ont remballé leur matériel, et je ne les ai jamais revues.
Alors, que c'est-il passé? Déculturation! Ces jeunes Mohawks ne voyaient
leur culture qu'à travers les activités financées, sur une base routinère, par
les officines du fédéral. Celui-ci a intérêt à maintenir ces activités à un niveau
de stérilité qui facilite le contrôle réel qu'en fin de compte il exerce. "Mon Dieu!
Quelle horreur", se disent les bien pensants et autres carriéristes. "Et ça vient
d'un ingénieur!? Ces gens n'ont pourtant aucune sensibilité sôôôciale!!" Oui,
mais moi, j'ai vu - sur le tas - ce qui en était. Francine aussi. Sortez de vos
bureaux, laissez vos graphiques (fictifs d'ailleurs).
Y a-t-il une solution? ... Hmmm, faudrait revenir à la "Grande Paix de Montréal".
L'alliance entre les autochtones - de souche amérindienne et de souche
française, métissage en prime - permettrait à la population double que nous
sommes de sortir de l'ornière dans laquelle nous sommes. Problème, c'est qu'il
y a trop - vraiment trop - de membres de ces deux peuples qui collaborent avec
ceux qui "divisent pour régner". Le reste, dors devant sa grosse TiVi, dans le
plus grand confort, et la plus grande indifférence. On a ce qu'on mérite.
Claude Jodoin Ing., Amérique Française
P.S.: Allez voir ce site, lisez ce texte, réfléchissez-y, oh, bourgeois tout confort!
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2010/02/24/d2a471535d97787a1ceb65ade91e2904.html
Archives de Vigile Répondre
8 mars 2010Et dans la pub, il y a de la désinformation. Le territoire ancestral des Hurons n'est pas situé au Québec, mais à la Baie Georgienne, en Ontario.
Quant à ce territoire de chasse équivalant au parc québécois des Laurentides qui leur a été accordé par un ci-devant traité (c'est ce qu'a statué la Cour suprême), on peut aussi se questionner. Selon la plupart des historiens, le «traité Murray» était en fait un sauf conduit accordé par les troupes de Wolfe aux Indiens et aux miliciens (les canadiens français du temps) qui rentraient chez eux après la défaite des Français.