Uber ne roule pas sur l'or. L'entreprise américaine, spécialisée dans le transport de particuliers par VTC, est partie pour perdre autour de 3 milliards de dollars cette année, après 2 milliards de dollars de pertes en 2015, d'après les informations de BloombergBusinessweek. Au troisième trimestre 2016, elle a enregistré une perte de 800 millions de dollars. Si l'on y ajoute les six premiers mois de l'année, ses pertes s'élevaient déjà à 2,2 milliards de dollars fin septembre. Sur la même période, Uber aurait engrangé un chiffre d'affaires de 3,76 milliards de dollars, après paiement de ses chauffeurs.
Ces informations sont révélées quatre mois après l'arrêt d'Uber en Chine. Malgré le potentiel immense de ce marché, l'entreprise américaine a préféré s'en désengager, après y avoir investi beaucoup d'argent pour s'y développer. Début 2016, elle avait révélé perdre un milliard de dollars par an dans le pays. Uber a préféré céder ses activités à son rival Didi Chuxing, et a reçu en échange un milliard de dollars pour investir à l'international, ainsi que 17,5% du capital de la nouvelle entreprise issue de cette fusion.
Les informations de BloombergBusinessweek prouvent néanmoins que les autres activités d'Uber sont elles aussi très couteuses, et que le seul de rentabilité est encore loin. Les pertes du troisième trimestre ont en effet été enregistrées après la vente des actifs d'Uber en Chine à Didi Chuxing. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a pourtant plus que triplé par rapport à la même période en 2015, atteignant 1,7 milliard de dollars.
Tensions législatives
La Chine n'est pas le seul souci d'Uber. Le géant américain du transport doit affronter la concurrence d'autres entreprises dans le monde, comme Ola (Inde), Grab (Singapour), Lyft (États-Unis) ou plus récemment Careem (Émirats Arabes Unis). Uber est aussi sous pression réglementaire dans plusieurs pays dans le monde. Son service UberPop, qui met en contact des conducteurs particuliers et des usagers, a été interdit en France, en Belgique et en Espagne. Uber est par ailleurs accusé de concurrence déloyale par les chauffeurs de taxi. En France, il fait l'objet d'une fronde de ses propres conducteurs, qui manifestent depuis la semaine dernière contre la baisse de ses tarifs.
Malgré ces difficultés, Uber prépare son avenir. La start-up a levé 8,7 milliards de dollars depuis sa création, auprès d'investisseurs convaincus que son modèle pourra être rentable un jour. Elle beaucoup investi dans les technologies de voitures autonomes, testant même un service de taxi sans conducteur à Pittsburgh, aux États-Unis. Uber a néanmoins été interdit de mener des tests similaires à San Francisco, faute d'autorisation adéquate et face aux risques pour la sécurité des autres conducteurs et des piétons. Valorisée à plus de 68 milliards de dollars, Uber pourrait enfin s'introduire en Bourse en 2017.
À visionner: Combien gagne un chauffeur Uber?:
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé