Un autre joueur de moins pour Harper

Peter MacKay n’écarte pas un retour en politique, plus tard

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Nous ne savions pas qu’il y avait des progressistes chez les conservateurs

Si Stephen Harper est réélu l’automne prochain, il comptera encore un poids lourd de moins dans son équipe conservatrice. Le ministre de la Justice Peter MacKay quittera la vie politique cet été. Il est le cinquième ministre à claquer la porte du Parti conservateur en vue de l’élection.

Âgé de 49 ans, père d’un enfant alors que son épouse Nazanin Afshin-Jam en attend un deuxième, Peter MacKay a évoqué des raisons « entièrement personnelles » pour expliquer sa décision de ne pas briguer de nouveau mandat. « Le temps est venu pour moi de me retirer de la vie publique et me concentrer sur ma jeune et grandissante famille », a-t-il résumé vendredi, visiblement ému de tirer un trait sur une carrière fédérale de 18 ans.

« Être père m’a montré à quel point le temps est éphémère et combien il est important de faire partie de la vie de vos enfants. Je veux profiter de chaque moment. Vous serez toujours un père ou une mère, mais vous n’êtes un parent que pendant une période relativement courte, a fait valoir M. MacKay. J’aime ce que je fais. Mais, en bref, j’aime plus ma famille. »

Le député et ministre de la Nouvelle-Écosse, dont les aspirations à la chefferie conservatrice ont fait l’objet de moult rumeurs, n’a justement pas fermé la porte à un retour en politique. « Ceci n’est pas un au revoir. C’est à bientôt », a laissé planer M. MacKay en terminant son discours ponctué d’émotion. C’est donc dire qu’il contemple une seconde carrière politique ? « Ce serait malhonnête pour moi de dire que je n’envisagerais jamais, jamais une carrière politique », a-t-il répondu plus tard aux journalistes, en évoquant d’autres ordres de gouvernement ou la mairie. « Mais ce n’est vraiment pas dans mes plans immédiats ou à long terme », a-t-il pris soin d’ajouter.

Peter MacKay était l’un des ministres de longue date de Stephen Harper. Les deux hommes ont concocté ensemble en 2003 la fusion de l’Alliance canadienne et du Parti progressiste-conservateur — que dirigeait à l’époque M. MacKay. Un événement « qui a sans aucun doute changé le cours de la politique canadienne », a noté le premier ministre.

L’heure des au revoir ayant sonné, M. Harper s’était rendu en Nouvelle-Écosse vendredi pour être aux côtés de son soldat. Au fil d’un discours truffé d’anecdotes personnelles sur l’amitié des deux hommes et de leur famille, M. Harper a salué un « grand homme public », une « personne formidable » et « une figure historique ».

Un autre départ

Au fil des derniers mois, une trentaine de députés conservateurs et quatre autres ministres ont annoncé qu’ils ne seraient pas de retour sur la ligne de front cet automne — John Baird, Shelly Glover, Diane Ablonczy et le Québécois Christian Paradis.

M. Paradis, 41 ans, et Mme Glover, 48 ans, ont comme M. MacKay des enfants — trois et cinq respectivement. M. Baird avait quant à lui expliqué vouloir, à 46 ans, un changement de carrière après avoir été ministre de quatre portefeuilles en neuf ans. M. MacKay a été ministre des Affaires étrangères, de la Défense et de la Justice — poste qu’il conservera jusqu’au déclenchement de l’élection.

La page se tourne pour le PC

Artisan de la naissance du Parti conservateur, Peter MacKay incarnait l’aile progressiste du mouvement. « Son départ symbolise la fin officielle de l’ère progressiste au sein du Parti conservateur », a commenté le libéral John McCallum vendredi. Quoique ce départ ne changera peut-être pas grand-chose, selon lui, car le Parti conservateur est « contrôlé par une seule personne, Stephen Harper, le moins progressiste ».

Son chef, Justin Trudeau, a dit comprendre la décision de M. MacKay, en tant que père de trois jeunes enfants. Le leader néodémocrate Thomas Mulcair a de son côté affirmé que « plusieurs personnes semblent quitter le navire de Stephen Harper ces jours-ci ».


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