Un conseil municipal extraordinaire pour statuer sur le sort de Claude Dauphin

« Je refuse de démissionner. Ma réputation est en jeu. Je n'ai rien à me reprocher » - Claude Dauphin

Corruption à la ville de Montréal



Le Conseil municipal s'est révélé trop divisé lundi après-midi pour accéder à la requête du maire de Montréal, Gérald Tremblay, de suspendre de ses fonctions Claude Dauphin, le président du Conseil municipal de la Ville de Montréal et maire de l'arrondissement de Lachine.
Un conseil municipal extraordinaire a donc été convoqué pour mardi après-midi afin de statuer sur le sort de Claude Dauphin.
M. Tremblay a expliqué qu'une enquête administrative menée sur Claude Dauphin par le contrôleur général de la Ville, Pierre Reid, avait révélé des faits troublants. Son dossier a été transmis aux autorités policières.
Le maire de Montréal n'a cependant pas fourni plus de détails sur les allégations visant le président du conseil municipal.
« J'ai informé Claude Dauphin que j'avais l'intention de demander au conseil de le suspendre de ses fonctions comme président du conseil municipal et qu'il se retire du caucus jusqu'à ce que la lumière soit faite sur ces allégations », a déclaré le maire de Montréal lors d'une conférence de presse.
Gérald Tremblay a également annoncé que Pierre Reid n'exercera plus sa fonction de contrôleur général, mais qu'il demeurera à l'emploi de la Ville.
Claude Dauphin refuse de démissionner
Claude Dauphin a aussitôt répondu négativement à la demande de démission du maire : « Je refuse de démissionner. Ma réputation est en jeu. Je n'ai rien à me reprocher ».
Pour le maire de Lachine, Gérald Tremblay cherche à faire diversion : « Le vrai dossier qui nous concerne aujourd'hui est : est-ce que oui ou non un élu a fait l'objet d'une enquête à son insu? Est-ce que mes communications en tant qu'élu ont été espionnées? »
Une nouvelle enquête de la Ville
Un dossier publié lundi matin dans le journal La Presse révélait que Claude Dauphin avait fait l'objet d'une enquête de la part de la Ville.
Cette enquête aurait été dirigée en 2010 par le contrôleur général de la Ville, Pierre Reid, et aurait ciblé un programme d'aide financière pour les entreprises de démolition et de décontamination qui favoriserait une entreprise en particulier, Mindev.


En entrevue au Réseau de l'information (RDI), Claude Dauphin affirme ne pas avoir été informé de cette enquête : « J'avais écrit au Directeur général de la Ville pour lui demander si un élu avait été espionné, vérifié, enquêté et si ses courriels avaient été consultés et la réponse a été catégoriquement non. »
Le maire de l'arrondissement de Lachine s'est également défendu des soupçons de collusions qui pèsent sur lui concernant l'entreprise Mindev : « Tout a été fait correctement. Nous n'avons rien à nous reprocher. Si c'était à recommencer demain matin, on referait exactement la même chose. »
Projet Montréal demande le renvoi de Pierre Reid
Projet Montréal demande au maire Tremblay d'agir au plus vite pour rassurer les Montréalais quant à l'espionnage des élus.
Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, va ainsi déposer lundi soir, à la séance du conseil municipal, une motion demandant le renvoi de Pierre Reid, le contrôleur général de la Ville.
Il est temps que Gérald Tremblay prenne ses responsabilités sur cette question de l'espionnage, qu'il assume sa fonction de maire de Montréal et qu'il commence par congédier Pierre Reid.
— Richard Bergeron

Richard Bergeron a, par ailleurs, mis en doute la légitimité du maire. « Le maire s'est d'abord attaqué au vérificateur général, a-t-il dit. Aujourd'hui, il s'attaque au président du Conseil. Le maire Gérald Tremblay, mais est-il maire d'ailleurs?, est en train de démolir, de déconstruire l'institution municipale, fonction par fonction. Tout ça à partir du comportement que s'est autorisé un personnage, Pierre Reid. »
Un feuilleton à l'Hôtel de Ville
En février dernier, le journal La Presse avait déjà révélé que le service des enquêtes internet de la Ville de Montréal avait mené une enquête intrusive et illégale en scrutant pendant près d'un an le contenu des courriels personnels de Jacques Bergeron, le vérificateur général.
Les enquêteurs de la Ville ont admis avoir surveillé l'ordinateur et les courriels de Jacques Bergeron pendant dix mois pour recueillir des informations sur des fraudes concernant l'attribution de contrats.
Une démarche qualifiée « d'illégale » et « d'espionnage » par l'opposition, qui soutient que la Ville n'avait pas le droit d'enquêter elle-même sur l'institution chargée de la surveillance des affaires municipales.
Radio-Canada.ca avec La Presse


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