Un dialogue de sourds

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Martin Coiteux prend les Québécois pour des imbéciles

Le Petit Robert définit le dialogue comme étant un entretien entre deux personnes ou encore comme étant le contact et la discussion entre deux parties à la recherche d'un accord ou d'un compromis.
Pourquoi vous parler de cela ? Tout simplement parce Martin Coiteux, président du Conseil du Trésor et ministre responsable de la révision des programmes du gouvernement Couillard, en appelle à un important dialogue social qui s'apparente beaucoup plus à un dialogue de sourds dont la conclusion est connue d'avance.
Les règles du jeu
Le problème n'est pas que Monsieur Coiteux invite la population et la société civile à exprimer leurs opinions. Le problème, c'est qu'il définit lui-même les prémisses de la discussion et ses conclusions. Un exemple ? Voici les quatre questions que l'on trouve sur le site web
- Quelles sont vos propositions afin de réduire, de façon durable, les dépenses publiques en fonction des priorités d'aujourd'hui ?
- Quelles sont vos suggestions afin que l'État fasse des économies récurrentes ?
- Quels programmes pourraient fonctionner autrement? De quelle manière ?
- Quels programmes et quels organismes ont perdu de leur pertinence dans le contexte d'aujourd'hui et pourquoi ?
Vous avouerez qu'il est assez simple de comprendre où la révision permanente des programmes nous mènera: une vague de compressions sans précédent dans nos services publics. Toutes ces questions parlent de réduction, d'élimination, de coupes. Cependant, aucune n'aborde une question pourtant essentielle : comment augmenter les revenus de l'État et renforcer nos services publics ?
L'éléphant dans la pièce
Pourquoi ne pas demander aux citoyennes et aux citoyens de quelle manière l'État pourrait aller chercher de nouveaux moyens financiers ? Pourquoi ne pas leur demander quelles sont leurs priorités et à quel programme ils tiennent ? Qu'est-ce que le gouvernement Couillard ne veut pas entendre en ne posant pas ces questions ?
Il existe de nombreuses façons d'éviter les solutions «faciles» privilégiées par l'État (compressions, tarification et privatisation des services publics). On pourrait introduire de nouvelles sources de revenus et ainsi en profiter, sans nuire à la croissance économique du Québec ni pénaliser les familles, les démunis et les contribuables de la classe moyenne.
Les travailleuses, les travailleurs et les familles du Québec ont assez fait les frais des compressions budgétaires par le passé ; prétendre qu'ils veulent encore une autre série de compressions relève de la fantaisie.
Un projet de société
Nous avons grand besoin d'un projet de société porteur de justice et d'équité. Nous devons investir dans nos services publics qui sont garants de richesse pour le Québec. Pensons seulement à l'impact économique des services de garde à la petite enfance à 7 $ ! Investir dans nos services publics nous permet d'assurer notre prospérité collective. Donnons-nous en les moyens !


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