Un ancien vice-président de Dessau a reconnu avoir versé un pot-de-vin de 25 000 $ pour obtenir le lucratif contrat de gestion du nouveau Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce, dans l’arrondissement de l’ex-maire Michael Applebaum.
La semaine dernière, l’ingénieur Patrice Laporte a plaidé coupable devant le conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) d’avoir «versé un montant de 25 000 $ à titre d’avantage, ristourne ou commission, en vue d’obtenir un contrat de la Ville de Montréal».
Selon la plainte du syndic de l’OIQ obtenue par Le Journal, le pot-de-vin a été versé par M. Laporte entre juillet et décembre 2010, alors qu’il était directeur général de la firme SOGEP, à l’époque une filiale de Dessau spécialisée dans la gestion des équipements publics.
Or, SOGEP avait remporté en juin 2010 un contrat de plus de 3 M$ auprès de l’administration Applebaum – M. Applebaum était alors maire de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) – pour gérer le Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce, qui a été inauguré en janvier 2011.
La plainte du syndic de l’OIQ ne nomme pas la personne ou l’organisme qui a reçu le pot-de-vin de 25 000 $.
Lors de l’audience la semaine dernière, la procureure du syndic et l’avocat de M. Laporte ont recommandé qu’il soit radié pendant six mois de son ordre professionnel.
Le verdict du conseil de discipline ne sera toutefois pas connu avant plusieurs semaines.
Soulignons que M. Laporte ne fait pas l’objet d’accusations au criminel dans ce dossier.
Dossier Applebaum
Ce n’est pas la première fois que le nom de M. Laporte est lié au dossier du centre sportif NDG.
Les enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) l’avaient ciblé dans le cadre de l’enquête criminelle concernant l’octroi de contrats dans l’arrondissement de CDN-NDG, alors dirigé par l’ex-maire Michael Applebaum.
Ce dernier a été arrêté en 2013 et fait face à 14 chefs d’accusation pour fraude, complot, corruption et abus de confiance relativement à des faits survenus entre 2006 et 2011.
M. Applebaum tente d’ailleurs de freiner son procès pour une deuxième fois en raison d’une divulgation de la preuve par la Couronne, selon son avocat.
Une première demande d’arrêt des procédures judiciaires en raison de délais «déraisonnables» avait échoué en juin dernier.
Outre l’ex-maire, un ancien conseiller municipal, Saulie Zajdel, et le responsable des permis dans CDN-NDG, Jean-Yves Bisson, avaient également été arrêtés par l’UPAC dans le cadre d’une enquête concernant des changements de zonage pour des projets immobiliers.
M. Zajdel a plaidé coupable à des accusations de corruption et d’abus de confiance en mai 2015, tandis que M. Bisson a reconnu sa culpabilité pour corruption dans le cadre d’une fraude contre le gouvernement.
Au moment d’écrire ces lignes, l’avocat de M. Laporte, Me Alain Longval, n’avait pas rappelé Le Journal.
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