Un mammifère familier à poils doux sur la langue...

Insolites....


J’ai travaillé comme une personne de couleur jusqu’aux petites heures du matin sans faire de bruit car les murs en carton de mon appartement ont des oreilles. Ma voisine, qui est née de parents malentendants, possède une ouïe aussi développée que celle de mon petit mammifère familier à poils doux qui dort en boule sur mon meuble destiné au coucher et qui est bas sur pattes puisque je suis une aînée de petite taille aussi têtue que l’hybride femelle de l’âne et de la jument.
Je devrais être fatiguée or j’ai de petits insectes dans les jambes et une faim de mammifère carnivore. Malgré mon mètre cinquante et mon âge avancé, je suis aussi forte qu’un artiodactyle ruminant. J’empoigne un siège à pieds, à dossier et sans bras, je grimpe dessus à la vitesse d’une lumière intensive et brève. J’attrape la boîte de biscuits. Je m’en fourre deux ou trois dans la bouche. Je les ai bien mérités. Oh la, la, la ! Je deviens rouge comme le fruit d’une plante potagère. J’étouffe ! Au secours !
Ma voisine, qui a l’ouïe fine et qui est fine comme un insecte volant, colle son nez sur la vitre de la fenêtre et m’aperçoit en train de me débattre tel un personnage représentant le mal dans l’eau bénite et n’hésite pas à entrer chez moi par effraction, ce qu’elle fait quotidiennement car son métier consiste à s’approprier le bien d’autrui.
Ma grasse voisine m’assène une violente claque dans le dos laquelle suffit à me faire recracher les trois biscuits et mes dents. Pour me rasséréner, elle me prépare un café très foncé qui fait contraste avec sa peau blanche de personne issue de l’immigration atteinte d’albinisme. Malgré son aspect saisissant et ses occupations peu recommandables, ma voisine est d’une douceur de petite brebis quand on sait la caresser dans le sens du poil.
À mâchouiller avec elle mes langues de mammifère familier à poils doux et à boire du café foncé, je me sens comme un vertébré muni de nageoires dans l’eau. Des larmes de grand reptile amphibien me montent aux yeux. Pour peu, je me mettrais à pleurer comme le petit de la vache. Mais, j’ai d’autres mammifères familiers à poils doux à fouetter !
Je suis employée comme personne de couleur dans une importante maison d'édition.
C. Moreno en réaction au ["politiquement correct dans l'usage de la langue"->38488].

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
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