Un nationalisme économique fort: Seul antidote au mondialisme

Chronique de Peter Benoit

Il se passe beaucoup de choses au Québec et ailleurs en ce moment; certains états se renforcent et d'autres s'affaiblissent avec la géopolitique mondiale qui n'est jamais très loin... Bon, il y a le méchant Trump et les Américains qui sèmeraient la pagaille partout sur le globe; ce qui ferait du Canada et du Québec des victimes bien innocentes.  Mais il y a beaucoup plus que cela.


En fait, les Américains viennent de s'apercevoir en leur grand étonnement qu'ils n'ont plus l'hégémonie militaire sur cette planète; les escarmouches en Syrie et ailleurs ainsi que le dialogue de sourds.avec la Corée du Nord ont montré que les Russes ont maintenant l'avantage sur les missiles et leur guidage, les armes tactiques de combat (blindés, hélicoptères de combat, défense anti-aérienne, etc.).  De plus, les Russes s'approchent à vitesse grand V de la légendaire puissance aérienne américaine et, ce, sans compter sur les Chinois et leur immense infanterie.  Il n'est plus certain que les USA puissent sortir victorieux d'un éventuel conflit; le monde a effectivement changé...


Et si ce n'était que cela,,, Les Américains voient également l'hégémonie de leur dollar s'effriter devant la chute annoncée de la demande mondiale de pétrole dans un horizon de 3 à 5 ans.  Le développement des énergies renouvelables alternatives ne sont plus l'apanage exclusif des Américains.  Et la Chine qui entend devenir le chef de file dans la production de véhicules électriques:  Elle vise au moins 50% du marché mondial, rien de moins !


Évidemment, cette dernière menace a un important impact financier et obligerait les USA à un important repli stratégique comme l'avait fait la Russie avec la chute du mur de Berlin vers les années 1989-1991.  Plus crucial encore est le délabrement des infrastructures civiles (routes, ponts, ports et aéroports, etc.) américaines, négligées depuis au moins une trentaine d'années.  On pourrait également ajouter la délocalisation de pans entiers du secteur manufacturier aux USA comme autres inquiétudes; bref, les USA ne créent plus de richesses comme autrefois et, celles-ci sont largement accaparées par les riches et très riches.


C'est dans ce contexte que Trump a été élu et qu'il devait agir. Son plan original, soit le discours de West Palm Beach avant son élection à la présidence, résumait bien la situation:  Il y a lieu de redresser l'Amérique en proposant un programme audacieux d'infrastructures, de freiner l'exode des emplois manufacturiers et rendre plus étanche les frontières pour éviter la dilution de la richesse, alors qu'aucun état ne peut accueillr toute la misère du monde.


Tout cela est bien beau, mais Trump doit affronter l'ennemi auquel il ne s'attendait pas:  Le complexe militaro-industriel américain et leurs représentants que l'on désigne souvent par l'état profond; ce complexe ayant sa source suite au New Deal de Roosevelt dans les années 30 et la deuxième guerre mondiale.  Ces entreprises du complexe militaro-industriel ont alors bénéficié de largesses sans précédent du gouvernment américain; des profits juteux et gigantesques ont alors été engrangés.


C'est ainsi que la société américaine évoluera désormais: Guerres, Fortes dépenses militaires et développement de technologies de pointe, Retombées civiles avec d'importantes applications, Croissance de la demande intérieure, Stagnation, Guerres...  Et le cycle recommence. 


Cet état profond a la doctrine qu'il n'existe qu'un seul monde:  Un monde qui n'utiliserait que le dollar américain dans le commerce mondial de sorte que la dette américaine puisse s'exporter, se répandre et être supportée presque sans limites par l'ensemble de la planète; ce qui assurerait la pérennité du complexe militaro-industriel américain.  Et comme cela n'était pas assez, la propagation de l'anglais et sa culture américaine, la mise en place du "common law" comme arbitrage international et toute la rhétorique mondialiste pour venir tout cimenter le tout...


Trump doit donc composer avec l'état profond américain et manoeuvrer pour faire avancer ses objectifs de repositionnement stratégique des USA; à ce titre, Trump a une vision à long terme beaucoup plus articulée que bien de ses prédécesseurs, contrairement à ce que l'on pouvait penser.  Évidemment, dans ce contexte et compte-tenu de la mécanique électorale américaine, Trump doit faire des gains et rapidement: Le Canada et le Mexique deviennent donc des cibles faciles.


Pour le Canada, la liste s'allonge déjà assez rapidement:  Droits sur le bois d'oeuvre, les avions de Bombardier, les simulateurs de vol (CAE), menaces sur les quotas de lait, volaille et oeufs, les géants américains comme Netflix, etc...  Et cela est sans compter sur les proies faciles déjà avalées: Tembec par Rayonier, Rona par Lowes, le chemin de fer CN qui devient de plus en plus américain (Bill Gates) et autres,  Sans oublier la fusion Metro-Jean Coutu directement liée à la pénétration des Américaines Costco et Wal-Mart qui détiennent déjà 20% du marché canadien; l'avenir s'annonce très difficile pour Loblaws (Provigo) et Sobeys (IGA).


Évidemment, la presse locale et nationale peut bien démoniser Trump, mais il demeure une chose:  C'est d'agir de façon très désinvolte que de s'asseoir sur ses lauriers en pensant que l'on va exporter aux USA sans limites et sans efforts, surtout que l'essentiel des exportations canadiennes se dirigent vers les USA.  Il est manifeste de voir la décontenance du Canada qui s'est ainsi placé en position de faiblesse; c'est comme si une entreprise n'avait qu'un seul client ou qu'une ville n'avait qu'une seule usine.  Ainsi, le Canada est donc en très grand danger de dislocation tel un dinosaure qui voit apparaître le fameux astéroïde destructeur il y a 65 millions d'années...


Et le Québec ?  On voit bien la panique à signer et approuver des ententes de libre-échange pour diversifier enfin les exportations afin de minimiser les impacts du durcissement américain; le Canada fait aussi la même chose et il n'y a donc pas de temps à perdre, pas de temps au débat démocratique pour des traités qui seront mal ficelés puisque dépourvus de la sagesse du peuple.  Entre autres choses, l'improvisation tiendra lieu de discipline comme on le voit avec le cannabis; le Canada aura besoin de beaucoup d'argent,


Dans ce contexte où le Québec n'a rien à gagner des USA à court et moyen terme et encore moins du Canada qui en aura plein les bras uniquement à protéger l'Ontario avec son industrie automobile qui disparaîtra d'ici 2025 et soutenir l'Alberta avec son secteur pétrolier en déclin absolu à partir de 2020.  Le Canada va donc cannibaliser tout ce qu'il peut du Québec qui se retrouvera plus qu'à son tour avec la courte paille...


Il est donc urgent que le PQ et Lisée orientent leurs discours vers un nationalisme économique fort qui transcende ce que sont les Québécois: Un peuple ingénieux, innovateur et débrouillard; fruit d'un isolement économique délibéré de la nation canadienne oppressante.  Il faut positionner le Québec dans ses différences, source de valeur ajoutée et d'avenir avec audace et courage.


Un discours de nationalisme économique fort permet de contrer l'immigration effrénée, suicidaire et coûteuse par un discours de création de richesses.  On veut créer de la richesse, pas des ghettos !  Il faut un plan économique stratégique c'est-à-dire qu'il faut agir et avoir une vision à très long terme de nos actifs collectifs.


Un discours de nationalisme économique fort permet de contrer le discours fédéraliste dominant:  Il est temps de faire maintenant ressortir les risques élevés d'appartenir au Canada.




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2 commentaires

  • Jean Lespérance Répondre

    23 décembre 2017

    Tout le pays est inondé de propagande mensongère pour nous faire croire que les traités de traîtres nous donnent accès à un plus grand marché alors qu'il n'y a rien de plus faux. Avec ou sans traité, notre marché c'est la planète entiere. Les traités ne font que permettre la disparition de nos marchés parce dans les traités, il n'y a aucun échange. Il n'y a que permission de produire à l'extérieur sans l'obligation de payer  une douane si minime soit-elle. L'Union Européenne n'est pas une union de pays mais une union de multinationales dans plusieurs pays. Les prédateurs de cette union de voleurs, d'escrocs appuyés par les grands banquiers véreux , manipulent l'information sur toute la planète à leur guise, alors les ignorants ne perçoivent pas les plans diabolioques qui les concernent. Le grand plan est de faire de tous les ouvriers des crève-la-faim ou des miséreux sans pouvoir d'unité afin de les utiliser pour enrichir une poignée de multimilliardaires sans conscience et sans scrupule.


    Un nationalisme fort n'est pas suffisant, il faut dénoncer, informer le monde entier du but visé par cette Union Europaïenne. Il faut poser la question suivante à nos deux de pique qui nous gouvernent : qu'entendez-vous faire pour détruire cette union de multimilliardaires qui concentre le pouvoir économique entre les mains de quelques uns?  


  • Michel Matte Répondre

    4 octobre 2017

    C'est un portrait très juste de la situation. Jane Jacobs a fait un constat semblable en 1980 dans un essai qui n'a pas perdu de son actualité:


    http://marccollin.ca/La_question_du_separatisme.pdf


    Selon Jacobs, les économies canadienne et québécoise sont des économies coloniales basées sur l'exploitation des ressources et dépendantes des capitaux étrangers.  C'est ce qui explique notre déclin économique depuis belle lurette. Elle oppose à ce modéle, l'exemple de la Norvège qui a développé un secteur manufacturier innovateur et a prospéré après son indépendance de la Suède.


    Il semble que nos dirigeants sont des mollusques face aux demandes des États-Uniens. Pourtant Trump a laissé la porte ouverte à plus de fermeté en disant que les dirigeants devaient défendre leurs intérêts nationaux quitte à rejeter l'ALENA et affirmer la souveraineté du Cannada en attendant celle du Québec.