Un véritable parti national

Un parti de "tourneux de page", au service des ploutocrates québécois.




Il y a des moments dans l'histoire d'un peuple où l'on doit pouvoir s'élever au-dessus des vieilles querelles pour affronter, ensemble, les problèmes graves qui menacent son avenir. Le Québec en est là.
Les Québécois le sentent, eux qui sont désabusés non seulement à l'égard du gouvernement en place, mais aussi de la solution de rechange. Lorsque CROP leur a demandé, le mois dernier, lequel des chefs de parti ferait le meilleur premier ministre, un tiers des personnes interrogées ont refusé de se prononcer. Un tiers!
Les deux principaux partis politiques ne se distinguent, pour l'essentiel, que par leur position sur la question nationale. Or, la plupart des citoyens ne voient plus cette question comme prioritaire. À 34% d'appui dans le plus récent CROP, la souveraineté est au plus bas.
Tandis que libéraux et péquistes se couvrent de boue à l'Assemblée nationale, les Québécois constatent chaque jour que les réseaux d'éducation et de santé sont de moins en moins capables d'accomplir leur mission, malgré les sommes colossales qui y sont investies. Les citoyens savent aussi que leur gouvernement se trouve dans une impasse financière et que la situation ne fera que s'aggraver.
D'où l'idée d'un nouveau parti, coalition de souverainistes et de fédéralistes prêts à mettre la question nationale et leurs différends au congélateur pour prendre à bras-le-corps les problèmes qui freinent le développement du Québec. C'est ce à quoi travaille depuis plusieurs mois, discrètement, l'ancien ministre François Legault: un véritable parti national.
De prime abord, l'hypothèse séduit. À la Question du jour posée mercredi sur Cyberpresse, 61% des 38 800 répondants se sont dits intéressés à voter pour une telle formation.
La création d'un tel mouvement est-elle souhaitable? Absolument. L'événement aurait le potentiel de débloquer notre système politique et d'offrir aux Québécois la troisième option à laquelle rêvent un grand nombre d'entre eux.
La transformation de ce mouvement en parti capable de rivaliser avec le PLQ et le PQ est-elle réalisable? La tâche serait considérable et la route semée d'embûches. Il faut aussi se demander si les Québécois seraient prêts à confier à la nouvelle formation un mandat clair en faveur des réformes nécessaires; rien n'est moins sûr.
La rumeur veut qu'un des obstacles à l'accouchement du mouvement soit l'absence de têtes d'affiche fédéralistes prêtes à endosser publiquement la démarche. Il ne peut évidemment pas y avoir de coalition si des représentants d'un des camps refusent d'embarquer. Il serait très dommage que ce projet original ne puisse se concrétiser parce qu'aucune personnalité fédéraliste n'aura eu l'audace de saisir la main que tendent certains souverainistes.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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