Projet de loi 22

Une dette politique remboursée sur le dos de Montréal

Montréal vs Toronto



Je ne me souviens pas d'une réaction aussi forte d'un maire de Montréal que celle de Gérald Tremblay lors du dépôt du projet de loi 22 créant la 38e structure politique sur l'île de Montréal. Pour que le maire Tremblay décide d'élever le ton comme il l'a fait, cela témoigne de l'exaspération des Montréalais face au gouvernement libéral de Jean Charest.

La [lettre ouverte publiée le 4 juillet par les ministres Raymond Bachand et Nathalie Normande->7538]au en dit long sur le désir du gouvernement libéral de justifier l'injustifiable. La faiblesse de leur argumentation renforce d'autant plus la justesse de la critique du maire Tremblay.
Passons sous silence l'inévitable liste d'épicerie que les libéraux nous lancent toutes les fois qu'ils doivent expliquer leurs gestes envers la métropole. Soulignons simplement que cette liste contient beaucoup plus de promesses que de réalisations. Le gouvernement libéral peut bien se vanter des investissements normaux faits pour la métropole, il demeure que l'efficacité et la simplicité des structures décisionnelles sont aussi importantes que les projets d'investissements.
Or le gouvernement libéral ne semble pas se rendre compte de l'effet néfaste de ses actions pour la gouvernance de la métropole québécoise. Ce n'est pourtant pas un sujet mineur. La création d'un secrétariat d'agglomération, digne du contrôleur adjoint des affaires non transmises de la «maison qui rend fou» dans les célèbres Douze Travaux d'Astérix, alourdirait, encore une fois, la structure décisionnelle de Montréal. Pis, s'il voit le jour, ce secrétariat retardera inévitablement la prise de décisions et deviendra un autre nid à chicanes.
Aux yeux des ministres du gouvernement Charest, ce secrétariat est nécessaire pour rendre Montréal «démocratique». Du même souffle, ils insistent pour dire que ce ne serait qu'un cabinet de recherche. Mais pourquoi alors proposer qu'il ait une existence juridique autonome et distincte? Qui serait représenté à ce secrétariat et dans quelle proportion? Le flou de la ministre Normandeau à cet égard est inquiétant.
Il faut dire les choses telles quelles sont: ce projet de loi ne vise qu'à amadouer la base électorale du Parti libéral du Québec dans l'ouest de l'île de Montréal, fâchée de multiples décisions du premier ministre Charest. Toutes les justifications ministérielles ne changeront rien à cette réalité et notre métropole fait les frais de cette politique à courte vue. J'en appelle aux députés libéraux de Montréal, qui sont bien silencieux lorsque vient le temps de défendre la métropole.
Il faut aussi souligner la réaction de Mario Dumont dans ce débat. Fidèle à lui-même, M. Dumont se contredit et son incohérence trahit ses véritables objectifs. Lui qui s'était fait le porteur du projet «Une île, une ville» vise aujourd'hui les mêmes électeurs de l'ouest de l'île, ceux dont il espère obtenir l'appui politique et financier.
Montréal, notre métropole, mérite mieux que d'être sacrifiée sur l'autel des ambitions politiques partisanes du PLQ et de l'ADQ, car pendant ce temps, à Toronto...
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Martin Lemay, Député de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Porte-parole du Parti québécois pour la métropole


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