TRANSITION ÉNERGÉTIQUE QUÉBEC

Une nouvelle p.-d.g. à l’autonomie incertaine

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Suspect en partant






On sait maintenant à quel endroit et par qui sera dirigé le nouvel organisme Transition énergétique Québec (TEQ), mais des doutes persistent quant à son autonomie et à la portée de son action.


 

Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé vendredi que Johanne Gélinas assumera les fonctions de présidente directrice générale de la nouvelle entité crée pour coordonner les efforts gouvernementaux en matière d’efficacité énergétique. Cette ancienne commissaire fédérale à l’environnement et au développement durable au Bureau du vérificateur général du Canada, qui est actuellement associée chez Raymond Chabot Grant Thornton, entrera en poste la semaine prochaine.


 

Sa nomination a été annoncée dans le cadre d’un forum sur la transition énergétique organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). « Avec l’événement d’aujourd’hui, on apprend que l’industrie est peu ou pas au fait des possibilités d’efficacité énergétique. Donc on va avoir un gros travail d’éducation et de sensibilisation à faire », a déclaré la nouvelle p.-d.g.


 

Coordonner les efforts


 

Le TEQ a été instauré à la suite de l’adoption du projet de loi 106 sur la mise en oeuvre de la politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec. Cet organisme aura pour but de coordonner la mise en oeuvre des programmes d’efficacité et de transition énergétique du gouvernement. Il élaborera un plan directeur à tous les cinq ans dans le but d’atteindre les cibles fixées par Québec, l’objectif ultime étant de diminuer de 37,5 % les émissions de GES du Québec d’ici 2030, par rapport à 1990.


 

Lors d’une allocution prononcée vendredi, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a fait savoir que le siège social du nouvel organisme sera situé à Québec, mais qu’un « bureau important » sera établi à Montréal.


 

À son avis, la création de cette entité était indispensable pour unir les forces. « Il se fait de bonnes choses, mais aussi des choses pas toujours utiles », a-t-il admis lors de son discours, en précisant que 13 ministères et organismes différents sont actuellement impliqués dans la transition énergétique du Québec.


 

« On veut donc coordonner l’action de tous ces groupes pour avoir un meilleur impact, mieux collaborer avec les citoyens, les entreprises, les universités, et mieux utiliser l’argent des Québécois. »


  

Gestion du Fonds vert


 

M. Arcand a rappelé que le TEQ sera composé d’un conseil d’administration et d’une « table des parties prenantes », à laquelle siégeront des spécialistes du domaine énergétique qui ne sont pas à l’emploi du gouvernement ou d’un « grand joueur du domaine énergétique ».


 

Le TEQ ne sera pas responsable de la gestion du Fonds vert, dont l’allocation des sommes a été maintes fois critiquée par le passé. Un conseil de gestion créé à la suite de l’adoption, jeudi, du projet de loi 102, sera chargé d’affecter les sommes du Fonds vert et le TEQ en recevra une partie.


 

Le ministre Arcand prévoit que Transition énergétique Québec investira au moins 4 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années dans des projets liés à la transition énergétique.


 

Indépendance suffisante ?


 

La chercheuse principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, Johanne Whitmore, croit que la création du TEQ est justifiée, mais elle se demande si l’organisme, qui relèvera du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, aura l’indépendance nécessaire pour influencer l’action gouvernementale.


 

« C’est sûr qu’on avait besoin d’un organisme au Québec qui allait centraliser toutes les décisions sur l’énergie, dit-elle. Mais je pense que l’organisme aurait besoin d’un peu plus d’autonomie. »


 

Pour ce qui est de la gestion du Fonds vert, Mme Whitmore croit qu’il aurait été logique de la confier au TEQ, plutôt que de créer un autre conseil de gestion.


 

« On ne fait que doubler les structures en ayant plusieurs organismes de décisions sur les enjeux énergétiques. Le but, ce serait de concentrer les fonds et les capacités », juge-t-elle.


 

Une étape à la fois


 

Le président et chef de la direction de la CCMM, Michel Leblanc, voit pour sa part d’un bon oeil la création du TEQ et l’établissement d’un bureau montréalais. « Ce qui est important, c’est qu’il y ait un bureau d’affaires à Montréal, à proximité des entreprises et des sièges sociaux, pour que la relation soit fluide », affirme-t-il.


 

Selon lui, les grandes entreprises de la métropole vont « voir venir » les défis de la transition énergétique et pourront prendre les décisions qui s’imposent, mais il s’inquiète pour les PME.


 
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