Le plus haut tribunal du Pakistan a maintenu mardi l'acquittement d'une chrétienne accusée de blasphème.
Asia Bibi est maintenant libre de quitter le pays et de venir rejoindre ses filles au Canada, où elles ont déjà obtenu l'asile politique.
Les trois juges de la Cour suprême avaient réclamé «des preuves très strictes de blasphème» et n'en ont trouvé aucune, selon l'avocat de Mme Bibi, Saiful Malook.
Le juge en chef Asif Saeed Khan Khosa a dit que les accusateurs de Mme Bibi s'étaient rendus coupables de parjure et qu'ils auraient pu être incarcérés à vie si l'affaire n'était pas aussi épineuse.
+++ #AsiaBibi Ça y est : la Cour suprême du Pakistan a rejeté la demande de révision du jugement. Elle estime donc que l’acquittement qu’elle a prononcé concernant ce cas de blasphème est définitif.
Le juge Khosa a ajouté que «l'image de l'islam que nous présentons au monde me cause beaucoup de peine et de tristesse».
La plupart des preuves déposées contre Mme Bibi étaient douteuses et certaines semblaient même avoir été fabriquées, a dit le magistrat. Il a rappelé que le religieux qui a accusé Mme Bibi s'est contredit, ce que personne n'a contesté pendant le procès.
Les problèmes de Mme Bibi ont commencé en 2009, quand elle a offert de l'eau à des ouvriers agricoles avec qui elle travaillait. Une dispute a éclaté quand certains ont refusé de boire dans le même contenant qu'une chrétienne, et deux d'entre eux l'ont ensuite accusée d'avoir insulté le prophète Mahomet.
La loi pakistanaise sur le blasphème est souvent utilisée lors de règlements de comptes ou pour intimider les fidèles de religions minoritaires, y compris les chiites.