Dérives des temps modernes

Vague de dénonciations intempestives, c'est la dérape totale!

Après le Club des Ex, le Club des Exclus?

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Tribune libre

La vague de dénonciations qui dévaste actuellement les diverses couches du paysage social ne connaît plus de bornes à ses excès. C'est la dérape totale.


L'intention initiale était certes louable, défendre des personnes harcelées ou intimidées, mais l'application qu'on est rendu à en faire est autrement condamnable.


Et c'est de ces exagérations que nous allons parler.



Pour des peccadilles, des rumeurs, des on-dits, on ternit des réputations, on fait s'écrouler l'oeuvre d'une vie, on met fin à des carrières. Ce sont des conséquences sans commune mesure avec ce qui peut être reproché.


Ce qu'on observe dans les faits, ce sont souvent de simples allégations, des accusations invérifiables, voire des insinuations malveillantes frisant la diffamation.


Le lynchage public sans aucune autre forme de procès se substitue à tout le système de justice en place.


Il est à espérer que celles qui ont été véritablement lésées obtiennent réparation. Mais ce dont il est question ici, c'est de celles qui grossissent, exagèrent la portée réelle d'une main un peu trop leste, d'un mot déplacé, d'un simple regard jugé insistant, un comportement entreprenant, le tout se produisant dans des circonstances ou des lieux qui se prêtent à cela de par leur nature. On nous présente une image de la femme comme étant toutes hypersensibles, ébranlables pour un rien, chambranlantes, de fragiles fétus de paille prêtes à se disloquer et à tomber en mille miettes au moindre souffle.



C'est devenu la toute dernière tendance d'obtenir son 15 minutes de gloire tel que prédit par Andy Warhol en se faisant couronner au concours médiatique de "la pauvre victime impuissante et exploitée" du jour. Tout ceux qui recherchent maladivement de l'attention peuvent décrocher sans difficulté la palme de l'exposition médiatique! Et vive l'auto-flagellation jusqu'au sang, la confession publique humiliante, les remords coupables du côté des accusés.


Voici quelques réflexions rédigées sous forme d'impressions notées à l'emporte-pièce sur un sujet qui décidément n'a pas fini d'alimenter les conversations.



1- On ne peut bannir à vie quelqu'un pour un geste reprochable posé. Qu'il paie sa dette à la société et que la vie reprenne son cours normal. Qui n'a pas sa zone d'ombre bien cachée? Personne n'est entièrement au-dessus de tout reproche. Personne ne peut se vanter d'être un parangon de pureté et de vertu. Les saints sont au ciel, pas sur terre.


2- On se désolera que les poursuites ne soient souvent faites que dans l'intention vénale de soutirer de l'argent, i.e. dans le but de s'approprier la fortune de quelqu'un (cela ressemble fortement aux tentatives de chantage du genre "paie ou je révèle tout").


3- Si ça continue, le monde du show-biz, des affaires et de la politique sera décimé de plusieurs de ses grands batailleurs, de ses représentants les plus fougeux. Il ne restera plus que des mous et des tièdes, que des intervenants de second ordre. Le remplacement d'un rockeur comme Éric Lapointe ne court pas les rues. Cela en prend des rebelles, des révoltés, des insoumis pour réveiller les endormis.



4- Le monde du show-biz est un milieu décrié pour son climat permissif et ses excès. Alcool à flot, drogues toutes dénominations, égos démesurés, sexe facile avec toutes les déviances imaginables.



On ne s'en approche qu'à ses risques et périls. On ne peut certainement pas feindre l'ignorance et la naïveté. Une fille sait dans quoi elle s'embarque lorsqu'un chanteur rock déjanté l'invite dans sa chambre d'hôtel après le spectacle. Ce n'est pas pour lui montrer sa collection de papillons exotiques ou discuter de la philosophie de Schopenhauer, ou des deux.



Si une jeune femme s'aventure dans n'importe quel bar, dans un repaire de vedettes reconnues pour leurs moeurs dissolues, elle doit s'attendre à être draguée. C'est elle qui se jette volontairement dans l'antre du loup. Tous les dérèglements sont admis dans ces endroits, les gens vont là pour ça. Qu'elle s'attende à ce qu'on lui fasse des avances, directes ou crues, c'est la règle du jeu.



Si la femme n'accepte pas ce petit jeu urbain de la séduction, qu'elle évite comme la peste les lieux de perdition, et qu'elle reste bien sagement chez elle avec son chat sur les genoux à regarder son téléroman favori.


Qu'elle ne vienne pas se plaindre d'avoir été accostée cavalièrement, et de s'en montrer offusquée ou scandalisée, elle savait parfaitement ce qui l'attendait en s'y rendant.



5- Quelqu'un qui a posé un geste déplacé, a commis une erreur de jeunesse, une étourderie, qui s'est laissé aller, qui a dépassé les bornes en raison de facultés affaiblies, doit-il être banni à jamais de la société? Évidemment que non.


Tout le monde peut racheter sa faute, s'amender et recommencer sa vie.


Même après avoir purgé sa peine en prison, on finit par en sortir et remonter la pente.


Tout le monde a droit à une seconde chance.



6- Est-ce que toutes les femmes qui se sont fait pincer une fesse à un party de Noël bien arrosé se doivent de dénoncer et réclamer 1 million de dollars en compensation? Certaines semblent en être convaincues...


7- L'équivalent pour les hommes serait-il de dénoncer et poursuivre tous ceux qui nous ont déjà donné une mornifle, une taloche derrière la tête, une claque sur la gueule, afin d'agglutiner leurs bourreaux sanguinaires en prison pour le reste de leurs jours sous prétexte d'un pauvre oeil au beurre noir?


8- Il existe des tas de sites web dans le genre Badoo qui offrent des relations sexuelles sur demande dans l'heure qui suit en moins de quelques minutes et quelques photos. Est-ce que tous ces milliers de filles consentantes pourraient changer d'idée et décider de revenir contre leurs "aggresseurs" et demander réparation (il s'est servi de moi, de mon corps, et j'en éprouve maintenant de la honte, j'étais jeune, influençable et idiote, qu'il paie pour mes erreurs)?


9- On ne détruit pas une carrière entière pour quelques gestes mal placés, une inconduite occasionnelle ou même récurrente. Si une personne vous déplaît, évitez-là tout simplement.


10- Les propos récents tenus contre Maripier Morin ont dû lui faire perdre des contrats totalisant des millions de dollars en revenus, et peut-être la sécurité financière qu'elle était sur le point d'acquérir. Ce n'est pas rien. Certains ne savent pas mesurer la portée de leurs paroles accusatrices.


Quel est cet appétit insatiable de destruction et de nuire qui n'est pas s'en rappeler la mentalité aveugle des terroristes qui veulent faire sauter tout ce qui est occidental?


Il y en a qui se promènent parmi nous avec des ceintures d'explosifs verbales...


11- M. J-Y Blanchet du Bloc québécois a encore une contribution à apporter dans le domaine des affaires publiques, en poursuivant sa mission de la défense des intérêts du peuple québécois.


Doit-il pour autant être mis au ban de la société pour quelques comportements déplacés allégués et non prouvés, qui seraient s'ils étaient véridiques de simples erreurs de jeunesse dans un milieu où de telles choses étaient courantes et admises? Bien sûr que non.


Il est à sa place au poste qu'il occupe pour sa capacité à prendre des décisions, à tenir tête à l'adversaire et à déjouer ses manigances, et à faire valoir vigoureusement ce qu'il estime être le mieux pour la nation québécoise. M. Blanchet est utile dans ses fonctions, il sert à quelque chose.


Blanchir J-Y Blanchet? Cela va de soi.



12- Tous ceux qui se voient accusés à tort et à travers ont le droit de répliquer en disant: j'ai encore une contribution à apporter à la société, que ce soit sur le simple plan de la création artistique, du service public rendu aux citoyens, ou bien dans l'essor de l'entreprise privée et la croissance de l'économie, ou encore en défendant de bonnes causes comme Dan Bigras qui consacre de son temps au Refuge des jeunes marginaux.


13- Ce qu'on risque à plus ou moins long terme avec cette procédure ordurielle, c'est un appauvrissement des forces vives de toute société dans tous les domaines, c'est-à-dire les audacieux, ceux qui ruent dans les brancards, ceux qui foncent et déménagent, les meneurs d'hommes ambitieux qui savent se frayer un chemin jusqu'au sommet et qui ne s'en laissent pas imposer.


Des gens qui savent oser et prendre des risques. Des gens qui atteignent leurs objectifs.


Des artistes qui transgressent les règles académiques, qui créent du nouveau, du jamais vu, de l'inouï, de l'original.


Les artistes sont loin d'être des modèles de bon comportement, peu s'en faut. Il faut s'attarder à la richesse de leur oeuvre, à leur contribution au monde des arts, à leurs visions novatrices, qui nous donne une meilleure appréciation du monde, et faire abstraction de leur personnalité parfois maladive, de leurs faiblesses, de leurs regrettables addictions ou de leur dérèglement mental.


Sinon, il ne restera plus bientôt pour occuper les postes de commande et de leadership que des essaims de jeunes filles studieuses, obéissantes, sages et dociles qui étudient consciencieusement et consacrent tout leur temps à leurs travaux scolaires, n'ont pas de vie sociale, et se bardent de diplômes avec pour triste résultat une société sous calmants, terne et prévisible, incapable de faire face à l'imprévu. Des ouvrières dans la termitière. Cela donnera une société de citoyens anonymes sans relief, de pousseux de crayons, de troupeaux de moutons rasés, soumis et conformistes.



C'est ce qui fait toute la différence entre les peintres académiques soumis aux règles classiques vétustes et poussiéreuses et un Gauguin ou un Picasso. Un Gauguin qui se moquait vertement des peintres pompiers en disant qu'ils peignaient avec du jus de pipe (tableaux aux tons brunâtres, alors que lui osait la couleur pure et éclatante appliquée telle quelle, sortant directement des nouveaux tubes de couleurs).



14- Salir des réputations par des alléguations invérifiables prend parfois l'allure de vendettas, de vengeances personnelles qui dénotent plutôt la méchanteté sans borne de l'accusatrice, son inconscience des conséquences, le penchant à faire du mal à autrui par envie et jalousie professionnelle ou même pour éclipser une rivale de séduction.


15- La fâcheuse tendance aux alléguations intempestives fait grossir tout hors de proportion. Il y a une montagne de différence entre un viol collectif commis par un gang de rue noir sur une femme blanche et un nigaud éméché dans un bar qui te met la main sur la jambe en te roucoulant des inepties dans le creux de l'oreille.


C'est une question de degré, de dosage.



Dans le monde de la drague moderne et de la séduction urbaine, à peu près tout est permis pour arriver à ses fins. Mais certains paramètres restent flous et mouvants. Certains hommes sont élégants, raffinés, subtils, et savent faire montre d'esprit. D'autres par contre ne sont que de beaux parleurs mielleux, directs, crus, maladroits, bêtes et idiots. C'est aux femmes d'apprendre à faire la part des choses et à éviter les crétins de la seconde catégorie.


Cela fait partie de l'expérience concrète de certains hommes de voir qu'ils finissent par obtenir ce qu'ils veulent en insistant un peu, tandis que la femme de son côté aime se faire désirer, ne pas paraître trop facile ni gagnée d'avance. Cela explique que certains s'enhardissent et mettent plus de pression. Et c'est ainsi que parfois la femme finit par céder aux avances, avec la satisfaction d'avoir sauvé les apparences.


Il peut arriver à l'homme de prendre pour un consentement le fait que la femme se laisse approcher, parler, offrir un verre, toucher ou embrasser. Cela donne des situations à décoder où les signes reçus deviennent difficiles à interpréter. Il y a une gradation des gestes et du rapprochement physique. Il y a beaucoup de non-dit, d'attitude passive qui invite à continuer, de regards équivoques qui prêtent à confusion et qui vont donner à l'homme l'impression de progresser dans ses tentatives, qui ont toutes les apparences d'une invite. Alors, si la femme n'est pas intéressée, qu'elle s'empresse de l'exprimer clairement et qu'elle s'en aille illico. L'erreur de plusieurs d'entre elles consiste à laisser l'homme multiplier les avances, ce qui fait que le désir devient de plus en plus difficile à réfréner pour certains, c'est une réaction physiologique. Les mères devraient enseigner cela à leurs jeunes filles pour les mettre en garde. Qu'elles leur fassent l'éloge de la fuite dont parlait Henri Laborit.


On ne peut reprocher à un homme de s'essayer avec une femme qui lui plaît, c'est dans l'ordre naturel des choses.


Que les saintes nitouches pudibondes restent cloîtrées chez elles et se barricadent si elles voient toute forme d'avances masculines comme une menace à leur intégrité personnelle, comme un attentat à la pudeur potentiel.


On dépasse les bornes avec cette susceptibilité à fleur de peau. C'est virer tout au mal.



16- Lorsqu'on était petit, on nous enseignait la différence entre un péché véniel et un péché mortel.


De nos jours, on ne semble plus être en mesure de faire la différence de degré qui existe entre les deux.


On présente comme grave et ultra-grave des gestes ou des actions qui ne sont au fond que plutôt désagréables ou déplacés, ou bien commis une seule fois en 40 ans par celui qu'on dénonce, une regrettable erreur de parcours.


De nos jours, tous les hommes accusés se voient voués à la géhenne au moindre écart de conduite, gonflé hors de proportion, et sans espoir de rémission aucune.


Tous se voient condamnés sans procès, tous sont mis dans le même bateau, tous deviennent étroitement associés, tous se voient déshonnorés à jamais. On n'est pas loin d'entendre "Ils sont tous pareils, les hommes".


La punition fatidique est disproportionnée par rapport aux actes commis. Le salissage public d'une réputation bâtie sur une longue période, tous les accomplissements passés, toutes les réalisation utiles et profitables à la société, toutes les créations de valeur, tout est banni, toute trace de la personne doit être effacée de la surface de la Terre, rayée à jamais de la planète. C'est insensé!



17- Si tous les hommes ne sont pas visés, tous le sentent. Tous les hommes sont soupçonnés. Tous sont mis au banc des accusés. Tous deviennent des agresseurs potentiels. On accuse et condamne par association, on généralise à outrance (on croirait quasiment entendre le discours habituel des néo-féministes radicales).


18- Tous les repentants sincères doivent avoir la chance de faire amende honorable, de réintégrer la société et de continuer à y apporter leur contribution, leurs compétences, leurs idées et leurs talents.


C'est ce que le Christ appelait accorder le pardon, la rémission des péchés.


Rappelons-nous ce qu'il disait à propos de Marie-Madeleine la pécheresse qui devint sainte: "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre".


19- On cherche à discréditer une personne qui accomplit un travail utile actuellement en lui reprochant des fait anciens datant d'une autre vie, d'une autre époque, dans le but de l'empêcher de continuer à faire son bon travail (tactique bien connue des ennemis politiques).


20- Les personnalités publiques, les artistes, les hauts dirigeants, les politiciens, ne sont pas tous des saints à la conduite irréprochable, et n'ont pas à l'être. Car ce n'est sans doute pas ce qui en ferait des gens plus compétents, utiles et efficaces au poste qu'ils occupent.


Ce qui compte, ce n'est par leur personnalité tordue ou non, ou comment ils gèrent leur vie privée, c'est leur rendement et leurs compétences à bien faire ce qu'ils ont à faire.


Prenez Serge Gainsbourg: il a composé des mélodies sublimes, des chansons parfaites qui ravissent autant le grand public que les mélomanes avertis. On doit faire abstraction que dans la vie, c'était un personnage au caractère exécrable, qui cultivait une image d'ivrogne assumé et provocateur.


21- On ne base pas son jugement d'une personne sur un seul événement isolé pris hors contexte et grossi démesurément à la sauce sensationaliste.


Vos parents aimants et dévoués qui vous ont tout donné ne deviennent pas des monstres à renier parce qu'il leur est arrivé de donner une fessée symbolique au petit diable que vous étiez à 8 ans (et sans doute bien méritée à part ça).


Passez à autre chose. Cessez d'entretenir vos malheurs en ressassant le passé. Tournez la page. Faites-vous une vie, quoi!


22- Faut-il plaider le retour à la peine capitale pour Maripier, J-Y et compagnie? C'est un lourd prix à payer pour une étourderie, une bêtise dont ils ne gardent souvent aucun souvenir une fois dégrisés.


Encore une fois, tout est une question de degré.



23- Quelle étourderie embarrassante d'aller déballer ses ennuis matrimoniaux sur la place publique, ce que ne semble pas avoir compris un Alex Nevsky fort contrit qui a décidé de confesser ses manques personnels avant même d'avoir été accusé de quoi que ce soit, tandis que son ex, l'une des Soeurs Boulay, se demande quelle idée lui a pris de se mettre à étaler leur vie intime au grand jour plutôt que de régler les choses entre eux deux.


24- Pour succéder au Club des Ex, il faudrait songer à mettre sur pied le Club des Exclus, une chaîne radio/télé/internet alternative qui accueillera tous les condamnés au pilori sans procès, qui pourront continuer à divertir leurs nombreux et loyaux fans qui leur auront pardonné leurs écarts de conduites présumés ou réels.


Et au rythme où vont les choses, on n'est pas près de manquer d'invités à ces émissions.


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Réjean Labrie826 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 825 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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