Vaudeville à Ottawa

Coalition BQ-NPD-PLC



La chose est tellement étrange qu'on a peine à y croire: le Parti libéral, le NPD et le Bloc québécois ont conclu hier une entente sur la formation d'un gouvernement de coalition. Ce gouvernement sera dirigé par Stéphane Dion. Pour cinq mois.
En effet, les libéraux, s'ils estiment que M. Dion est l'homme de la situation pour gouverner le Canada en temps de crise, croient qu'il n'est pas qualifié pour diriger leur propre parti et veulent le remplacer au plus tôt... D'ailleurs, d'ici au congrès à la direction en mai, deux des poids lourds de ce gouvernement de coalition, Michael Ignatieff et Bob Rae, seraient plus occupés à séduire les militants libéraux qu'à gérer leur ministère.
Dans un système parlementaire de type britannique, des circonstances exceptionnelles peuvent dicter le remplacement d'un gouvernement ayant perdu la confiance de la Chambre par un autre gouvernement sans que des élections aient eu lieu. Toutefois, dans le cas présent, les trois partis de l'opposition étirent jusqu'au Nunavut le sens des conventions constitutionnelles. Ils ne proposent pas que le Parti libéral succède au Parti conservateur, avec l'appui tacite des Communes. Ils mettent de l'avant une coalition PLC-NPD-Bloc, sur la base d'un programme qui rapièce les dossiers fétiches de ses trois composantes. S'il y avait des élections, combien de Canadiens voteraient pour cette coalition et pour ce programme?
Les contorsions idéologiques qui ont permis à chaque chef d'apposer sa signature au bas de cette entente sont dignes du Cirque du Soleil. Comment Stéphane Dion, grand pourfendeur des indépendantistes québécois, peut-il accepter de former un gouvernement dont le Bloc serait partie prenante? Comment peut-il envisager de gouverner avec Jack Layton, qu'il qualifiait il y a quelques semaines à peine de «socialiste dogmatique «?
Si elle est appelée à choisir entre plonger le pays en élections et confier le gouvernement du pays à la coalition rouge-orange-bleue, la gouverneure générale devra, en particulier, jauger la stabilité du gouvernement proposé par l'opposition. Or, celle-ci ne nous paraît pas assurée du tout. Même dans un gouvernement majoritaire, il n'est pas facile d'arriver à des décisions qui font consensus au sein du parti au pouvoir. Qu'en sera-t-il dans un gouvernement qui regroupe trois formations distinctes?
Le texte de l'accord signé hier par MM. Dion, Duceppe et Layton est d'ailleurs fort vague. Notamment, aucune des nombreuses dépenses annoncées n'a été estimée et les leaders de la coalition ont été incapables de donner ne serait-ce qu'un ordre de grandeur. Un parti qui se présenterait en campagne électorale sans pouvoir chiffrer ses engagements serait la cible de vives critiques. Mais comme cette coalition ne compte pas obtenir l'appui de l'électorat...
Pendant ce temps, le Canada se retrouve, dans les faits, sans gouvernement. Alors que des problèmes de tous ordres doivent être réglés d'urgence, Ottawa ne répond plus. C'est le premier ministre albertain, Ed Stelmach, qui a prononcé hier les paroles les plus sensées: «Arrêtez ces folies et pensez au Canada avant tout!»
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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